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Figures de la fiction documentaire : Marker et la question de l'histoire (III) (Paris)

Figures de la fiction documentaire : Marker et la question de l'histoire (III) (Paris)

Publié le par Philippe Robichaud (Source : Vincent Jacques )

Séminaire du Collège International de Philosophe - Vincent Jacques

18h30-20h30

Mer 1 mars : Salle Maurice Allais, Ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche

(MESR), 25 rue de la Montagne Sainte Geneviève, 75005 Paris

Mar 21 mars : Salle PrD-1.01, Lycée Henri IV, 23 rue Clovis, 75005 Paris

Mer 19 avr, Mer 10 mai, Mer 7 juin : Salle Germaine Tillion, MESR

Inscriptions obligatoires

Nous poursuivrons notre travail sur la relation de Chris Marker à l’histoire contemporaine en analysant les formes cinématographiques collectives de son engagement politique et l’impact de ces années dans la suite plus solitaire de son parcours. La fin des années soixante et les années soixante-dix se caractérisent par des formes collectives de militance : principalement, les Groupes Medvedkine, les Ciné-tracts et la création de la coopérative de production SLON. Il s’agira de comprendre les enjeux de cet engagement collectif ainsi que la redéfinition des formes cinématographiques et des modalités de travail qu’il implique. Il sera par exemple intéressant de se pencher sur la notion « d’auteur » : en effet, quel est le rôle d’un cinéaste connu dans un collectif anonyme ? Quel rapport avec la « politique des auteurs » des Cahiers du cinéma et avec les textes célèbres de Barthes et Foucault sur la relativisation de l’importance du rôle de l’auteur ? (« La mort de l’auteur », « Qu’est-ce qu’un auteur ? »). L’évolution de Barthes sera d’ailleurs à mettre en parallèle avec celle de Marker qui, d’un effacement de sa position d’auteur dans ses années de militance, va finir par s’adonner à un travail réflexif sur l’image et le siècle dans lequel il met en scène sa personnalité. Nous aborderons la question de la réflexivité en deux temps : le retour critique de Marker sur son propre travail ; la mise en récit de l’histoire en relation à l’autobiographie. Sur ce point, il s’agira de comprendre l’évolution de Marker vers un cinéma « essayiste » réflexif (on pourra comparer sa trajectoire à celle de Godard). À propos du rapport entre l’écriture de l’histoire et l’histoire de soi, on réfléchira sur les Essais d’ego-histoire écrits par des historiens de renom (Duby, Le Goff) et initiés par Pierre Nora, et plus généralement à l’écriture de soi renvoyant à une tradition littéraire et philosophique (Montaigne, Rousseau) : il faudra se poser la question de la place de la subjectivité dans l’essai en relation avec sa fonction dans la forme de l’« essai cinématographique ».