Revue
Nouvelle parution
Capharnaüm, première livraison (éd. Finitude)

Capharnaüm, première livraison (éd. Finitude)

Publié le par Marc Escola

Capharnaüm n° 1
Revue
été 2010

96 pages
13 euros
isbn 978-2-912667-82-3

Éditions Finitude

"Capharnaüm est une revue éditée par les éditions Finitude, qui paraîtra de temps en temps.
Si c'est un peu trop vague, on dira qu'elle paraîtra une fois par an, voire un peu plus, ou un peu moins.

Il n'y a pas d'abonnement: vous la trouverez en librairie ou vous pouvez nous la commander directement (finitude@free.fr)".

Au sommaire de ce n°1, des textes inédits de:

Raymond Guérin
Eugène Dabit
Marc Bernard
Jean-Pierre Martinet
Michel Ohl
Georges Hyvernaud
R. L. Stevenson
Georges Arnaud

Pour lire les premières pages…

*  *  *

Dans Libération du 17/6, on pouvait lire un article sur cette première livraison:

"Eloge des fonds de tiroirs

Critique

Finitude sort une revue buissonnière pleine d'inédits

Par CLAIRE DEVARRIEUX

Raymond Guérin est dans l'eau jusqu'au cou, il a gardé ses lunettes. Sa photo fait la une du numéro 1 de Capharnaüm, «une revue éditée par les éditions Finitude, qui paraîtra de temps en temps. Si c'est un peu trop vague, on dira qu'elle paraîtra une fois par an, voire un peu plus, ou un peu moins». Passer commande auprès de l'éditeur. On trouve aussi Capharnaüm en librairie, et cela, à partir de demain : un label du 18 juin.

Naturisme. Au sommaire, des textes inédits ou quasi. «Eh bien dans notre Capharnaüm, il n'y aura que ça, des fonds de tiroirs», dit l'éditorial. Tous les contributeurs figurent au catalogue de la maison, sauf un, mais il aurait pu. Guérin ouvre le ban. L'âcre auteur des Poulpes, de l'Apprenti, bordelais comme Finitude, bien qu'il fût né à Paris, s'enivre de chaleur, de bord de mer et de naturisme. Eté 37 : «Je me suis habitué à me passer à peu près de tout, mais le soleil, s'il vient à me manquer, a encore le pouvoir de m'angoisser.» Georges Hyvernaud (1902-1983) visite un château. «Imperméables ; pull-over, lunettes et casquettes.Quelques costumes de golf. Une demi-douzaine de légions d'honneur. Autant d'artério-scléroses. Et des rhumatismes, de l'asthme. Tout ça remuant, bavard et niais.» Eugène Dabit (1898-1936) se balade à Bab-Debar, et à Prague. Marc Bernard (1900-1983), à qui Dabit avait fait découvrir les Baléares, joue à la perfection le touriste des années 50, accompagné de sa femme, Else, qui «n'a pas de chance avec les passeports». Et «plutôt que de rester muette, elle inventerait une langue». Dans une bambouseraie, il remarque «le sol planté de poignées de parapluie».

De Marc Bernard, prix Goncourt 1942 avec Pareils à des enfants (son enfance nîmoise, un père envolé, une mère lavandière morte quand il avait 13 ans), Finitude a publié cet hiver Sarcellopolis. En 1963, pour Flammarion qui avait passé commande mais n'en demandait pas tant, Bernard s'installe pendant trois mois dans un appartement de la ville nouvelle, avec Else et canaris. On attendait un pamphlet, il fournit une enquête attentive et bonhomme, un livre qui lui ressemble, si on en juge par ce que Finitude a déjà proposé de lui, les articles d'A hauteur d'homme, ou sur lui : Petit exercice d'admiration de Christian Estèbe, lui-même publié par Le Temps qu'il fait, maison soeur sise à Cognac.

Les éditions du Dilettante font aussi partie de la famille. Le Dilettante (né en 1984) et Finitude (2002), outre un don pour les couvertures, pour les maquettes, ont en commun le goût des auteurs un peu oubliés, un peu méconnus. Henri Calet, par exemple, dont Le Dilettante entretient la mémoire, fait le lien entre Guérin et Bernard qui ne se connaissaient pas.

Tous trois ont été des auteurs Gallimard, la maison mère où Marc Bernard a été accueilli, voir A hauteur d'homme. La scène se passe en 1928, il est encore ouvrier quand il reçoit un mot de Paulhan, qui aime son premier livre, Zig-zag : «Considérez-vous désormais chez vous à la N.R.F.» Casquette et «cravate de filoselle indéfroissable», le jeune écrivain prolétarien rencontre Gide : «Quand je sortis de là, ma conception du bourgeois branlait un peu au manche.» Il sera l'ami de Jacques Chardonne comme de Henri Barbusse, citoyen de ce que Maurice Nadeau a appelé naguère «la République des romanciers».

Etat-major. Il n'y a pas que des Français au sommaire de Capharnaüm. Robert Louis Stevenson (1850-1894) traite Du charme des lieux sans charme, ces villégiatures ingrates qui finissent par donner les meilleurs souvenirs. Et pas que des vacanciers. Georges Arnaud (1917-1987) évoque une épidémie de suicides dans l'état-major «bosnogovien» : la Coutume de Klapaklatt. Jean-Pierre Martinet (1944-1993) écrit à Michel Ohl qu'il n'attend «plus grand-chose de la littérature».

Les éditions Finitude sont pilotées par Thierry Boizet (direction éditoriale) et Emmanuelle Boizet (direction commerciale) et publient une dizaine de titres chaque année, sans doute un peu plus, certainement pas moins. Il y a des auteurs d'aujourd'hui, récemment Pierre Autin-Grenier, Gilles Ortlieb, Pierre Cendors. Il est recommandé de se rendre à l'endroit de l'«achevé d'imprimer». Même ici, à la toute dernière page, il y a encore quelque chose à lire."