Que l’écriture de l’histoire littéraire relève pour une large part d’un travail de classement, les chercheurs et les enseignants en lettres le savent bien qui, par souci d’organiser leur récit comme de situer leur objet, ne cessent de mobiliser des groupes et des groupements informés par des catégories esthétiques, périodiques, spatiales, etc. Les dix contributions de ce numéro de COnTEXTES font l’hypothèse qu’une « fonction-groupe » est à l’œuvre dans l’histoire littéraire et qu’elle permet de raconter la production de la littérature. En la confrontant à la « fonction-auteur » identifiée par Foucault, elles révèlent les présupposés, les échelles et les fins de l’histoire littéraire, tout en permettant d’envisager d’autres histoires littéraires possibles. La « fonction-groupe » est ainsi proposée à la recherche comme un outil à la fois réflexif et critique destiné à déployer le fait social qu’est la littérature, c’est-à-dire d’abord à le saisir dans l’écriture changeante de son histoire.
Sommaire
Guillaume Bridet et Laurence Giavarini – Introduction
Florent Coste – La littérature médiévale est-elle bien un atelier d’écriture ?
Audrey Duru – La Muse française et les Isles de Sainctonge (1597-1605). Autour d’André Mage de Fiefmelin
Alain Cantillon – Port-Royal et l’histoire (du) littéraire . Les ruses de l’histoire d’un individu collectif
Jean-Luc Martine – « Une société de gens de lettres » ou l’impossible groupe des encyclopédistes
Dinah Ribard – Groupés, dégroupés . Poètes ouvriers et poètes locaux
Marie-Ange Fougère – Le groupe de Médan : histoire d’une histoire
Anna Boschetti – Effets de groupe et choix littéraires
Marie-Paule Berranger – Géométrie variable des surréalismes . De la conjuration à l’égrégore
Jean-Marc Baud – La « fonction-groupe » dans l’histoire du contemporain. L’exemple du collectif Inculte
Le dossier est intégralement disponible à l’adresse : https://journals.openedition.org/contextes/10303