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L'arbre dans les arts et la littérature. Autour de la photographie de Michael Kenna (Grenoble)

L'arbre dans les arts et la littérature. Autour de la photographie de Michael Kenna (Grenoble)

Publié le par Marc Escola (Source : Virginie Thomas)

Appel à communication : L’ARBRE DANS LES ARTS ET LA LITTÉRATURE. AUTOUR DE LA PHOTOGRAPHIE DE MICHAEL KENNA.

Date et lieu de rencontre : vendredi 27 novembre 2026 au lycée Champollion à Grenoble (France)

Date limite de proposition: 1er mai 2026

 Le Lycée Champollion, en lien avec l’Université Grenoble Alpes et la Maison de l’Image à Grenoble, continue son cycle de journées d’étude internationales autour des différentes thématiques et techniques liées à la photographie de Michael Kenna (1953-…), photographe britannique exposé dans le monde entier.

 Cette deuxième journée d’étude vise à mettre en lumière une autre source d’inspiration majeure de son œuvre : la représentation de l’arbre. Depuis la fin des années 1970, Kenna a photographié les arbres de manière assidue : une première exposition, en 2011, organisée par la galerie KONG qui le représente à Séoul, montrait une sélection de ses photographies d’arbres avec, en accompagnement, la publication d’un catalogue intitulé Philosopher's Tree. Le choix du titre pour présenter sa pratique photographique sur les arbres est caractéristique de la démarche de Kenna. Ce nom devient le symbole de tout un travail : l’arbre permet au photographe une rencontre à la fois physique, sensible, intellectuelle, esthétique, mais également métaphysique avec la nature. 

 Kenna travaille la puissance structurante des arbres dans le paysage. Le caractère souvent hivernal de ses décors dévoile l’exceptionnelle beauté de ses sujets, l’équilibre des formes, le développement harmonieux et géométrique des branches et des troncs. Grâce aux ouvertures de pose très longues, qui peuvent durer jusqu’à dix heures, ses images dévoilent des éléments que l’œil humain, le plus souvent, ignore ou ne peut percevoir. Pour citer Chantal Colleu-Dumond qui a préfacé Arbres datant de 2022, « comme par un effet de synesthésie, ses images d’arbres sont emplies d’un mystère particulier et d’un silence absolu qui leur donnent un caractère d’évidence et d’universalité ». (2022, 4)

 Chantal Colleu-Dumond va plus loin en faisant de notre expérience avec la photographie d’arbres de Kenna une révélation de notre rapport au temps : « Le temps des arbres n’est pas celui des hommes, Michael Kenna souligne autant leur pérennité que notre finitude » (2022, 4). Mais la pratique de Kenna nous ramène également à la notion de temporalité, de durée et de série. Kenna aime photographier les chênes : il est ainsi tombé amoureux d’un grand chêne dans la ville de Beaverton, proche de Portland, Oregon. En juin 2021, Kenna a commencé une série de portraits du chêne de Beaverton. Un an plus tard, il a rassemblé déjà une sélection de 83 photographies, mettant à profit le confinement qui lui a permis de mettre en scène cet arbre dans un espace vidé de ses habitants. Les photographies de ce chêne par Kenna nous renvoient aux débuts de la photographie avec les prises de vue de chêne réalisées par William Henry Fox Talbot au milieu du XIXe siècle qui faisait des arbres les sujets idéaux à une époque où la photographie nécessitait de longs temps de pose qui provoquaient un flou pour tout élément non statique. 

 Nous vous invitons donc à voir ces êtres majestueux sous un nouveau jour, à écouter les leçons de ces autres qu’humains à une époque marquée par un nécessaire retour à la terre, « The Land », titre de l’exposition de Bill Brandt qui a révélé à Michael Kenna sa vocation de photographe de paysage en 1976. 

Les principaux thèmes abordés :

1) L’arbre dans l’œuvre de Michael Kenna

2) L’arbre dans l’histoire de l’art : lien possible avec les peintres du XVIIIe et les photographes du XIXe

3) L’arbre à l’écran

4) L’arbre dans la création littéraire

5) L’arbre comme sujet de droit, d’agentivité ou de discours

6) L’arbre comme abstraction et architecture minimaliste naturelle

7) L’arbre en tant que symbole politique et écologique

8) L’arbre comme axe vertical / pont spirituel entre le visible et l’invisible

9) L’arbre et le rapport au temps : la notion de pose longue, de série et de répétition

10) L’arbre et la mémoire : symbole local ou universel ?

Les communications pourront donner lieu à publication.

Les propositions seront composées d’un seul fichier intitulé du nom de la personne répondant à l’appel ; elles comporteront une courte biographie (une page maximum) et la proposition de communication (3 000 signes maximum espaces compris). Elles pourront être rédigées en français ou en anglais.

Date limite de l’envoi à l’adresse jearbrekenna@gmail.com : 1er mai 2026.

Projet soutenu par l’université Grenoble-Alpes, axe transversal Création culturelle et territoire(s) du laboratoire ILCEA4 1 EA 7356.

Call for papers: TREES IN THE ARTS AND LITERATURE. AROUND MICHAEL KENNA’S PHOTOGRAPHY

Date and venue: Friday, November 27 2026 at Lycée Champollion, Grenoble (France)
Deadline for submissions: May 1, 2026

 The Lycée Champollion, in collaboration with Grenoble Alpes University and the Maison de l’Image in Grenoble, continues its series of international study days on various themes and techniques related to the photography of Michael Kenna (1953-...), a British photographer whose work has been exhibited around the world.

 This second study day aims to highlight another major source of inspiration for his work: the representation of trees. Since the late 1970s, Kenna has been photographing trees assiduously: a first exhibition in 2011, organised by the KONG gallery that presents his work in Seoul, showed a selection of his photographs of trees, accompanied by the publication of a catalogue entitled Philosopher's Tree. The choice of the title to present his photographic practice on trees is characteristic of Kenna's approach. This name becomes the symbol of an entire body of work: trees allow the photographer to encounter nature in a way that is physical, sensitive, intellectual, aesthetic, but also metaphysical. 

 Kenna explores the structuring power of trees in the landscape. The frequent wintry nature of his settings reveals the exceptional beauty of his subjects, the balance of their forms, and the harmonious, geometric development of their branches and trunks. Thanks to very long exposure times, which can last up to ten hours, his images reveal elements that the human eye usually ignores or cannot perceive. To quote Chantal Colleu-Dumond, who wrote the preface to Arbres in 2022, “as if through a synaesthetic effect, his images of trees are filled with a particular mystery and absolute silence that give them a sense of obviousness and universality” (2022, 4). Chantal Colleu-Dumond goes even further, making our experience with Kenna's tree photography a revelation of our relationship with time: “The time of trees is not that of humans; Michael Kenna emphasises their permanence as much as our finitude” (2022, 4). But Kenna's practice also brings us back to the notion of temporality, duration, and series. Kenna loves to photograph oak trees: he fell in love with a large oak tree in the town of Beaverton, near Portland, Oregon. In June 2021, Kenna began a series of portraits of the Beaverton oak. A year later, he had already assembled a selection of 83 photographs, taking advantage of the lockdown, which allowed him to stage this tree in a space emptied of its inhabitants. Kenna's photographs of this oak tree take us back to the early days of photography, with William Henry Fox Talbot's mid-19th century shots of oak trees, which made trees the ideal subjects at a time when photography required long exposure times that caused blurring for any non-static elements. 

 We invite you to see these majestic beings in a new light, to listen to the lessons of these non-humans at a time marked by a necessary return to “The Land,” the title of Bill Brandt's exhibition that revealed Michael Kenna's vocation as a landscape photographer in 1976. 

The main themes covered:

1) Trees in the work of Michael Kenna

2) Trees in art history: possible links with 18th-century painters and 19th-century photographers

3) Trees on screen

4) Trees in literary creation

5) Trees as subjects of law, agency, or discourse

6) Trees as abstraction and natural minimalist architecture

7) Trees as political and ecological symbols

8) Trees as vertical axes/spiritual bridges between the visible and the invisible

9) Trees and their relationship to time: the concept of long exposure, series, and repetition

10) Trees and memory: local or universal symbols?

Papers may be published.

Proposals should consist of a single file headed by the name of the lecturer; they should include a short biography (maximum one page) and the paper proposal (maximum 3,000 characters including spaces). They may be written in French or English.

Deadline for submission to jearbrekenna@gmail.com : May, 1st 2026.

The project is supported by Grenoble-Alpes University, axe transversal Création culturelle et territoire(s), ILCEA4 scientific laboratory EA 7356. 

1Institut des langues et cultures d'Europe, Amérique, Afrique, Asie et Australie