La scène punk à Marseille
11 janvier 2020
Bibliothèque Municipale à Vocation Régionale L’Alcazar
58 cours Belsunce 13001 Marseille
Organisateurs :
Solveig Serre (Musicologue, chargée de recherches au CNRS/ directrice du pôle recherche du Centre de musique baroque de Versailles)
Luc Robène (Historien, membre-fondateur du groupe Strychnine, Professeur en histoire contemporaine, Université de Bordeaux)
Marine Schütz (Historienne de l’art contemporain, Université Aix-Marseille/Ingénieure de recherche Université Rennes 2)
Dès 1976, le punk est en France un phénomène total. La montée de sève qui propulse sur scène des groupes à peine formés et déjà célèbres à l’échelle de leur quartier, de leur ville ou de leur région montre combien le mouvement ne se limite pas à un phénomène parisien, même si la capitale constitue un centre de gravité qui attire ou au contraire qui suscite méfiance et défiance.
Marseille s’ouvre au punk dès 1978. Par le dynamisme de ses quartiers populaires (La Plaine et les quartiers nord), l’importance de la vie associative – de Monkey Production à Runaway Movement - et des groupes historiques comme Nitrate ou Cops and Robbers, l’importance de la scène punk à Marseille s’impose. A partir des années 1980, on assiste à la montée en puissance de cette identité musicale qui inscrit la contribution marseillaise au punk en dialogue avec les expressions musicale punk tant nationales qu’anglo-saxonnes et mais aussi plus diverses ( de la chanson au rock) qui bien ancrées au niveau régional. Outre la diversité des formes musicales que prend le punk à Marseille dans les années 1990 (hardcore, Oi!), la ville est le terreau de l’émergence d’une culture visuelle punk marseillaise organisée autour des collectifs et du fanzinat (fanzines Why, Destroy par exemple ou le collectif le Dernier Cri).
Les témoignages et les analyses autour des échanges entre le punk et les différents styles musicaux (chanson, new wave etc.) soutenus par les différents acteurs tels que les musiciens, les gens de radio, les disquaires, les organisateurs de concerts, les labels et les journalistes viendront nourrir le contenu de cette journée d’études.
L’objectif de la journée, consacrée à la scène punk à Marseille, est donc de souligner l’importance accordée à la question des identités locales ou régionales, et à celle de leurs résonances musicales ou militantes. Elle veut également mettre en exergue la question de l’essaimage du punk au-delà de la capitale et interroger la capacité de cette musique à faire sens loin de Paris. Il s’agira donc d’éclairer plus particulièrement l’activité punk dans la ville et dans la région PACA, de questionner la spécificité et l’identité propre du punk marseillais et de susciter des études autour des transferts culturels qui participent éventuellement d’une traduction du punk à l’échelle locale. Des aspects tels que les rivalités et porosités entre villes et réseaux de musiciens et d’acteurs pourront faire l’objet d’approches particulières.
Déroulé de la journée
10h30-11h00
Accueil des participants, café
11h
Ouverture au public
11h00 -11h20
Introduction
Luc Robène et Solveig Serre
Raphaël Reille et Marine Schütz
11h20-13h00
Sur les traces du punk historique à Marseille
Robert Rossi (Docteur en histoire, AMU)
« Le Punk dans le contexte de l'Histoire du rock à Marseille »
Table-ronde Le punk historique
Belphégorz, Nitrate, Franka Lo-re, Brigitte Balian-Artin
Projection d’archives de l’INA
Entretien avec Pascal Escobar
Discussion
13h00-14h00
Déjeuner
14h00-15h00
Marseille, chapelle punk et garage
Table-ronde Marseille ville hardcore et Oi !
Stéphane Disagry, Yann (La maison hantée), Marc Russo (Warrior Kids), Pierrot (Conger Conger)
Projection d’extraits du film d’Alexandra Musseau sur le rock à Marseille
Discussion
15h00-16h10
Des punks, des images et des mots
Table-ronde Des punks et des images
Pakito Bolino
Benoît Carbonnel
Pierre Prouvèze
Modération Marine Schütz
Laurent Grün et Will, A l’heure du Lunch : entretien avec Will
Discussion
16h10-16h25
Pause
Géographies punk : la Plaine et au-delà
16h25-17h45
Julie Abbou, « Le Cul entre deux chaises. A propos de l’étanchéité des pratiques et des savoirs »
Rémi Boivin, « Les sessions Pirate Punx comme performance d'un lien social ouvert à Marseille par La Plaine ».
Table-ronde Festivals, fanzines, orgas et salle de concerts
Olivier Crapoulet, Hazem el Moukkadem, Mathieu Léonard et Stéphan Raffi
Discussion
17h45
Concert acoustique de Lionel Martin, saxophoniste, reprise des Stooges.