La section d’histoire de l’art de l’Université de Lausanne organise un colloque sur le couple commanditaire à la fin du Moyen Âge et au début de la Renaissance qui se tiendra à Lausanne les lundi 19 et mardi 20 octobre 2026.
Depuis près d’un demi-siècle, les recherches médiévistes ont profondément renouvelé l’étude des sociétés anciennes, notamment par l’analyse de la famille et des systèmes de parenté. Ces dynamiques ont favorisé le développement d’une véritable histoire des femmes et ont, dans leur prolongement, suscité un intérêt croissant pour le couple marital en tant qu’objet d’histoire. Des travaux récents ont mis en lumière la complexité des liens conjugaux et familiaux à travers des sources judiciaires, économiques ou littéraires ; ils ont également éclairé l’expression des émotions, ainsi que le fonctionnement matériel des structures princières et bourgeoises. Le couple s’avère ainsi être une unité socio-économique et un pôle politique central.
Cette centralité s’est-elle également traduite dans le domaine de la création artistique et, le cas échéant, selon quelles modalités ? La question a jusqu’ici peu retenu l’attention de l’histoire de l’art. Le colloque se propose donc de l’aborder, notamment sous le prisme de la commande. La recherche sur la commande artistique occupant une place importante au sein de la discipline, et les enquêtes sur l’apport des femmes dans ce secteur s’étant multipliées depuis les années 1990, le contexte large dans lequel s’inscrivirent les projets portés par des couples est désormais connu dans ses grandes lignes, ce qui permettra de mieux situer les interventions de ces duos d’acteur et actrice jusqu’ici moins souvent considérés. L’Europe de la fin du Moyen Âge et de la première époque moderne offre un terrain particulièrement riche pour cette exploration, tant par l’abondance des œuvres que par la diversité des sources, encore largement sous-exploitées sous cet angle.
Le colloque se propose d’examiner le champ de la commande artistique portée par des couples, dans une perspective interdisciplinaire attentive aux contextes historiques et culturels. Les organisateur·trices se réjouiraient de recevoir des propositions de communication portant, entre autres, sur :
- les rôles respectifs de chacune des parties dans les commandes conjointes ;
- l’articulation entre commandes conjointes et commandes personnelles des deux acteur·trices ;
- les espaces auxquels sont destinées les œuvres commanditées conjointement ou séparément, leur nature et leur accessibilité ;
- la temporalité de la commande artistique conjointe (continuité, ruptures, mutations) ;
- les objectifs de la commande, ses manifestations et les stratégies de promotion du couple ;
- la reconnaissance et la visibilité du couple dans les processus de commande ;
- la nature des commandes : typologies, artistes sollicité·es, techniques et/ou matériaux mobilisés ;
- les représentations iconographiques du couple (y compris littéraires et héraldiques) et la conscience d’une identité conjugale ;
- les relations économiques, sociales et politiques du couple commanditaire.
Les propositions de communication (rédigées en français, en anglais, en allemand ou en italien), devront comprendre :
- un titre ;
- un résumé de 2’500 signes maximum (espaces compris) ;
- un curriculum vitae de 500 signes.
Les dossiers, au format Word, sont à envoyer avant le lundi 2 février 2026 à l’adresse suivante : nathalie.roman@unil.ch. Les propositions seront évaluées par un comité scientifique composé des organisateur·trices : Jade Marie-d’Avigneau (UNIL), Nathalie Roman (UNIL), Michele Tomasi (UNIL), ainsi que d’Eva Pibiri (UNIL) et d’Agathe Sultan (UNIL).
L’Université de Lausanne prendra en charge une partie des frais liés au colloque.
Posters :
Une demi-douzaine de posters, au format A0, destinés aux jeunes chercheur·es, sera présentée lors du colloque. Les propositions de posters devront être soumises selon le même format que celui indiqué ci-dessus et seront sélectionnées par le même comité. Les propositions de communications émanant de doctorant·es et post-doctorant·es sont également encouragées.