Actualité
Appels à contributions
Philippe Djian, polygraphe : Langue, rythme et voix dans une œuvre plurielle. Journées d’étude en présence de l’auteur (Aix-en-Provence)

Philippe Djian, polygraphe : Langue, rythme et voix dans une œuvre plurielle. Journées d’étude en présence de l’auteur (Aix-en-Provence)

Publié le par Marc Escola (Source : Joël July)

Organisation :

• Session 1 du mercredi 8 avril de 14h à 16h 30

• Mercredi 8 avril à la BU des Fenouillères : à partir de 17h Interview/ Table ronde en présence de l’auteur

• Session 2 du jeudi 9 avril de 10h à 12h 15

• Jeudi 14h-17h : Atelier d’écriture avec les étudiants du master « Création littéraire », parcours CLIN

Organisateurs :

CIELAM, UFR ALLSH, Projet TIGER du master CLIN, INCIAM, CRéaLAME,

Association Internationale de Stylistique, Réseau de recherche « Les Ondes du monde » 

— 

Depuis la parution de 37°2 le matin (1985), roman qui a immédiatement inscrit Philippe Djian dans le paysage littéraire contemporain, l’écrivain n’a cessé de produire une œuvre prolifique où se suivent et se répondent romans, nouvelles, scénarios, chansons et essais. Cette diversité formelle témoigne d’un rapport singulier à l’écriture : en effet, l’enjeu de cette production artistique repose sur la recherche d’un rythme, d’une voix et d’une musicalité qui justement transcendent les genres. Ses œuvres sont traduites dans presque toutes les langues et il est salué comme un créateur dont le talent est mondialement reconnu. S’il a reçu le Prix Interallié pour Oh ! en 2012, il est cependant dommage qu’aucune université française n’ait su lui consacrer en propre de colloque scientifique, alors que d’autres pays comme les Etats-Unis ou l’Irlande l’ont déjà fait ou lui ont rendu des hommages appuyés.

Les journées qui seront organisées à AMU par le laboratoire du CIELAM les 8 et 9 avril 2026 seront d’autant plus remarquables qu’elles combleront une profonde lacune dans les rencontres universitaires autour de la littérature ultra-contemporaine en France. Les participants auront de plus le privilège d’y écouter l’auteur, de dialoguer avec lui, et pour les plus chanceux, nos étudiants du master « Création littéraire » parcours CLIN, de travailler à ses côtés lors d’une masterclasse. Les romans de Philippe Djian – de Zone érogène (1984) à Dolorès (2025), en passant par Lent dehors (1991), Oh ! (2012) ou Sans compter (2023) (la liste est bien trop longue !) – offrent un terrain privilégié pour interroger l’économie de la phrase djianienne : jeu sur la ponctuation, ellipses, ruptures syntaxiques et sobriété du lexique instaurent un style à la fois épuré et heurté, qui peut restituer la violence et la fragilité des existences ou des relations humaines, leur vacuité. Le cycle sériel de Doggy Bag (2005-2010) expérimente quant à lui des formes d’écriture fragmentée et des récurrences, inspirées des séries télévisées américaines, questionnant ainsi les frontières de la littérature. Parallèlement, l’œuvre brève de Djian – nouvelles regroupées notamment dans 50 contre 1 (1981) – condense en quelques pages des tensions narratives et des enjeux stylistiques qui résonnent avec ses textes plus longs, tandis que ses incursions dans la chanson, en collaboration avec le chanteur et musicien suisse Stephan Eicher, déplacent son univers vers une oralité, une tonalité et une musicalité explicites. Enfin, ses réflexions, rassemblées dans l’essai Ardoise (2002) ou débattues dans de nombreuses interviews, livrent un discours réflexif sur l’acte d’écriture, comme de lecture, ses difficultés, ses choix et ses ambitions.

Ces journées d’étude se proposent d’examiner la cohérence et les écarts au sein de cette œuvre plurielle. On s’intéressera notamment à la manière dont les choix esthétiques et langagiers – fragmentation, oralité, souci du détail, résonance musicale – circulent d’un genre à l’autre, et à la façon dont Djian renouvelle la perception de ce que peut être le « style » dans la création contemporaine. Il s’agira également de réfléchir à l’inscription de cette œuvre dans un horizon intermédial, où littérature, cinéma et musique se croisent et se répondent. Scénariste ou adaptateur de ses propres romans, Djian a contribué à quelques pages mémorables du cinéma français. En interrogeant Philippe Djian à travers ses expérimentations stylistiques et génériques, ces journées souhaitent mettre en lumière une œuvre en mouvement, qui dit le monde, donne le ton, « tient la note », observe, et propose. 

Vos projets de communication (en 300 mots avec une courte biobibliographie) sont à envoyer d’ici le 31 janvier 2026 à elodie.burle@univ-amu.fr et joel.july@univ-amu.fr.

Comité scientifique :

Nicolas BIANCHI, MCF université de Toulouse- Jean Jaurès

Elodie BURLE, MCF AMU

Stéphane CHAUDIER, PR Université de Lille

Bernard JEANNOT, MCF université de Nancy

Joël JULY, MCF AMU

Jean-Marc QUARANTA, MCF HDR AMU