
La correspondance entre Marcel Proust et Gaston Gallimard, publiée en 1989, dévoilait les relations entre Proust et son éditeur, souvent affectueuses, parfois conflictuelles. Ce corpus, autour de la publication de la Recherche à l’enseigne de la NRF, éclairait bien des zones d’ombre et brossait en creux les portraits de l’écrivain qui allait devenir universellement reconnu et de l’homme à l’origine de la plus emblématique maison d’édition française indépendante. Aux quatre cent sept lettres mises au jour à l’époque viennent s’ajouter cent sept lettres qui ont été retrouvées depuis lors. Elles complètent, avec à nouveau des lettres de proches collaborateurs de Gallimard, notre connaissance d’une remarquable histoire éditoriale à travers les mœurs et pratiques littéraires du début du XXᵉe siècle. Cette correspondance illustre la richesse du lien unissant l’auteur sûr de son génie et l’éditeur qui veut à tout prix le faire reconnaître et grâce auquel sa maison obtient son premier prix Goncourt. Les correspondances sont au centre de la livraison de septembre de la NrF sous le titre "Correspondances, le temps retrouvé ?". Il n'aura échappé à personne que la BnF fait appel à la générosité des lecteurs passionnés de Proust pour acquérir les près de 900 documents et manuscrits jusqu'ici en possession des héritiers de Suzy Mante-Proust (1903-1986), la nièce de Marcel Proust.