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Pères et fils à la Renaissance. Représentations et réalités d'une relation

Pères et fils à la Renaissance. Représentations et réalités d'une relation

Publié le par Marc Escola (Source : Jean-Charles Monferran)

Colloque de l’Association V. L. Saulnier, Paris, 27-28 mars 2025

« Pères et fils à la Renaissance : représentations et réalités d’une relation »

Organisation :

Christine Bénévent (École des Chartes), 

Michel Jourde (ENS de Lyon – IHRIM UMR 5317)

et Jean-Charles Monferran (Sorbonne Université – CELLF UMR 8599)

Si l’on en croit l’Histoire des pères et de la paternité (1990, éd. augmentée 2000), la Renaissance marque une étape fondamentale dans l’histoire des pères, sous l’influence conjuguée de facteurs juridiques (harmonisation des droits coutumiers, canonique et romain), intellectuels (redécouverte de l’Antiquité, dont les hommes de la Renaissance se considèrent comme les héritiers), politiques (le roi père de son royaume), sociaux (le père garant de la stabilité familiale) et religieux (Réforme et Contre-Réforme engagent chacune une redéfinition du rôle dévolu au père). Se trouveraient alors réunies les conditions nécessaires à « l’âge d’or de la monarchie paternelle » qui s’épanouit au xviie siècle, où le père, totalement incontesté, engendre, nourrit, éduque, instruit et transmet l’héritage.

Si l’historiographie récente a profondément renouvelé la perception du père au Moyen Âge et incité à nuancer une telle approche, il s’agira ici d’interroger à nouveaux frais la spécificité de la relation qu’entretiennent les pères et leurs fils : l’éclosion des gender studies, qui ont conduit à repenser en profondeur l’histoire des femmes, incite aussi à réfléchir sur le masculin et les masculinités. C’est dans ce cadre que l’on se propose d’interroger la singularité de cette relation à la Renaissance, singularité qui n’exclut pas la pluralité tant peuvent être variés les modes de paternité et de filiation – biologique, spirituelle, patrimoniale, adoptive, légitime ou illégitime… La perspective sera d’interroger certaines des représentations de cette relation spécifique, leur éventuelle nouveauté ou leur évolution sur la période, sans pour autant détacher celles-ci des réalités sociales, juridiques et politiques. 

Programme

Jeudi 27 mars 2025, Sorbonne, Salle des Actes

Matin

10h15

Christine Bénévent, Michel Jourde et Jean-Charles Monferran : Introduction 

10h30-12h30 : L’autorité paternelle et ses contestations

Sylvie Steinberg (EHESS) : « Se marier à son gré. Pouvoir paternel et mariages contestés au milieu du XVIe siècle »

Marianne Closson (Université d’Artois) : « La rivalité amoureuse entre père et fils dans les Histoires tragiques »

Nina Hugot (Université de Lorraine) : « "Jamais l’homme de bien ne contredit son Pere" : Hector désobéissant chez Montchrestien (1604) ».

Après-midi

14h-15h30 : Modèles spirituels

Elsa Kammerer (Université Paris 8) : « Le père retrouvé. Enquête sur la parabole du fils prodigue à partir des lectures transfrontalières de l'Acolastus de Gnapheus ».

Olivier Millet (Sorbonne Université) : « Une question de génération ? Les réformateurs fils et pères »

Géraldine Méret (EHESS) : «  “Le tout vient du Père” : devenir Père au Brésil selon Yves d’Évreux »

16h-17h30 : Legs et pertes

Didier Lett (Université Paris-Cité) : « Noms, ressemblances et héritages. Les legs du père à ses fils aux XIVe et XVe siècles »

Damien Fontvieille (Université de Franche-Comté) : « L’œuvre d’un père. Bâtir et pérenniser une dynastie de hauts commis à la Renaissance »

Virginie Leroux (EPHE) : « Perdre un fils : consolations poétiques adressées à des pères en deuil »

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Vendredi 28 mars 2025, École des Chartes, salle Delisle

Matin

9h30-10h30 Des fils à l’image des pères

Elena Perez (Université de Strasbourg) : « Tel père, tel fils : représentations et enjeux de la ressemblance paternelle »

Zoé Weil (Sorbonne Université) : « La paternité hermaphrodite d’Adam dans le Microcosme de Maurice Scève (1562) » 

11h-12h30 : Paternité et pédagogie

Fabien Lacouture (Université de Lille), « De Ludovic à Maximilien Sforza : tourner la page des générations »

Blandine Perona (Université Polytechnique Hauts-de-France) : « “Quand je pourroy me faire craindre, j'aimeroy encore mieux me faire aymer” (Essais, II, 8). Pères, précepteurs et tyrans du De Pueris instituendis d’Érasme aux Essais de Montaigne.

Martine Furno (Université Grenoble-Alpes) : « Figures de pères (et de fils) dans les Colloquia scholastica de Mathurin Cordier (1564) »

Après-midi

14h-17h : Filations des hommes de lettres

Étienne Anheim (EHESS) : « Pétrarque et ses fils. Filiation charnelle, filiation spirituelle à l'aube de l'humanisme »

Grégoire Holtz (Université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines ) : « Tu quoque mi fili, Cardan, père(s) et fils »

Mathilde Vidal (Université Lyon 3) : « Faux pères et vrais fils chez les Fontaine (Charles et Jean) »

Neil Kenny (University of Oxford) : « “Toute sa vie, Rabelais conserva une partie de la maison paternelle” : le rôle du père dans l’interprétation des chroniques. »