
Quel sens y a-t-il aujourd’hui pour la revue nord’ à revenir, plus de quarante ans après la disparition de Simons (1901-1979) et après le premier dossier que nous lui avions consacré en 1985 [1], sur cet écrivain et artiste devenu aujourd’hui quasiment invisible dans le champ littéraire, la scène et les médias – et, plus grave encore peut-être, effacé de la culture populaire régionale nordiste ? Il en va d’abord de la fidélité de notre revue à sa mission de perpétuation de la mémoire des grands écrivains et artistes de notre région, vocation entendue au sens que le philosophe Emmanuel Levinas assignait à sa propre mission : « recevoir, célébrer, transmettre ». Toutefois, dans le cas de Simons, l’épreuve de remémoration tentée aujourd’hui avec de jeunes générations s’avère souvent cruelle : le nom de l’artiste, même (surtout !) précédé de son prénom, n’évoque absolument rien pour la quasi totalité des « moins de trente ans », y compris parmi ceux sollicités à Lille et dans ses environs, incapables de citer ne serait-ce qu’un domaine artistique dans lequel Simons s’est illustré – et a fortiori un titre d’œuvre. Prolongeant le crash test avec une partie du même public junior, volontaire et bienveillant, le visionnement proposé de plusieurs sketches télévisés de Simons parmi les plus fameux [2] ne provoque, chez ces jeunes spectateurs qu’incompréhension (linguistique, d’abord), perplexité (polie), voire malaise (léger, surtout face à l’hilarité ou à l’émotion déclenchée au contraire chez les spectateurs seniors redécouvrant une scène-culte ou une répartie d’anthologie…). Pas de doute, l’œuvre de Simons pour la scène (radiophonique, cinématographique ou théâtrale) ne « parle » décidément plus au jeune public contemporain, pourtant friand des stand up d’humoristes… […]
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Dossier : Simons (1901-1979), textes et images
Simons (1901-1979), textes et images. Présentation
Par Yves Ledun et Christian Morzewski
Simons et le « patois de Lille »
Par Fernand Carton
Simons face au platiau
Par Esther Baiwir
La pasquille chez Simons et Desrousseaux
Arts et traditions populaires dans l’œuvre de Simons
Par Thierry Charnay
Comédien d’un seul trait
Par Jacques Bonnaffé
Des minables. Quand Simons donne aux moins que rien l’étoffe des héros
Par Pascal Allard
Lecture littéraire d’un conte de Simons
L’gampe à Ugène
Par Olivier Darras
« Il n’y en a qu’un pour illustrer ça, c’est Simons » L’« édition fantôme » d’Invasion 14 de Maxence Van Der Meersch
Poupées et bibelots de Raoul O. Bonnefoy (1923) : le premier livre illustré par Simons
Par Christian Leroy
Simons, l’« imagier » aux mille facettes
Par Yves Ledun
Toudis Simons – Simons encore et toujours ?
Par Yves Ledun
Fernand Vincent, réalisateur de télévision pour Simons : un biographe qui met l’artiste dans la lumière de sa passion
Par Yves Ledun
Le fonds Léopold Simons à la bibliothèque municipale de Lille : un patrimoine littéraire et graphique remarquable
Textes de Simons
Plus fort que soi
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Bio-bibliographie de Simons
Quelques repères biographiques et quelques titres
Par Yves Ledun
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Compte rendu
Poésie
Jean-Marc Flahaut, Moi ça va, c’est pour vous que je m’inquiète, Les Carnets du Dessert de Lune, 2024, 76 p., 15 €.
Par Philippe Lançon
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Date de parution : 22/07/2025
Date de mise en ligne : 08/08/2025