Les Corps de l’œuvre. Étude métaphorologique du partage des savoirs entre littérature et sciences de la vie (1700-1900). Soutenance de Marion Bianconi (dir. Nathalie Kremer, Sorbonne nouvelle)
Le 15 décembre 2025 à 14h (amphithéâtre Durkheim)
Soutenance de thèse de doctorat en littérature française de Marion Bianconi
(Université Sorbonne Nouvelle, ED 120 Littérature Française et Comparée - EA 174 Formes et Idées de la Renaissance aux Lumières):
"Les Corps de l’oeuvre. Étude métaphorologique du partage des savoirs entre littérature et sciences de la vie (1700-1900)"
Thèse dirigée par
Nathalie KREMER (Université Sorbonne Nouvelle / IUF)
et Pascal DURIS (Université de Bordeaux)
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Composition du Jury :
Mme Juliette AZOULAI (Université Gustave Eiffel), rapportrice
Mme Claire BADIOU-MONFERRAN (Université Sorbonne Nouvelle), présidente
M. Lucien DERAINNE (Université Jean Monnet – Saint-Étienne)
M. Pascal DURIS (Université de Bordeaux), directeur
Mme Nathalie KREMER (Université Sorbonne Nouvelle), directrice
M. Nicolas WANLIN (École Polytechnique), rapporteur.
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Résumé de la thèse :
La métaphore corporelle de l’œuvre est omniprésente dans les discours sur les œuvres littéraires. La thèse a pour objectif de montrer les ressorts et enjeux de cette métaphore dans les savoirs littéraires aux XVIIIe et XIXe siècles, à l’époque où s’est constituée non seulement la question organique en biologie et en politique mais aussi, au moment de bascule entre l’âge classique et l’époque moderne, quand s’est forgée l’idée de littérature telle qu’on la connaît encore. La persistance de la métaphore dans les textes critiques et théoriques pousse à l’envisager comme un motif littéraire, et donc à croiser la réflexion sur la métaphore en contexte de savoir avec des réflexions sur l’intertextualité. La façon dont se construit la logique du jeu entre ressemblance et écarts dans la lignée des métaphores corporelles met en lumière son rapport substantiel à la production littéraire, aussi bien du point de vue du désir de vie qu’on y projette, que de sa production effective par des êtres incarnés écrivant à destination d’êtres de chair. La métaphore corporelle possède en effet une part métonymique, et c’est en vertu de celle-ci qu’elle constitue un point d’ancrage des savoirs biologiques dans les discours sur la littérature, permettant ainsi de rendre compte non seulement de ce qu’elle est, mais encore du désir de vie dont on investit les productions artificielles des humains.