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Appels à contributions

"L’inachevé dans les arts" (Sousse)

Publié le par Université de Lausanne (Source : Olfa Bouassida)

Colloque international

Organisé par le Centre International de recherche et de documentation sur les Arts vivants et l’Unité de Recherche sur les Esthétiques et les Pratiques des Arts UR 13ES57, ISBAS, Université de Sousse.

"L’inachevé dans les arts"

Sousse, les 06, 07 et 08 mars 2020

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 Appel à participation

Le monde des arts  s’offre  au regard,  peut-être beaucoup plus aujourd’hui  que par le passé,  comme une scène bigarrée où tous les possibles concourent  à l’expression du monde, une expression subjective engageant un je, singulier ou pluriel, mais revendiquée comme telle, et quelle qu’elle soit : directe, donnée au figuré, sous enveloppe métaphorique, hybride, protéique ou… carrément inachevée. Le « non finito » dans l’Art, s’il avait eu du temps, de Michel Ange, un aspect anecdotique,  achève aujourd’hui de constituer une véritable mouvance  tant dans les galeries d’art, Les fabriques du livre, le 7ème Art,  les Art dramatiques  avec des appellations souvent confondantes, devenues presque consacrées :  esquisse, story bord,  rushes,  work in process, mise en  bouche, mise en espace, Première (en parlant de théâtre), œuvre en devenir, etc., . Sinon comment  comprendre cette tendance chez certains artistes qui  canonisent l’inachevé en renforçant, dans leurs travaux artistiques  ce « premier donné à voir de l’œuvre » comme  étant son trait distinctif et donc son  identité finale, faisant ainsi de l’inachevé une finalité de l’acte artistique.

L’inachevé est ainsi devenu une détermination délibérée de l’œuvre vue ou appréhendée comme inachevée. Cette singularité et autotélie (au sens d’une autonomie artistique et esthétique,) situerait l’œuvre d’art dans la pluralité et la diversité, mettant du coup, dans le même panier des orientations différentes dans la création artistique  (art participatif : happening, performance, etc., ). L’’inachevé  serait donc appréhendée, aujourd’hui, comme œuvre « ouverte » toujours à faire ; sa dimension processuelle et poïétique primerait ainsi sur son aboutissement.

Œuvre en devenir et à venir (reprise et prolongée) l’art processuel, la genèse de l’œuvre serait du coup plus importante, Le libre jeu esthétique des possibles. Cette notion de l’inachevé interpelle forcément celle de la perfection qui traduirait du point de vue de l’art inachevé, une chimère. L’époque contemporaine réclame l’inachevé (l’imperfection) comme acte artistique perçu comme positionnement critique par rapport à la perfection, posée comme ligne d’excellence chimérique à atteindre dans l’art. Dés lors comment s’étonner que  l’art numérique évolutif, l’art générique, l’art interactif, le bio-art, etc., puissent se réclamer de cette mouvance.

L’inachevé aurait ainsi un rapport particulier au temps (irruption, discontinuité, fragmentation, reprise, etc.)  et à l’être de l’artiste au monde : blocage, manque, perte, choc, déception, inquiétude, peur, appréhension du tragique, etc.

Par ailleurs, le paysage artistique comporterait aussi une expression plus biaisée de l’inachevé et qui serait à chercher dans les reprises, les remakes, la récupération.

Comment comprendre ce phénomène ? De quelle posture critique, ou existentielle, est-il porteur ?

  • Faut-il voir aujourd’hui l’inachevé comme modalité d’expression artistique qui  résulterait d’un ras-le-bol du  parfait comme ligne de perfection à atteindre,  du  ce plein – de tout  – matériel qui alourdirait l’humanité et boucherait chez elles les horizons de la spiritualité, de cette forme d’overdose en somme où l’humanité semble s’empêtrer aujourd’hui ?
  • Serait-il une forme de révolte contre l’esthétique classique, prisonnière d’un système de valeurs qui a canonisé définitivement des catégories esthétiques comme le beau, le laid, l’entier, le parfait avec ce que cela suppose comme diktat ? Et donc la quête et l’enracinement d’une esthétique en révolte ?
  • Ou une espèce d’éveil de conscience tardive chez les adeptes de cette mouvance qui chercheraient ainsi  à s’inscrire et à souscrire à un monde qui est lui-même en devenir, donc inachevé, ouvert sur un possible toujours changeant ?
  • Ou commencent et ou s’arrêtent les lignes de démarcation de l’esthétique, de l’ontologique, du thérapeutique, du mercantile,  dans cette mouvance de L’inachevé dans les arts.
  • Comment comprendre aussi cette récupération de « l’inachevé » par les industries qui reproduisent, installent et étiquettent des produits dans les espaces publics ?

 

            Ces questions qui peuvent en enfanter d’autres, constituent  des pistes possibles pour ceux et celles qui voudraient s’engager dans une réflexion ou un témoignage  dans le cadre de ce colloque international.

Les résumés des propositions de participation (300 mots au plus) doivent être envoyés, au plus tard, le 30 décembre 2019, avec CV sommaire (pas plus d’une demi-page) obligatoire aux adresses électroniques suivantes :

jeptavcolloque@gmail.com

zaiene_sedki@yahoo.fr

hafedhdjedidi@yahoo.fr

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Comité scientifique :

Hafedh Djedidi : Pr. de l’Enseignement supérieur: études théâtrales et arts du spectacle, Univ. de Sousse.

Faten Chouba Skhiri : Pr. de l’Enseignement supérieur en arts plastiques, Univ. de Sousse.

Sana Jemmali Ammari : Pr. de l’Enseignement supérieur en arts plastiques, Univ. de Sousse.

Guy Freixe, Pr. des universités, Université de Franche Comté, France.

Adel Ben Youssef : Pr. de l’Enseignement supérieur en histoire contemporaine, Univ. de Sousse.

Amos Fergombe : Pr des Universités, Université de Valenciennes, France.

Françoise Quillet : Maître de conférences en Arts du spectacle,  CIRRAS, Paris.

Ali Aoun : Maître assistant en langue, lettres et civilisation françaises, Univ. de Tunis Al Manar.

Sadok Zayene : Maître assistant en sciences et techniques des arts, Univ. de Sousse.

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Dates clés du colloque :

* 30 décembre 2019 : dernier délai pour envoyer des propositions de communication (intitulé et résumé (300 mots/Format WORD) + CV sommaire).

* 15 janvier 2020 : dépouillement et sélection des communications par le comité scientifique.

* 25 février 2020 : dernier délai pour envoyer le texte complet de la communication.

 

Frais de participation (hébergement + restauration + kit du colloque + pause-café + souscription à la publication des Actes du colloque au cas où la communication serait retenue par le comité de lecture): 200 Euros

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Comité d’organisation :

Hafedh Djedidi : Président

Sadok Zayene : Coordinateur général

Olfa Bouassida : Coordinatrice responsable des inscriptions