Les Caractères de La Bruyère au XVIIIe siècle
Les 5 et 6 mars 2026 à Sorbonne Université
Colloque organisé par Sorbonne Université,
Université Gustave Eiffel et Université de Lille
(avec le soutien de la Société Française d'Étude du Dix-huitième Siècle)
Les Caractères de La Bruyère, augmentés au fil de leurs rééditions successives (1688-1696), connaissent un large succès au cours des années suivantes. Si Ménage « doute fort que [la] manière d’écrire [de La Bruyère] soit suivie » (« il faut avoir autant de génie que [lui] pour l’imiter, précise-t-il, et cela est bien difficile[1] »), force est de reconnaître que les imitateurs qui tâchent de suivre les pas du moraliste sont en grand nombre. En témoignent les journalistes du Journal de Trévoux dans leur compte rendu des Sentiments critiques sur les Caractères de M. de La Bruyère (1701) :
Depuis que les Caractères de M. de La Bruyère ont été donnés au public, outre les traductions en diverses langues, et les dix éditions qu’on en a faites en douze ans, il a paru plus de trente volumes à peu près dans ce style. Ouvrage dans le goût des Caractères. Théophraste moderne, ou nouveaux Caractères de mœurs. Suite des Caractères de Théophraste et des Mœurs de ce siècle. Les différents Caractères des femmes du siècle. Caractères tirés de l’Écriture sainte, et appliqués aux mœurs de ce siècle. Caractères naturels des hommes en forme de dialogue. Portraits sérieux et critiques. Caractères des vertus et des vices. Enfin tout le pays des Lettres a été inondé de Caractères[2].
L’année suivante, un constat semblable est formulé par Pierre Coste :
Les uns ont pillé ses mots et ses expressions ; les autres ses pensées ; et tous se sont parés du titre de son Ouvrage, comme s’il suffisait, pour avoir part à la gloire d’un excellent Écrivain, de faire des Livres sous le même titre que lui. On n’a imprimé pendant quelque temps qu’Ouvrages qui portaient le nom de Caractères, ou quelque autre qui signifiait à peu près la même chose. [S’ensuit une liste]. On ne voyait que Caractères. Les Boutiques des Libraires en étaient inondées[3].
Devant ces entreprises souvent comprises comme des « fades copies, la plupart méprisées du Public, et toutes si fort inférieures à leur modèle[4] », on a eu tendance à afficher le même dédain que Pierre Coste. Reste que ces ouvrages que l’on peut considérer comme des continuations, des adaptations ou des actualisations des Caractères (même si la dette contractée à leur égard est souvent passée sous silence), ont tôt contribué à moderniser l’œuvre d’un Ancien, à diffuser ses idées et ses expressions et à propager sa manière d’écrire et de composer. S’il est « anachronique de tenir La Bruyère pour un précurseur des Lumières » (car « l’esprit qui l’anime est d’une autre inspiration »[5]), il convient de reconnaître que les philosophes des Lumières (et leurs opposants) ont souvent lu, convoqué et mobilisé cette « œuvre de transition » qui exprime selon Louis van Delft « le passage d’un ordre à un autre »[6], d’une représentation (géocentriste) à une autre (héliocentriste), d’un modèle (théocentrique) à un autre (anthropocentrique) ; en bref, du « monde clos » (de Ptolémée) à l’« univers infini » (de Copernic). L’objectif du présent colloque est de prendre en considération non seulement les textes inscrits immédiatement dans le sillage de cette œuvre, mais aussi les textes en tous genres (fiction narrative, création dramatique, poésie lyrique) s’y rapportant de manière directe ou discrète, en reprenant un chapitre ou une remarque, en rappelant une formule ou une image. La saisie globale d’un tel corpus au cours du XVIIIe siècle où se poursuit la Querelle des Anciens et des Modernes devrait permettre de dégager les phénomènes de continuité et de discontinuité entre les deux siècles ; de saisir les évolutions et les ruptures entre les différents modes d’appropriation ; de cerner les singularités et les complexités (voire les contradictions) de chaque dialogue instauré avec l’œuvre de La Bruyère[7].
Les contributions pourront s’articuler autour de l’un des quatre axes de recherche que nous présentons à titre indicatif :
1/ Continuer Les Caractères. Bien avant André Gide, qui saisit chaque été l’occasion de relire cette œuvre et éprouve « le désir de refaire Les Caractères[8] », les imitateurs ont pris Les Caractères pour modèle de pensée et d’écriture. Du vivant de La Bruyère, ils tirent déjà profit du succès rencontré par cette œuvre. Dans la « Préface » à son discours de réception à l’Académie française (prononcé le 15 juin 1693), le moraliste fait remarquer : « s’il s’imprime un livre de mœurs assez mal digéré pour tomber de soi-même et ne pas exciter leur jalousie, [les critiques comparés à de “vieux corbeaux”] le louent volontiers, et plus volontiers encore ils n’en parlent point ; mais s’il est tel que le monde en parle, ils l’attaquent avec furie ». Les exemples allusivement indiqués ne sont aux yeux de l’écrivain que de médiocres imitations (seulement destinées à exciter la mauvaise foi des critiques) : l’ouvrage qu’ils « louent volontiers » serait les LXXI Maximes galantes de Templery (publiées en janvier 1690 dans le Mercure galant, p. 32-70) et l’ouvrage dont ils ne « parlent point » serait les Caractères naturels des hommes en cent dialogues de l’abbé Laurent Bordelon (Paris, A. Seneuze, 1692)[9]. La « furie » qu’expriment ces piètres journalistes à l’égard des Caractères est érigée en une preuve irréfutable de la réussite de l’œuvre ! Certes chacun peut avoir à la suite de La Bruyère l’impression que « tout a été dit, et [qu’il] vient trop tard » ; mais à son tour le continuateur « dit [plus ou moins] comme [sien] » ce qui a été dit avant lui (Les Caractères, « Des Ouvrages de l’Esprit », 1 et 69 [i]), en l’adaptant à son projet et à son goût, à son public et à son temps. Que l’on pense, en particulier à Jeanne-Michelle de Pringy (Les Différents caractères des femmes du siècle, avec la description de l’amour propre, contenant six caractères et six perfections, 1694) et à Pierre-Jacques Brillon (Le Théophraste moderne ou Nouveaux caractères sur les mœurs, 1699), ou à des ouvrages plus tardifs, comme Les Caractères de Madeleine de Puisieux (1750) et Le Petit La Bruyère, ou Caractères et mœurs des enfants de ce siècle de Stéphanie-Félicité de Genlis (1801).
2/ Juger Les Caractères. Ces différentes continuations sont parallèlement accompagnées de textes critiques saisis dans une logique polémique déclenchée en juin 1693 par l'article du Mercure galant, que La Bruyère considère dès 1688 comme un périodique « immédiatement au-dessous de rien » (« Des Ouvrages de l’Esprit, 46 [i]) : les Mélanges d’Histoire et de Littérature (1699) ; les Sentiments critiques (1701) ; l’Apologie de Monsieur de La Bruyère, ou Réponse à la critique des Caractères de Théophraste, par Pierre-Jacques Brillon (1701) ; la Défense de M. de La Bruyère par Pierre Coste (1702) ; la Dissertation sur les caractères de Corneille et de Racine contre le sentiment de La Bruyère (1705 et 1709)[10]. Mentionnons par ailleurs, à titre d’exemples, des textes ressortissant au genre de l’éloge académique ou de la notice érudite, comme les pages consacrées à La Bruyère dans l’Histoire de l’Académie française (1729) de l’abbé d’Olivet, dans les Mémoires pour servir à l’histoire des hommes illustres dans la République des Lettres du P. Niceron (1727-1745) et dans l’Histoire des philosophes modernes (1773) de Savérien. À quoi l’on peut ajouter les discours présentés dans le cadre du concours d’éloquence organisé par l’Académie française en 1810 (et remporté par Victorin Fabre).
3/ Dialoguer avec Les Caractères. Les contributions peuvent retenir pour objet d’étude des textes qui sans poursuivre ou évaluer l’entreprise des Caractères s’en inspirent de près ou de loin. Il conviendrait de relever les formes et les fonctions des différents usages de cette œuvre chez les grands moralistes de la période (comme Vauvenargues et Chamfort). Le XVIIIe siècle voit en effet s’imposer la catégorie de « moraliste », associée à un corpus canonique, en même temps que l’écriture morale emprunte des voies qui ne sont pas toujours celle des Maximes ou des Caractères. Les œuvres moins connues de Jean-Baptiste Morvan de Bellegarde (1648-1734)[11], Laurent Bordelon (1653-1730)[12] et Louis-Antoine Caraccioli (1719-1803)[13] peuvent être étudiées en ce sens. La presse constitue par ailleurs un champ d’exploration privilégié : Marivaux a beau avoir contesté le surnom de « Théophraste moderne[14] », le journaliste recueille l’héritage des Caractères dès la première feuille du Spectateur Français. On gagne aussi à se demander comment le dialogue entretenu par les écrivains avec Les Caractères s’étend à d’autres genres d’écriture, qu’il s’agisse de la création dramatique (Regnard, Dancourt, Dufresny, Destouches) ou, bien sûr, de la fiction narrative : le regard qu’Usbek et Rica portent sur les mœurs françaises est souvent tributaire des Caractères[15]. Il n’est pas rare que le modèle de La Bruyère soit à la fois assimilé et mis à distance : si les lettres parisiennes de La Nouvelle Héloïse rappellent en bien des lieux Les Caractères, Saint-Preux tient à assurer qu’il « n’[est] pas un La Bruyère[16] ». Cette enquête permettra de préciser de quelle façon la notion même de « caractère » est retravaillée dans un nouveau cadre anthropologique. On s’interrogera en outre sur la destinée spécifique de certains chapitres (quelle est la réception du chapitre « Des esprits forts » au siècle des Lumières ?) ou de certaines remarques qui ont pu susciter des débats particulièrement nourris.
4/ Éditer Les Caractères. Les éditions des Caractères postérieures à la neuvième méritent par ailleurs un examen particulier – cela pour comprendre comment le texte a été établi, annoté (le recours aux clefs, manuscrites et imprimées, constituées en une liste et dispersées dans les marges) et imprimé (le choix des marques typographiques). Ces recherches pourront aussi porter sur l’élaboration des illustrations agrémentant occasionnellement le recueil (comme celui édité en 1765 chez Hochereau et Panckoucke et comprenant un portrait de l’auteur, un fleuron du frontispice, trois vignettes et un cul-de-lampe). Mentionnons, à titre d’exemple, l’édition de Pierre Coste (1733), dont les notes s’étendent au fur et à mesure des rééditions ; et l’édition de Jacques-Nicolas Belin de Ballu (1790), accompagnée de la « Notice sur la vie et les écrits de Jean de La Bruyère » rédigée par Jean-Baptiste Suard (qui la publie l’année suivante en tête d’un volume intitulé Maximes et réflexions morales, extraites de La Bruyère). Par ailleurs, certaines éditions des Caractères contiennent des suites (attribuées tantôt à La Bruyère tantôt à d’autres auteurs, tel l’avocat rouennais nommé Alleaume auquel on prête une Suite des Caractères de Théophraste, et des Mœurs de ce siècle) et des textes critiques (comme la Défense de La Bruyère publiée en 1702 par P. Coste), qui peuvent en programmer la lecture. À travers l’étude de ces différentes opérations éditoriales, on peut espérer rendre compte de l’élaboration de la catégorie de moraliste et de la constitution d’un patrimoine littéraire.
5/ Traduire Les Caractères. On pourra enfin envisager les différentes logiques qui gouvernent la réception du moraliste en dehors des frontières nationales, en considérant les premières traductions de son œuvre[17] : en anglais, par Eustace Budgell (1698 ou 1699) et Abel Boyer (1692 et 1702), où sont parfois occultés les jugements portés par La Bruyère contre la Révolution d’Angleterre et Guillaume d’Orange ; en allemand, par Th. Siegm. Kiessling (1754) ; en italien par Giuseppe-Antonio Costantini (1758). Les modes d’appropriation de cette œuvre à l’extérieur du royaume de France sont divers : en témoignent les essais de Joseph Addison et Richard Steele parus dans The Spectator, ou encore le parcours d’un homme de lettres comme Justus van Effen (1684-1735).
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[1] Menagiana ou les bons mots, les Pensées Critiques, Historiques, Morales et d’Érudition, de Monsieur Ménage, recueillies par ses Amis, Paris, F. et P. Delaulne, 1694, 2 vol. II, p. 334-336.
[2] Mémoires pour l’histoire des Sciences et des beaux-Arts (dit Journal de Trévoux), mars et avril 1701, p. 76-77 (notamment cités par Sainte-Beuve, « La Bruyère », Revue des Deux Mondes, 1er juillet 1836 ; repris dans Portraits littéraires, éd. Gérald Antoine, Paris, R. Laffont, « Bouquins », 1993, p. 273, note c). Gustave Servois dresse une liste de 52 « ouvrages composés à l’imitation des Caractères » (Œuvres de La Bruyère, nouvelle éd., Paris, L. Hachette, 1865-1882, 4 vol. III, p. 179-191).
[3] Pierre Coste, Défense de M. de La Bruyère et de ses Caractères contre les accusations et les objections de M. de Vigneul-Marville, Amsterdam, T. Lombrail, 1702, p. 156-157.
[4] Id.
[5] Jean Dagen (qui s’appuie particulièrement sur les travaux de François-Xavier Cuche consacrés aux membres du « Petit Concile »), « Ce qui s’appelle penser, pour La Bruyère », Littératures, n° 23, automne 1990, p. 57.
[6] Louis van Delft, Littérature et anthropologie : nature humaine et caractère à l’âge classique, Paris, PUF, « Perspectives littéraires », 1993, p. 161. Les citations sont tirées du célèbre chapitre : « Les Caractères : du monde clos à l’œuvre ouverte », qui constituait antérieurement une étude autonome articulée autour des titres des ouvrages d’Alexandre Koyré (Du monde clos à l’univers infini, 1957) et Umberto Eco (L’Œuvre ouverte, 1964) : Littératures classiques, supplément au n° 13, janvier 1991, p. 63-86.
[7] Bossuet et Fénelon, tous deux proches de La Bruyère, ont fait l’objet de ce genre d’études : pour le premier, Revue Bossuet, n° 8 : « Réceptions de Bossuet au xviiie siècle », sous la dir. d’Anne Régent-Susini, 2017 ; pour le second, Lectures et figures de Fénelon, sous la dir. de Charles-Olivier Stiker-Métral et François Trémolières, Paris, Classiques Garnier, « Rencontres », n° 18, 2023. Pour une perspective élargie, voir Annie Becq, « Le XVIIe siècle au miroir du XVIIIe », Littératures classiques, n° 34, automne 1998, p. 251-266.
[8] André Gide, Journal (1887-1925), 13 octobre 1921, éd. Éric Marty, Paris, Gallimard, « Bibliothèque de la Pléiade », 1996, t. I, p. 1138. Il poursuit en ces termes : « il n’y aurait sans doute aucune immodestie à le tenter ; j’adopterais le plan du livre et chercherais à exprimer avec cette même simplicité les nouveaux aspects de notre époque, et tout ce qu’un “honnête homme” d’aujourd’hui peut penser raisonnablement sur les mœurs, sur la société et les éléments divers qui la composent, sur la littérature, sur la religion et sur les arts. » (Id.).
[9] On suit les suggestions d’Étienne Allaire (La Bruyère dans la maison de Condé. Études biographiques et historiques sur la fin du XVIIe siècle, Genève, Slatkine, 1970, 2 vol. II, p. 561 ; reprod. en fac-similé de l’éd. : Paris, Firmin-Didot, 1886).
[10] Gustave Servois recense 33 « Éloges ou critiques des Caractères » (Œuvres de La Bruyère, op. cit., 4 vol. III, p. 192-202). Bérengère Parmentier a déjà consacré un article à quelques-uns de ces écrits : « Le droit à écrire. La Bruyère, Les Caractères et la critique », Littératures classiques, n° 86(1), 2015, p. 169-184.
[11] Morvan de Bellegarde, Réflexions sur ce qui peut plaire ou déplaire dans le commerce du monde (1688) ; Réflexions sur l’élégance et la politesse du style (1695) ; Réflexions sur le ridicule, et sur les moyens de l’éviter (1696 ; nombreuses éditions augmentées)
[12] Laurent Bordelon, Caractères naturels des hommes en cent dialogues (1692) ; Les Caractères de l’Amitié (1702) ; L’Ambigu d’Auteuil, ou Vérités historiques composées du Joueur. De l’Inconnu. Du Nouvelliste. Du Sincère. Du Financier. Du Subtil. Du Critique. De l’Hypocrite. Et de plusieurs autres personnages de différents caractères (1709).
[13] Antoine Caraccioli, Le Livre à la mode (1759) ; Les Caractères de l’amitié (1760) ; La Religion de l’honnête homme (1766) ; Lettres récréatives et morales, sur les mœurs du temps (1767) ; Paris, modèle des nations étrangères, ou l’Europe française (1777).
[14] Marivaux, Lettre écrite par M. de Marivaux à l’auteur du Mercure, dans Journaux et œuvres diverses, éd. Frédéric Deloffre et Michel Gilot, Paris, Classiques Garnier, 1988, p. 22.
[15] Entre bien des exemples, on renvoie à la lettre sur les caprices de la mode (Montesquieu, Lettres persanes, 99).
[16] Rousseau, La Nouvelle Héloïse, II, 23, dans Œuvres complètes, éd. Bernard Gagnebin et Marcel Raymond, Paris, Gallimard, « Bibliothèque de la Pléiade », 1959, p. 289.
[17] Voir Sentiments critiques, Paris, M. Brunet, 1701, p. 33 ; Journal de Trévoux, op. cit., p. 76. Voir aussi Gustave Servois, Œuvres de La Bruyère, op. cit., 4 vol. III, p. 173-176.
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5 mars 2026
Sorbonne Université
Maison de la recherche, amphithéâtre Molinié
Introduction générale
9h. Charles-Olivier Stiker-Métral (Université de Lille), « L’héritage de La Bruyère : avatars d’un livre à succès dans la première moitié du XVIIIe siècle »
Session 1 (sous la présidence de Béatrice Guion)
Éditer Les Caractères
9h30. Mathilde Bombard (Université Lumière - Lyon 2), « Les clefs de La Bruyère : un phénomène de lecture ou d’édition ? »
10h. Christophe Schuwey (Université de Bretagne Sud), « La dématérialisation des Caractères »
Discussion et pause (10h30)
Session 2 (sous la présidence d’Emmanuel Bury)
Imiter Les Caractères
11h. Jean-Philippe Grosperrin (Université Toulouse Jean Jaurès), « Brillon, continuateur et défenseur de La Bruyère »
11h30. Martine Jacques (Université Bourgogne Europe – INSPE), « Louis-Antoine Caraccioli et son dialogue créatif avec La Bruyère. Réécriture actualisante et prise en compte des communautés de lecture au XVIIIe siècle »
Discussion et pause-déjeuner (12h30)
14h. Laurence Vanoflen (Université Paris Nanterre), « Les Caractères de Madeleine de Puisieux et Les Caractères de La Bruyère »
14h30. Juan Manuel Ibeas (Université du Pays Basque), « “Tout n’est pas dit” : l’influence de La Bruyère sur l’œuvre de Félicité de Genlis au tournant des siècles »
Discussion et pause (15h30)
Session 3 (sous la présidence de Françoise Gevrey)
Commenter Les Caractères
16h. Stéphanie Gehanne-Gavoty (Sorbonne Université), « Lectures voltairiennes de La Bruyère »
16h30. Béatrice Guion (Université de Strasbourg), « Peintre plus que philosophe ? Lectures de La Bruyère au siècle des Lumières »
Discussion et fin de journée (17h30)
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6 mars 2026
Sorbonne Université
Campus des Cordeliers, amphithéâtre Gustave Roussy
Session 4 (sous la présidence de Carole Dornier)
Dialoguer avec Les Caractères
9h. Nicolas Fréry (Université Gustave Eiffel), « Marivaux comme “Théophraste moderne” »
9h30. Pierre Lyraud (Université de Montréal), « Du concile au boudoir : La Bruyère et Crébillon »
Discussion et pause (10h30)
11h. Damien Crelier (CPGE Lycée Louis Le Grand), « “Pein[dre] les hommes de notre temps […] d’une manière inimitable” : réflexions sur la présence des Caractères dans les Mémoires de Saint-Simon »
11h30. Françoise Gevrey (Université de Reims), « Que reste-t-il des Caractères dans la Théorie des sentiments agréables (1736-1749) de Louis-Jean Levesque de Pouilly ? »
Discussion et pause-déjeuner (12h30)
Session 5 (sous la présidence de Catherine Ramond)
Nouvelle science de l’homme, nouvelle science des mœurs
14h. Carole Dornier (Université de Caen), « Du regard moraliste à la “science des mœurs” : critique de la société mondaine et Lumières modérées dans les Considérations sur les mœurs de Duclos (1751) »
14h30. Damien Fortin (Sorbonne Université), « “On voit certains animaux farouches” : formes et fonctions d’une remarque des Caractères au siècle des Lumières »
15h. Christophe Martin (Sorbonne Université), « De La Bruyère à Rousseau : anthropologie de la singularité et généalogie du caractère »
Discussion et conclusion (15h45)