
« L’étranger dans les littératures, arts et sciences humaines et sociales contemporains : figures, représentations et enjeux » / „Das Fremde in der zeitgenössischen Literatur, Kunst sowie in den Sozial- und Geisteswissenschaften: Formen, Darstellungen und Bedeutungen“
Le Laboratoire des Littératures et Écritures des Civilisations (LLITEC) de l’Université Félix Houphouët-Boigny, Abidjan (Côte d’ivoire), en collaboration avec le DAAD, organise un colloque international pluridisciplinaire sur le thème :
« L’étranger dans les littératures, arts et sciences humaines et sociales contemporains : figures, représentations et enjeux»
Equipe de recherche : Représentations, Patrimoines et Dynamiques Culturelles ; Axe 1 : Représentations, crises et violences sociales
Date : 24, 25 & 26 juin 2025
Lieu : Goethe-Institut, Abidjan
Porteurs du projet: Patrice ADICO, Alphonse BOUA, Brahima DIABY & Léa N’DRIN
Argumentaire
Dans notre monde façonné par les forces implacables de la globalisation, des migrations massives, des tensions identitaires, des mutations technologiques vertigineuses et l’intelligence artificielle, la figure de l’étranger, loin de se dissiper dans des débats philosophiques, littéraires et artistiques, s’impose comme un enjeu crucial des sociétés contemporaines. Bien que de nombreuses assises intellectuelles lui aient été déjà consacrées, cette thématique appelle à une réévaluation par le prisme des enjeux actuels. Aujourd’hui, l’étranger ne se réduit plus à l’individu migrant ou à l’altérité culturelle ; il prend une multiplicité de formes en devenant tantôt un concept subversif, une présence implacable, tantôt une langue inclusive qui trouble les frontières de la norme. Il devient également un « lieu » – tangible ou imaginaire –, où l’hybridité prend racine, un terrain mouvant de négociation incessante entre la familiarité et l’altérité. Les œuvres contemporaines, dans une interconnexion des savoirs et des disciplines, multiplient les explorations des multiples visages de l’étranger, dévoilant à chaque instant de nouvelles strates de cette figure insaisissable et protéiforme.
En littérature, des voix comme celles de Yoko Tawada, avec Etüden im Schnee (2014), ou de Vénance Konan, dans Les Enfants de la Rébellion (2023), élèvent l’étranger à la fois en figure linguistique et culturelle, interrogeant les tensions entre identité, appartenance et mémoire collective. En arts visuels, Zineb Sedira, à travers Lighthouse in the Sea of Time (2019), redéfinit l’étranger comme un carrefour de transformations, un espace mouvant où les trajectoires humaines se croisent et se métamorphosent dans les flux migratoires.
Les sciences humaines et sociales, quant à elles, offrent des perspectives plus profondes : Achille Mbembe, dans Brutalisme (2020), ancre l’étranger dans la violence historique du colonialisme, en faisant de lui le symptôme tangible des fractures séculaires qui traversent nos sociétés. Judith Butler, dans Notes Toward a Performative Theory of Assembly (2015), le pense comme un corps vulnérable, pris dans la turbulence des luttes pour la reconnaissance et l’inclusion. Par ailleurs, l’écriture inclusive, en bouleversant les conventions linguistiques, apparaît comme une forme d’altérité scripturale qui perturbe et redéfinit les normes genrées.
Objectif
Ce colloque invite ainsi à revisiter la figure de l’étranger à travers la richesse des représentations et des enjeux contemporains qui se déploient dans les littératures, les arts et les sciences humaines et sociales, éclairant les multiples facettes de cette figure insaisissable, symbole d’une interconnexion sans cesse renouvelée, d’une fluidité où les frontières de l’identité et de l’altérité se confondent et se redéfinissent. Dans cette perspective, les axes ci-dessous se présenteront comme autant de lignes directrices susceptibles d’orienter la réflexion et d’éclairer les multiples aspects de cette problématique complexe.
Axe 1 : Figures littéraires et narratives de l’étranger : L’étranger se manifeste comme un miroir de l’altérité humaine, redéfinissant le soi à travers la douleur, la métamorphose ou la perte. Dans Notes on Grief (2021) de Chimamanda Ngozi Adichie, il incarne la distorsion du monde, tandis que Mohsin Hamid (Exit West, 2017) propose une perturbation narrative où l’histoire se réécrit sous l’influence de l’altérité. Cet axe interroge comment l’étranger, par sa présence intrusive, redéfinit l’humanité, affectant le langage et la perception du vécu.
Axe 2 : L’étranger en science-fiction : La science-fiction, en tant que laboratoire spéculatif, explore l’étranger sous ses formes extrêmes : extraterrestres et intelligences post-humaines. Dans The Three-Body Problem (2008) de Liu Cixin, l’étranger devient un vecteur de réflexion métaphysique, une altérité irréductible qui déstabilise l’humain. Cet axe invite à examiner comment ces récits redéfinissent l’étranger, à la fois comme une projection cosmique et un catalyseur de questionnements existentielles.
Axe 3 : L’étranger dans les réflexions métafictionnelles : La métafiction transforme l’étranger en une forme, un principe de déconstruction. Dans House of Leaves (2000) de Mark Z. Danielewski, le texte lui-même devient un espace d’étrangeté, un labyrinthe où la quête de sens s’échappe. Cet axe explore comment les conventions narratives sont bouleversées, l’étranger devenant le moteur d’une lecture radicale, une invitation à la déstabilisation de l’interprétation.
Axe 4 : Représentations artistiques et visuelles : L’art devient le reflet mouvant de l’étranger, incarnant des espaces sans frontières. Zineb Sedira, dans Lighthouse in the Sea of Time (2019), interroge la migration comme un voyage entre mémoire et oubli. Merle Kröger, dans Die Experten (2021), explore l’étranger dans un temps historique indéfini, tandis qu’Ai Weiwei, dans The Rest (2022), montre la fragilité de l’exilé. Cet axe cherche à comprendre comment l’art redéfinit les espaces de l’altérité.
Axe 5 : Discours philosophiques et sociologiques : L’étranger, selon Hermann Hirsch et Judith Butler, incarne la figure du « non-soi » qui nous conduit à nous-mêmes. Achille Mbembe, dans Brutalisme (2020), l’identifie comme un spectre des violences coloniales. Cet axe interroge comment l’étranger, tout en étant symbole de vulnérabilité, devient une force collective, un vecteur de résistance aux rapports de pouvoir et à l’injustice.
Axe 6 : L’étranger dans les espaces discursifs et linguistiques : Cet axe explore comment l’étranger perturbe le discours en déconstruisant les codes linguistiques et sociaux. À travers l’écriture inclusive et les langues hybrides, l’étranger devient un défi aux normes, redéfinissant l’identité et la syntaxe de l’appartenance. Le Manifeste pour une langue inclusive (2023) propose un espace où l’altérité devient une question de réinvention radicale de la langue.
Axe 7 : L’étranger dans les religions et spiritualités du monde : L’étranger, en tant que médiateur entre l’humain et le divin, incarne des paradoxes théologiques et spirituels. En Islam, le mouhajir porte la promesse de transformation divine, tandis que dans le bouddhisme, il devient le porteur de l’impermanence. Cet axe envisage d’interroger les mécanismes par lesquels les religions utilisent l’étranger comme révélateur de la quête spirituelle et de la vérité divine, entre accueil et marginalisation.
Axe 8 : L’étranger comme lieu et espace : L’étranger est aussi un espace mouvant, entre territoires physiques et imaginaires. Dans les œuvres de Leïla Slimani (Le pays des autres, 2022) et Mohsin Hamid (The Last White Man, 2022), l’étranger devient une figure liminale où l’identité se redéfinit, non seulement dans l’espace géographique, mais aussi dans l’imaginaire social et historique. Ainsi, cette section invite à explorer comment, dans les récits contemporains, l’étranger devient une figure à la croisée des frontières physiques et mentales, redéfinissant l’identité et les dynamiques sociales dans un monde en constante transformation.
Axe 9 : L’étranger dans les espaces numériques et les intelligences artificielles : Dans le monde numérique, l’étranger devient une entité algorithmique, une présence construite dans les structures invisibles des données. Shoshana Zuboff, dans The Age of Surveillance Capitalism (2019), présente l’utilisateur comme étranger à un système qui l’exploite. Cet axe interroge les moyens par lesquels l’intelligence artificielle et les mondes virtuels redéfinissent l’altérité, l’étrangeté technologique interrogeant les limites de l’humanité.
Axe 10 : Approches théoriques et méthodologiques de/sur l’étranger : Cet axe visite l’étranger à travers les théories postcoloniales, la déconstruction derridienne et les méthodologies féministes et écocritiques. En analysant l’altérité à travers l’intersectionnalité et les humanités numériques, par exemple, l’étranger devient un concept clé pour renouveler les modes de pensée, à la croisée des savoirs et des disciplines. Les méthodologies proposées ouvriront de nouvelles perspectives sur l’altérité et ses implications.
Informations utiles : Les axes proposés pour ce colloque dessinent les contours d’une réflexion ouverte et plurielle, mais ne prétendent en aucun cas à l’exhaustivité. L’étranger, dans sa profonde complexité, échappe aux frontières établies et trouve naturellement à se déployer dans des espaces inexplorés. Ainsi, seules seront retenues les contributions qui éclairent les dynamiques théoriques, esthétiques et méthodologiques de notre époque, à partir de l’an 2000, reflet des mutations contemporaines. Les fragments du passé, bien que précieux, ne sauront rejoindre ici le concert des voix actuelles, ancrées dans l’inédit.
Public cible : Ce colloque pluridisciplinaire s’adresse avant tout aux chercheurs et enseignants-chercheurs des disciplines engagées dans l’étude de l’étranger, qu’il s’agisse de la littérature, des arts, des sciences humaines et sociales, des études culturelles, des sciences numériques ou de l’intelligence artificielle. Il offre également un espace privilégié de réflexion pour les jeunes chercheurs et doctorants, désireux de questionner l’altérité dans ses formes actuelles et souvent perturbatrices. Ouvert à tous ceux qui nourrissent un intérêt pour cette exploration de l’altérité, ce colloque se veut un carrefour d’idées et de savoirs autour des multiples facettes de l’étranger.
Modalités de soumission : Les propositions de participation, sous forme de résumés de 300 mots accompagnés d’une notice biobibliographique, doivent être envoyées aux adresses aimekaha@gmail.com et adicopatrice@yahoo.fr au plus tard le 30 avril 2025. Chaque proposition sera examinée par le comité scientifique et une notification d’acceptation ou de refus sera envoyée aux auteurs au plus tard le 10 mai 2025. Le programme définitif, ainsi que le cahier du colloque, seront communiqués le 31 mai 2025.
Détails pratiques : La participation au colloque est gratuite. Les pauses-café et déjeuners des participants communicants seront pris en charge. Toutefois, tous les autres frais (visas, déplacements, hébergement, etc.) resteront à la charge des participants. Les attestations de participation seront délivrées à l’issue de la présence effective sur les trois jours du colloque. Les langues officielles seront le français et l’allemand ; les contributions des participants germanistes devront obligatoirement être présentées en allemand.
Bibliographie indicative
Adichie, Chimamanda Ngozi (2021), Notes on Grief, New York, Alfred A. Knopf.
Butler, Judith (2015), Notes Toward a Performative Theory of Assembly, Cambridge, Harvard University Press.
Danielewski, Mark Z. (2000), House of Leaves, New York, Pantheon Books.
Erpenbeck, Jenny (2021), Kairos, Munich, Hanser Verlag.
Hamid, Mohsin (2022), The Last White Man, New York, Riverhead Books.
Hirsch, Hermann (2011), Die Philosophie der Zukunft, Stuttgart, Klett-Cotta.
Kröger, Merle (2021), Die Experten, Frankfurt am Main, S. Fischer.
Mbembe, Achille (2020), Brutalisme, Paris, Éditions La Découverte.
Morton, Timothy (2010), The Ecological Thought, Cambridge, Harvard University Press.
Schrecker, Eva (2018), Das fremde Wort: Eine Geschichte der literarischen Fremdheit im deutschen Kulturraum, Frankfurt am Main, Fischer Verlag.
Tawada, Yoko (2014), Etüden im Schnee, Nürnberg, Verlag für Moderne Kunst.
Trojanow, Ilija (2022), Doppelte Spur, Frankfurt am Main, Fischer Verlag.
Zuboff, Shoshana (2019), The Age of Surveillance Capitalism, New York, PublicAffairs.
Comité d’organisation
Coordinateur Général :
Prof Paul N’GUESSAN-BÉCHIÉ, Université Félix Houphouët-Boigny, Abidjan
Président du Comité d’Organisation :
Dr (MC) Patrice Adico, Université Félix Houphouët-Boigny, Abidjan
Vice-Président du Comité d’Organisation :
Dr (MA) Aimé Kaha, Université Félix Houphouët-Boigny, Abidjan
Secrétaires à l’Organisation :
Dr (MA) Laka COULIBALY, Université Félix Houphouët-Boigny, Abidjan
Dr Kouamé Sylvestre KOUADIO, Université Félix Houphouët-Boigny, Abidjan
Dr Djokouho Eunisse KOUADIO, Université Félix Houphouët-Boigny, Abidjan
Dr (MA) Brou Gnamien Rosine KOUADIO, Université Félix Houphouët-Boigny, Abidjan
Comité scientifique
Prof Marie-Clémence ADOM, Université Félix Houphouët-Boigny, Abidjan
Prof Paul N’GUESSAN-BÉCHIÉ, Université Félix Houphouët-Boigny, Abidjan
Prof Adama COULIBALY, Université Félix Houphouët-Boigny, Abidjan
Prof Aimée-Danielle LÉZOU-KOFFI, Université Félix Houphouët-Boigny, Abidjan
Prof Alain Abia ABOA, Université Félix Houphouët-Boigny, Abidjan
Prof Obou LOUIS, Université Félix Houphouët-Boigny, Abidjan
Prof Jean Arsène YAO, Université Félix Houphouët-Boigny, Abidjan
Prof Heinz DRÜGH, Johann-Wolfgang-Goethe-Universität Frankfurt am Main, Allemagne
Prof Volker C. DÖRR, Heinrich-Heine-Universität Düsseldorf, Allemagne
Prof Akila AHOULI, Université de Lomé
Prof Ibrahima DIAGNE, Université Cheikh Anta Diop, Sénégal
Dr (MC) Lacina YÉO, Université Félix Houphouët-Boigny, Abidjan
Dr (MC) Ignace Djama ALLABA, Université Félix Houphouët-Boigny, Abidjan
Dr (MC) Ahiba Alphonse BOUA, Université Félix Houphouët-Boigny, Abidjan
Dr (MC) Patrice ADICO, Université Félix Houphouët-Boigny, Abidjan
Dr (MC) Konan Hubert KOUADIO, Université Alassane Ouattara, Bouaké
Dr (MC) Éckra Lath TOPPÉ, Université Alassane Ouattara, Bouaké
Dr (MC) Djoko Luis Stéphane KOUADIO, Université Félix Houphouët-Boigny, Abidjan
Dr (MA) Brahima DIABY, Université Félix Houphouët-Boigny, Abidjan
DEUTSCHE VERSION
Das Laboratoire des Littératures et Écritures des Civilisations (LLITEC) der Université Félix Houphouët-Boigny, Abidjan (Côte d’ivoire), organisiert in Zusammenarbeit mit dem DAAD eine interdisziplinäre internationale Tagung zum Thema:
„Das Fremde in der zeitgenössischen Literatur, Kunst sowie in den Sozial- und Geisteswissenschaften: Formen, Darstellungen und Bedeutungen“
Termin: 24. - 26. Juni 2025
Ort: Goethe-Institut, Abidjan
Projektträger: Patrice ADICO, Alphonse BOUA, Brahima DIABY & Léa N’DRIN
Zur Tagung
§ Hintergrund
In der heutigen, von unerbittlichen Kräften der Globalisierung, massiven Migrationen, identitären Spannungen, rasanten technologischen Fortschritten und der künstlichen Intelligenz geprägten Welt erscheint das Konzept des Fremden – weit davon entfernt, sich in philosophischen, literarischen und künstlerischen Debatten aufzulösen – als eine zentrale Frage zeitgenössischer Wissenschaften. Obwohl das Thema des Fremden bereits Gegenstand von vielen Tagungen war, möchte es das kommende Kolloquium neu bewerten und aktuelle wissenschaftliche Fragen beantworten. Heute verweist das Wort „fremd“ nicht nur auf die kulturelle Andersartigkeit; es nimmt eine Vielzahl von Formen an und wird mal zu einem subversiven Konzept, mal zu einer unerbittlichen Präsenz, mal zu einer inklusiven Sprache, die die Grenzen der Norm verwischt. Es wird auch zu einem „Ort“ – greifbar oder imaginär – an dem Hybridität Wurzeln schlägt, ein bewegliches Terrain unaufhörlicher Verhandlungen zwischen Vertrautheit und Andersartigkeit. Zeitgenössische Werke, die Wissen und Disziplinen miteinander verknüpfen, erforschen vielfach die zahlreichen Erscheinungsformen des Fremden und offenbaren immer wieder neue Schichten dieses schwer fassbaren und vielgestaltigen Wesens.
In der Literatur erheben Stimmen wie die von Yoko Tawada, mit Etüden im Schnee (2014), oder von Vénance Konan, in Les Enfants de la Rébellion (2023), das Fremde sowohl zum sprachlichen als auch kulturellen Wesen und hinterfragen die Spannungen zwischen Identität, Zugehörigkeit und kollektivem Gedächtnis. In den bildenden Künsten redefiniert Zineb Sedira, durch ihr Werk Lighthouse in the Sea of Time (2019), das Fremde als einen Schnittpunkt der Transformationen, einen sich bewegenden Raum, in dem sich menschliche Trajektorien in den Migrationsströmen kreuzen und metamorphosieren.
Die Sozial- und Geisteswissenschaften bieten tiefere Perspektiven: Achille Mbembe etwa verankert in Brutalisme (2020) das Konzept des Fremden in der historischen Gewalt des Kolonialismus und macht ihn zum greifbaren Symptom der jahrhundertealten Brüche, die die heutigen Gesellschaften durchziehen. In Notes Toward a Performative Theory of Assembly (2015) begreift Judith Butler das Fremde als einen verletzlichen Körper, der in der Turbulenz der Kämpfe um Anerkennung und Inklusion verstrickt ist. Indem die inklusive Sprache Konventionen erschüttert, erscheint sie zudem als eine Form der schriftlichen Andersartigkeit, die die normativen Geschlechtergrenzen stört und neu definiert.
Zielsetzung
Ziel der Tagung ist es, das Wesen des Fremden durch die Vielfalt zeitgenössischer Darstellungen und Herausforderungen in Literatur, Kunst sowie den Sozial- und Geisteswissenschaften neu zu betrachten und die vielen Facetten dieses schwer fassbaren Wesens zu beleuchten – ein Symbol für eine ständig erneuerte Interkonnektivität, für eine Fluidität, in der sich die Grenzen von Identität und Andersartigkeit vermischen und neu definieren. In diesem Sinne dienen folgende Ansatzpunkte als Orientierungslinien und werden die Reflexion lenken und die vielen Aspekte dieser komplexen Frage aufzeigen:
1. Literarische und narrative Darstellungen des Fremden
Das Fremde tritt als Spiegel der menschlichen Andersartigkeit auf, indem es das Selbst durch Schmerz, Metamorphose oder Verlust neu definiert. In Chimamanda Ngozi Adichies Notes on Grief (2021) verkörpert das Fremde die Verzerrung der Welt, während Mohsin Hamid in Exit West (2017) eine narrative Störung vorschlägt, bei der die Geschichte unter dem Einfluss der Andersartigkeit neu geschrieben wird. Dieser Ansatzpunkt fragt, wie das Fremde durch seine intrusive Präsenz die Menschlichkeit neu definiert und dabei Sprache sowie Wahrnehmung des Erlebten beeinflusst.
2. Das Fremde in der Science-Fiction
Die Science-Fiction, als spekulatives Labor, erforscht das Fremde in seinen extremen Formen: außerirdische und posthumane Intelligenzen. In The Three-Body Problem (2008) von Liu Cixin wird das Fremde zu einem Vektor metaphysischer Überlegungen, einer unaufhebbaren Andersartigkeit, die das Menschliche destabilisiert. Dieser Ansaztpunkt lädt dazu ein, zu untersuchen, wie diese Erzählungen das Fremde sowohl als kosmische Projektion als auch als Katalysator existenzieller Fragestellungen neu definieren.
3. Das Fremde in metafiktionalen Überlegungen
MetaFiktion verwandelt das Fremde in eine Form, ein Prinzip der Dekonstruktion. In Mark Z. Danielewskis House of Leaves (2000) wird der Text selbst zu einem Raum der Fremdheit, ein Labyrinth, in dem die Sinnsuche entgleitet. Dieser Ansatzpunkt erforscht, wie narrative Konventionen erschüttert werden, wobei das Fremde zu einer treibenden Kraft für eine radikale Lesart wird, eine Einladung zur Destabilisierung der Interpretation.
4. Künstlerische und visuelle Repräsentationen
Die Kunst wird zum sich bewegenden Spiegel des Fremden, indem sie Räume ohne Grenzen verkörpert. Zineb Sedira hinterfragt in Lighthouse in the Sea of Time (2019) die Migration als eine Reise zwischen Erinnerung und Vergessen. Merle Kröger erkundet in Die Experten (2021) das Fremde in einer unbestimmten historischen Zeit, während Ai Weiwei in The Rest (2022) die Zerbrechlichkeit des Exilierten zeigt. Dieser Ansatzpunkt untersucht, wie die Kunst die Räume der Andersartigkeit neu definiert.
5. Philosophische und soziologische Diskurse
Das Fremde, so Hermann Hirsch und Judith Butler, verkörpert das Bild des „Nicht-Selbst“, das uns zu uns selbst führt. Achille Mbembe identifiziert es in Brutalisme (2020) als ein Gespenst kolonialer Gewalt. Dieser Teil fragt, wie das Fremde, während es ein Symbol der Verletzlichkeit bleibt, zu einer kollektiven Kraft wird, zu einem Vektor des Widerstands gegen Machtverhältnisse und Ungerechtigkeit.
6. Das Fremde in diskursiven und linguistischen Räumen
Dieser Ansatzpunkt untersucht, wie das Fremde die Sprache stört, indem es die sprachlichen und sozialen Codes dekonstruiert. Durch inklusives Schreiben und hybride Sprachen wird das Fremde zu einer Herausforderung für Normen und redefiniert Identität sowie die Syntax der Zugehörigkeit. Das Manifeste pour une langue inclusive (2023) schlägt einen Raum vor, in dem die Andersartigkeit zu einer Frage der radikalen Neuerfindung der Sprache wird.
7. Das/der/die Fremde in Religionen und Spiritualitäten
Der Fremde, als Vermittler zwischen dem Menschlichen und dem Göttlichen, verkörpert theologische und spirituelle Paradoxa. Im Islam trägt der mouhajir das Versprechen göttlicher Transformation, während er im Buddhismus der Träger der Vergänglichkeit wird. Dieser Ansatzpunkt fragt nach den Mechanismen, durch die Religionen den Fremden als Offenbarer der spirituellen Suche und der göttlichen Wahrheit nutzen, zwischen Aufnahme und Marginalisierung.
8: Das Fremde als Ort und Raum
Das Fremde ist auch ein beweglicher Raum, zwischen physischen und imaginären Territorien. In Leïla Slimanis Le pays des autres (2022) und Mohsin Hamids The Last White Man (2022) wird das Fremde zu einer liminalen Realität, in der sich die Identität nicht nur im geografischen Raum, sondern auch im sozialen und historischen Imaginären neu definiert. Diese Sektion lädt dazu ein zu erkunden, wie das Fremde in zeitgenössischen Erzählungen zu einem Wesen an der Schnittstelle zwischen physischen und mentalen Grenzen wird, das Identität und soziale Dynamiken in einer sich ständig verändernden Welt neu definiert.
9. Das Fremde in digitalen Räumen und künstlicher Intelligenz
In der digitalen Welt wird das Fremde zu einer algorithmischen Entität, einer Präsenz, die in den unsichtbaren Strukturen von Daten aufgebaut wird. Shoshana Zuboff beschreibt in The Age of Surveillance Capitalism (2019) den Nutzer als Fremden in einem System, das ihn ausbeutet. Dieser Ansatzpunkt untersucht, wie künstliche Intelligenz und virtuelle Welten die Andersartigkeit neu definieren, wobei die technologische Fremdheit die Grenzen der Menschlichkeit infrage stellt.
10. Theoretische und methodologische Ansätze zum Fremden
Dieser Ansatzpunkt betrachtet das Fremde durch postkoloniale Theorien, derridische Dekonstruktion sowie feministische und ökologische Methoden. Indem die Andersartigkeit durch Intersektionalität und digitale Geisteswissenschaften analysiert wird, wird das Fremde zu einem Schlüsselkonzept, um Denkmuster zu erneuern und an der Schnittstelle von Wissen und Disziplinen neue Perspektiven zu eröffnen. Die vorgeschlagenen theoretische und methodologische Ansätze werden neue Sichtweisen auf Andersartigkeit und ihre Implikationen eröffnen.
Nützliche Informationen
Die vorgeschlagenen Ansatzpunkte dieser Tagung skizzieren die Konturen einer offenen und pluralen Reflexion, beanspruchen jedoch keinesfalls Vollständigkeit. Das Konzept des Fremden entzieht sich in seiner Komplexität festgelegten Grenzen und entfaltet sich auf natürliche Weise in unerforschten Räumen. Daher werden nur Beiträge berücksichtigt, die die theoretischen, ästhetischen und methodologischen Dynamiken der Zeit ab dem Jahr 2000 als Spiegelbild der zeitgenössischen Veränderungen beleuchten. Die zu analysierenden Werke im Rahmen der Beiträge müssen in diesem Zeitraum produziert wurden, sonst werden sie trotz ihrer Wertigkeit nicht akzeptiert.
Zielgruppe
Diese interdisziplinäre Tagung richtet sich vor allem an Forschende und Dozierende aus Disziplinen, die sich mit dem Fremden befassen, und zwar in Literatur-, Kunst-, Sozial- und Geisteswissenschaften, Kulturwissenschaften, digitalen Wissenschaften oder künstlicher Intelligenz etc. Sie bietet auch einen interessanten Reflexionsrahmen für Nachwuchsforschende und Promovierende, die die Fremdheit und Andersartigkeit in ihren aktuellen und oft störenden Formen hinterfragen möchten. Die kommende Tagung soll ein Kreuzungspunkt von Ideen und Wissen rund um die vielen Facetten des Fremden sein.
Einreichungsmodalitäten
Abstracts in Form von Zusammenfassungen (300 Wörter) mit einem biobibliografischen Hinweis, müssen bis spätestens 30. April 2025 unter den E-Mail-Adressen aimekaha@gmail.com und adicopatrice@yahoo.fr gesendet werden. Jeder Vorschlag wird vom wissenschaftlichen Komitee geprüft, und eine Benachrichtigung über die Annahme oder Ablehnung wird den Autoren bis spätestens am 10. Mai 2025 bekanntgegeben. Das endgültige Programm sowie das Tagungsheft werden am 31. Mai 2025 vorliegen.
Praktische Details
Die Teilnahme an der Tagung ist kostenlos. Die Kaffeepausen und Mittagessen für die teilnehmenden Referenten werden von den OrganisatorInnen übernommen. Außer den offiziellen Gästen müssen alle anderen Kosten (Visa, Reisen, Unterkunft etc.) jedoch von den Teilnehmenden selbst getragen werden. Teilnahmebescheinigungen werden nach der tatsächlichen Anwesenheit an den drei Tagungstagen ausgestellt. Die offiziellen Tagungssprachen sind Französisch und Deutsch; GermanistInnen müssen aber ihre Beiträge auf Deutsch präsentieren.
Literatur
Adichie, Chimamanda Ngozi (2021), Notes on Grief, New York, Alfred A. Knopf.
Butler, Judith (2015), Notes Toward a Performative Theory of Assembly, Cambridge, Harvard University Press.
Danielewski, Mark Z. (2000), House of Leaves, New York, Pantheon Books.
Erpenbeck, Jenny (2021), Kairos, Munich, Hanser Verlag.
Hamid, Mohsin (2022), The Last White Man, New York, Riverhead Books.
Hirsch, Hermann (2011), Die Philosophie der Zukunft, Stuttgart, Klett-Cotta.
Kröger, Merle (2021), Die Experten, Frankfurt am Main, S. Fischer.
Mbembe, Achille (2020), Brutalisme, Paris, Éditions La Découverte.
Morton, Timothy (2010), The Ecological Thought, Cambridge, Harvard University Press.
Schrecker, Eva (2018), Das fremde Wort: Eine Geschichte der literarischen Fremdheit im deutschen Kulturraum, Frankfurt am Main, Fischer Verlag.
Tawada, Yoko (2014), Etüden im Schnee, Nürnberg, Verlag für Moderne Kunst.
Trojanow, Ilija (2022), Doppelte Spur, Frankfurt am Main, Fischer Verlag.
Zuboff, Shoshana (2019), The Age of Surveillance Capitalism, New York, PublicAffairs.
Organisationskomitee
Generalkoordinator:
Prof. Dr. Paul N’GUESSAN-BÉCHIÉ, Université Félix Houphouët-Boigny, Abidjan
Vorsitzender:
Ass. Prof. Patrice Adico, Université Félix Houphouët-Boigny, Abidjan
Vize-Vorsitzender:
Dr. Aimé Kaha, Université Félix Houphouët-Boigny, Abidjan
Sekretäre und Sekretärin:
Dr. Laka COULIBALY, Université Félix Houphouët-Boigny, Abidjan
Dr. Kouamé Sylvestre KOUADIO, Université Félix Houphouët-Boigny, Abidjan
Dr. Djokouho Eunisse KOUADIO, Université Félix Houphouët-Boigny, Abidjan
Dr. Brou Gnamien Rosine KOUADIO, Université Félix Houphouët-Boigny, Abidjan
Wissenschaftliches Komitee
Prof. Dr. Marie-Clémence ADOM, Université Félix Houphouët-Boigny, Abidjan
Prof. Dr. Paul N’GUESSAN-BÉCHIÉ, Université Félix Houphouët-Boigny, Abidjan
Prof. Dr. Adama COULIBALY, Université Félix Houphouët-Boigny, Abidjan
Prof. Dr. Aimée-Danielle LÉZOU-KOFFI, Université Félix Houphouët-Boigny, Abidjan
Prof. Dr. Alain Abia ABOA, Université Félix Houphouët-Boigny, Abidjan
Prof. Dr. Obou LOUIS, Université Félix Houphouët-Boigny, Abidjan
Prof. Dr. Jean Arsène YAO, Université Félix Houphouët-Boigny, Abidjan
Prof. Dr. Heinz DRÜGH, Johann-Wolfgang-Goethe-Universität Frankfurt am Main
Prof. Dr. Volker C. DÖRR, Heinrich-Heine-Universität Düsseldorf
Prof. Dr. Akila AHOULI, Université de Lomé
Prof. Dr. Ibrahima DIAGNE, Université Cheikh Anta Diop, Dakar
Ass. Prof. Lacina YÉO, Université Félix Houphouët-Boigny, Abidjan
Ass. Prof. Ignace Djama ALLABA, Université Félix Houphouët-Boigny, Abidjan
Ass. Prof. Ahiba Alphonse BOUA, Université Félix Houphouët-Boigny, Abidjan
Ass. Prof. Patrice ADICO, Université Félix Houphouët-Boigny, Abidjan
Ass. Prof. Konan Hubert KOUADIO, Université Alassane Ouattara, Bouaké
Ass. Prof. Éckra Lath TOPPÉ, Université Alassane Ouattara, Bouaké
Ass. Prof. Djoko Luis Stéphane KOUADIO, Université Félix Houphouët-Boigny, Abidjan
Dr. Brahima DIABY, Université Félix Houphouët-Boigny, Abidjan