Agenda
Événements & colloques
 

"Le tout et les parties : le cas du vitalisme de Montpellier". Conf. Ch. T. Wolfe (Paris Sorbonne)

Publié le par Marc Escola (Source : Laetitia Loviconi)

Séminaire de Laetitia Loviconi

Charles T. Wolfe (U. Ca'Foscari, Venise) 

Le tout et les parties : le cas du vitalisme de Montpellier (XVIIIe-XIXe siècles)

5 novembre 2019 Sorbonne, Paris- escalier E- 1er étage, salle Delamarre

12h-14h

 

Cette intervention (résumé ci dessous) sera suivie d'une discussion et d'une mise en perspective au regard de la conception médiévale du fonctionnement corporel et de la compassio entre parties.

Nous discuterons également du dernier livre de Charles Wolfe paru au printemps 2019 : La Philosophie de la biologie avant la biologie- Une histoire du vitalisme (Garnier).

Résumé de la conférence invitée

En ce qui concerne le problème du rapport entre le tout et les parties, le cas du vitalisme semble réglé d’avance : tout vitalisme n’est-il pas un holisme ? Une doctrine qui oppose l’organisme (ou, dans le langage vitaliste du 18e siècle, l’économie animale) à la machine, autrement dit, un système d’affinités et de sympathies opposé à la pure contiguïté spatiale? (Rey 2000) La causalité propre au vitalisme serait non pas la causalité efficiente mais circulaire (cf. la formule hippocratique récurrente du « cercle d’action »), et privilégiant un centre, un principe hégémonique. Si tout cela n’est pas faux, nous chercherons à montrer ici que la doctrine proprement vitaliste concernant le rapport entre le tout et les parties (pour autant qu’il existe une doctrine vitaliste), chez des auteurs tels que J.-J. Ménuret de Chambaud et Théophile de Bordeu, au milieu du 18e siècle – dans un contexte qui est le « lieu de naissance » du vitalisme en tant que nom propre d’une école – est moins catégoriellement holiste, moins hostile aux analyses mécanistes se concentrant sur la nature des parties, qu’on ne le reconnait habituellement. Et cela, notamment autour de la notion d’ « économie animale ». Il nous semble alors possible – au sujet, sinon du vitalisme en général, en tout cas de certaines de ses positions, de ses cristallisations conceptuelles – de parler d’un « mécanisme élargi » (Duchesneau 1982, Wolfe 2019).

En ce qui concerne le problème du rapport entre le tout et les parties, le cas du vitalisme semble réglé d’avance : tout vitalisme n’est-il pas un holisme ? Une doctrine qui oppose l’organisme (ou, dans le langage vitaliste du 18e siècle, l’économie animale) à la machine, autrement dit, un système d’affinités et de sympathies opposé à la pure contiguïtéspatiale? (Rey 2000) La causalité propre au vitalisme serait non pas la causalité efficiente mais circulaire (cf. la formule hippocratique récurrente du « cercle d’action »), et privilégiant un centre, un principe hégémonique.

Si tout cela n’est pas faux, nous chercherons à montrer ici que la doctrine proprement vitaliste concernant le rapport entre le tout et les parties (pour autant qu’il existe une doctrine vitaliste), chez des auteurs tels que J.-J. Ménuret de Chambaud et Théophile de Bordeu, au milieu du 18e siècle – dans un contexte qui est le « lieu de naissance » du vitalisme en tant que nom propre d’une école – est moins catégoriellement holiste, moins hostile aux analyses mécanistes se concentrant sur la nature des parties, qu’on ne le reconnait habituellement. Et cela, notamment autour de la notion d’ « économie animale ». Il nous semble alors possible – au sujet, sinon du vitalisme en général, en tout cas de certaines de ses positions, de ses cristallisations conceptuelles – de parler d’un « mécanisme élargi » (Duchesneau 1982, Wolfe 2019).