Agenda
Événements & colloques
Epistémologie du dessin : concepts, lectures et interprétations, XIX-XXIè siècles, III

Epistémologie du dessin : concepts, lectures et interprétations, XIX-XXIè siècles, III

Publié le par Marc Escola (Source : Agnès Callu)

Séminaire de recherche

 

 

« Épistémologie du dessin :

concepts, lectures et interprétations, XIXe-XXIe siècles, III »

 

 

Séminaire organisé par le CNRS (Institut d’histoire du temps présent, IHTP)

et l’École nationale des Chartes

 

Année universitaire 2014/2015

 

Le vendredi de 12h à 14h à l’École nationale des Chartes

19, rue de la Sorbonne (Grande Salle, Premier étage)

 

 

 

Par

Agnès CALLU (École des Chartes, CNRS/IHTP)

 

 

 

Réfléchir aux fondements du dessin – lieu d’inspiration pour l’artiste, « activateur de pensée », projection de fantasmes artistiques, trace balbutiante de compositions « in progress », transcription brute d’imaginaires figurés, « premier jet » graphique d’abstractions conceptuelles, vérification « sur pièces » d’hypothèses rêvées, essai visant à tester la capacité réalisatrice, aboutissement d’utopies intangibles par d’autres techniques, etc. – autant que poser les pratiques et usages sociaux du dessin – intimité secrète d’une œuvre à l’amont de son processus, circulation d’une ébauche servant de modèles aux disciples, projet destiné aux commanditaires, fondement de l’enseignement artistique au XIXe siècle, objet de convoitise des collectionneurs, trace mobile aisément reproductible, etc. –, inscrit le débat d’idées à la frontière de l’histoire de l’art, de la génétique et de l’histoire culturelle. De fait, par l’examen approfondi de corpus diversifiés croisant des grilles d’analyses pluridisciplinaires, le séminaire, sur le registre de l’anthropologie culturelle, questionne les « racines de l’œuvre », isole aussi ses fonctions socio-esthétiques grâce à une typologie critique. De la sorte, fidèle aux interrogations du philosophe Gaëtan Picon arpentant les « Sentiers de la Création » aux tournants des années 1970 lorsqu’il évoque, par exemple, les dessins de Miró, pour la plupart inaboutis : « […] ce témoignage sur ce qui aurait pu être n’a pas moins d’importance. Le pays de la création est plein de ces chemins dont parle Heidegger, qui ne mènent nulle part, si ce n’est aux entrelacs de leur errance. Que la création avant d’être l’acte irréparable de l’œuvre, ait été intention, puissance, nous le voyons ici, de tout près […] », le séminaire cherche à toucher, frôler au moins, « l’ailleurs » de l’œuvre. Ouvrant jusqu’à l’actualité afin d’interpréter les ferments de la création la plus contemporaine, le groupe de recherche ne fait pas l’impasse sur les artistes, architectes ou designers d’aujourd’hui. Certes rompus générationnellement à l’expérience des outils numériques, beaucoup demeurent convaincus, tels les frères Bouroullec que «  […] le dessin à main levée est une instance archaïque, le réceptacle de tensions normales entre la pensée d’un projet et sa réalité […] ».