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"La seconde main de Mme de Sévigné" (Séminaire M. Escola)

Publié le par Arnaud Welfringer

La seconde main de la marquise de Sévigné

Les lettres de l’année 1671

 

On a longtemps voulu débattre de la « littérarité » des lettres de Mme de Sévigné en termes intentionnels : la marquise avait-elle ou non conscience de faire œuvre littéraire, ou doit-on regarder sa correspondance comme un chef-d’œuvre spontané dicté par les circonstances — le départ de sa fille Mme de Grignan pour la Provence — et donc par l’amour maternel ? L’épistolière savait-elle que ses missives circulaient au-delà du cercle de ses destinataires premiers explicites, et a-t-elle anticipé cette manière de « publicité » ? Pouvait-elle pressentir que sa correspondance serait un jour livrée au large public des lecteurs anonymes ? A-t-elle eu le souci de la postérité ?

En suivant les propositions critiques les plus récentes sur cette Correspondance, le séminaire se propose de réfléchir plutôt en termes « d’effet littéraire » : si les Lettres de Mme de Sévigné ont pu très tôt intégrer le canon des œuvres littéraires, au point d’être instituées dès les premières éditions en parangon du genre épistolaire, c’est que ces missives privées mettent régulièrement en jeu des procédés que la marquise doit à ses lectures d’œuvres littéraires et qu’elle emprunte notamment aux grandes fictions, romanesques ou dramatiques, de son temps, pour nouer une complicité avec son ou ses lecteurs. On fera ainsi une large place à l’analyse des procédés intertextuels explicites ou implicites (citations, allusions, pastiches, détournements de proverbes ou maximes, références, registres et modèles).

 

Texte au programme :

Mme de Sévigné, Lettres de l’année 1671, éd. R. Duchêne & N. Freidel, Gallimard, coll. Folio Classiques.