Colloque international et interdisciplinaire organisé par le Centre Jean Prévost de l'Université Jean Moulin Lyon 3 : centres CEDIC, GADGES, MARGE.
COORDINATION : Fabienne Boissiéras, Guy Lavorel, Jérôme Thélot
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S'agit-il de signifier le désordre, le créateur a à sa disposition diverses options qui sont à la fois singulières et conditionnées par des contraintes esthétiques et idéologiques qui informent son discours. On peut penser que ce ne sont pas les disruptions les plus spectaculaires qui sont les plus aptes à dire le désordre ; le cas de Racine illustre ainsi la possibilité d'exprimer la faillite de la raison, le chaos intérieur, sans que ne soit nullement menacé l'ordre des choses et des mots. Même constat à distance, par exemple pour Genet, dont l'écriture s'efforce d'intégrer ou de polir toute aspérité pour mieux in fine haïr et rompre. Cela résulte sans doute d'un désir semblable de dire le désordre avec ordre.
A l'inverse, d'autres paroles s'énoncent sur le mode de la fracture, de l'attaque franche et insolente contre la langue et la pensée dans ce qu'elle peut avoir de logique, d'univoque et de conventionnel (la parole psychanalytique peut se donner comme exemplaire de ce processus de sape). Dire le désordre peut consister aussi à dédire un ordre dont les fondements ne font plus sens : le grand principe ordonnateur par exemple qu'est la temporalité peut être contesté diversement selon les auteurs ou les modalités d'expression explorées.
Sans doute est-ce une des fonctions de la littérature (mais aussi du discours politique, sociologique, philosophique, artistique ) que de mettre en mots l'agitation désordonnée que ne cesse de livrer le monde ( on pense à Rabelais), une réussite aussi dès lors que dire le désordre est déjà victoire sur le chaos.
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Le présent colloque voudrait donc engager une réflexion générale sur l'oeuvre créée en tant qu'objet fini, nécessairement cohérent et ordonnancé même lorsque cette cohérence se refuse au premier abord et que « l'excentrique » semble prévaloir. Des conflits majeurs de l'ordre de l'intime ou du social, hors toute historicité ou au contraire strictement circonscrits sont énoncés avec toutes les libertés que leur confère l'art.
Enfin, parce que l'acte créateur se veut échange, il se doit sans doute de toujours négocier la part de désordre tolérable au risque d'être entendu parfois trop tôt ou de se perdre dans le non-sens (l'on doit à la psychanalyse, on pense bien sûr aux essais de Freud, d'avoir su distinguer chaos créateur et folie et conséquemment créations et délires).
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A côté des monographies, des études de cas, pourront être reçues des analyses touchant à des courants, écoles ou genres qui s'inscrivent particulièrement dans la problématique du colloque. Des enquêtes plus précises pourraient s'articuler aussi autour de procédés formels et rhétoriques aptes à « dire le désordre ».
Contacts
Boissieras Fabienne : fabienne.boissieras@orange.fr
Lavorel Guy : lavorel@univ-lyon3.fr
Thélot Jérôme : jerome.thelot@free.fr
Secrétariat du Centre Jean Prévost :
Geneviève Planchet : mél planchet@univ-lyon3.fr
: tél 04.78.78.73.92
Lieu :
Amphithéâtre Huvelin - 15 quai Claude Bernard
Responsable : Boissieras Fabienne
fabienne.boissieras@orange.fr
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