
[VERSION FRANÇAISE]
Appel à communication
Colloque « Poésie et poétique de la carte postale »
Sorbonne Université, Paris, 3-6 juin 2026
I
can’t get it out
to write letters or
— A. R. Ammons, Tape for the Turn of the Year (1965)
La carte postale incarne bien souvent le « degré zéro de l’écriture », pour détourner le titre de Barthes. Format mineur de la correspondance, dangereusement proche de l’insignifiant (comme l’illustre le decrescendo de A. R. Ammons dans les vers cités ci-dessus, « lettres ou / cartes postales ou quoi que ce soit ») ou de l’infra-ordinaire (pour reprendre un terme de Georges Perec, qui propose en 1978 des combinaisons pour « 243 cartes postales en couleur véritables »), l’écriture de cartes postales a longtemps été considérée comme une catégorie négligeable des échanges épistolaires, jugée au mieux expéditive et lapidaire, aux antipodes des aspirations littéraires, et globalement dénuée de portée esthétique ou sémantique. À l’ère actuelle du numérique, l’essor des messageries électroniques instantanées ou des plateformes de partage d’images (Instagram), semble produire un double effet : non seulement frapper d’obsolescence la carte postale imprimée comme vecteur de communication, mais lui conférer une sorte d’aura tenant à la fois de l’archaïsme, du kitsch et de la nostalgie.
L’une des conséquences pratiques de cette marginalisation culturelle est que les cartes postales de poètes, comme beaucoup d’ephemera littéraires tels que les affiches, prospectus, tracts ou cartes d’invitation, ont tendance à passer inaperçues (ou à ne pas être répertoriées) dans les archives. Les cartes postales manuscrites, par exemple, sont rarement signalées dans les correspondances d’écrivains : invisibles dans les catalogues, elles sont le plus souvent répertoriées par date ou par correspondant plutôt que par support. À l’inverse, les cartes postales identifiées comme telles dans les archives sont le plus souvent des objets collectionnés, des cartes vierges qui n’ont été ni écrites ni envoyées, un support sans message : regroupées dans des catégories telles que « documents divers » ou « miscellanées », elles sont considérées comme « principalement des déchets » (Ammons) et non comme des objets textuels intéressants, bousculant les frontières de l’autorité et de l’auctorialité littéraires. Depuis quelques années pourtant, les spécialistes de littérature sont de plus en plus nombreux·euses à s’intéresser à la carte postale comme objet littéraire (voir, par exemple, Clissold, Cure, Prochaska et Mendelson, Reverseau, Rosenbaum et Ellis). Ils et elles ont voulu inverser la tendance en « représentant la carte postale » comme faisant partie de notre histoire culturelle (Cure), en valorisant ces « fragments éphémères de culture visuelle » autrefois considérés comme des « détritus culturels » (Mendelson et Prochaska xi, xii) dans le cadre de la « construction d’un patrimoine » (Nachtergael et Reverseau 17), en examinant les cartes postales collectionnées et/ou affichées par les écrivains comme faisant pleinement partie de leur poétique (Reverseau 2019-2024), et en procédant à une profonde réévaluation de la carte postale littéraire (Clissold), réelle ou imaginaire.
Que se passe-t-il donc lorsque les poètes font de la carte postale un support poétique à part entière, l’investissant d’un rôle majeur dans l’élaboration de leur poésie et de leur poétique ? Au moment où la Bibliothèque Interuniversitaire de la Sorbonne (B.I.S.) se prépare à accueillir une exposition des cartes postales de la poétesse nord-américaine Elizabeth Bishop au printemps 2026 (sélectionnées par les co-commissaires Jonathan Ellis et Susan Rosenbaum dans les archives Elizabeth Bishop à Vassar College), ce colloque international s’intéressera à l’attrait que continue d’exercer la carte postale sur les poètes en France et aux États-Unis depuis les années 1920, en étudiant tout particulièrement la manière dont chacun s’est emparé de ce support pour mobiliser, inspirer ou diffuser son écriture poétique.
Dans le sillage de l’ouvrage pionnier de Frank Staff, The Picture Postcard and Its Origins (1966), de récents travaux ont progressivement remis en question « le discours dominant selon lequel la carte postale serait un nouveau média qui s’est développé [...] en opposition à la lettre », l’envisageant plutôt comme « un complément » (Cure 4). En étudiant les cartes postales et la deltiologie (ou collection de cartes postales, pratique à laquelle Paul Éluard s’est exemplairement livré) à la croisée des études de médias, de l’histoire de l’art, des études culturelles et des études modernistes, chercheuses et chercheurs sont désormais parvenus à réinscrire ce support dans l’histoire du système postal, des médias de masse ou de la photographie, souvent en abordant la carte postale comme l’incarnation de « l’œuvre d’art à l’époque de sa reproductibilité technique » (Benjamin). Bien que l’accent soit souvent mis sur la dimension visuelle des cartes postales au détriment de leur dimension textuelle, ces travaux ont toutefois ouvert la voie à la revalorisation d’un patrimoine littéraire dont la poéticité mérite à présent d’être sondée. Car il ne faudrait pas oublier que les premières cartes postales qui ont circulé dans les années 1860 et 1870 en Europe et aux États-Unis ne comportaient pas d’images (Cure 5). Destinées avant tout à faciliter la communication commerciale entre pays et continents, elles durent leur succès à ce nouveau format de poche sur papier cartonné et à leur moindre coût, qui permettaient l’envoi de messages très brefs et souvent stéréotypés. Cette caractéristique du « style » carte postale (voir, en particulier, Perec) lui valut d’ailleurs d’être accusée de précipiter le déclin de l’écriture, tout comme on accuse aujourd’hui les messageries instantanées d’être responsables du déclin de la lecture.
Non seulement les cartes postales ont vu leur popularité considérablement augmenter au cours des décennies suivantes, dépassant allègrement les frontières géopolitiques et sociales au point d’être saluées, et parfois redoutées, comme un moyen de communication démocratique au potentiel révolutionnaire, mais leur essor a également coïncidé avec celui de la photographie, qui a complètement transformé le médium en introduisant la carte postale illustrée, sous-catégorie qui s’est imposée depuis comme la version dominante (et comme par défaut) de « la » carte postale. Les cartes postales illustrées sont rapidement devenues un support privilégié des expérimentations visuelles et textuelles chez les modernistes, qui se sont emparés du caractère éminemment réversible et donc subversif de la carte postale au point que Bradley D. Clissold parle d’une « technologie de communication moderniste » (6) —ce que, sur le versant français, pourraient illustrer les noms d’Apollinaire, Carco, Cocteau ou Levet. C’est cette remise en question des hiérarchies établies que souligne d’ailleurs Jacques Derrida dans son éloge de la carte postale : « Ce que je préfère dans les cartes postales, c’est qu’on ne sait pas ce qui est devant ou ce qui est derrière, ici ou là, près ou loin, [...] recto ou verso. Ni ce qui importe le plus, l’image ou le texte, et dans le texte, le message ou la légende, ou l’adresse » (19). Elle mérite néanmoins d’être nuancée à la lumière des relectures postcoloniales de la carte postale qui ont montré au contraire comment celle-ci renforce et dissémine à travers le monde toutes sortes de stéréotypes, notamment racistes ou sexistes (DeRoo) ; de même, Cary Nelson en se penchant sur « une forme littéraire largement oubliée : la carte-poème imprimée » (Nelson 2010, 174) a mis au jour son utilisation par les Nazis à des fins de propagande pendant la Seconde Guerre mondiale (2004, 2010). Ce colloque invite donc les chercheuses et chercheurs à repenser la manière dont les cartes postales, individuelles ou en série, ont été utilisées pour fonder ou étendre une communauté de lecteurs, en s’appuyant parfois sur une collaboration fructueuse entre poètes et éditeurs (voir, par exemple, les séries de cartes postales poétiques—mais aussi de poèmes sur marque-pages et autocollants pour pare-chocs—imprimées à Détroit par Ken et Ann Mikolowski de The Alternative Press dans les années 1970).
Sans minimiser le rôle de la photographie (ni la présenter comme un « élément perturbateur » dans l’histoire de l’écriture de carte postale [Brunet 8]), ce colloque souhaite explorer toute la gamme des cartes postales poétiques, y compris, mais pas seulement, les cartes postales illustrées. Ainsi les brouillons de poèmes griffonnés sur des cartes (trouvées ou fabriquées), les cartes-poèmes à usage promotionnel imprimées en nombre limité (servant de carton d’invitation pour le lancement d’un nouveau recueil ou une lecture de poésie), voire les cartes de vœux produites en série agrémentées de vers (écrits ou sélectionnés pour l’occasion) feront également partie du corpus à l’honneur tant il nous semble que les cartes postales mentionnées, décrites, collectionnées, fabriquées, affichées ou détruites par les poètes méritent d’être incluses dans une réflexion sur leur poésie et leur poétique.
Nous invitons les propositions de communications portant sur la poésie des aires francophones et nord-américaines des années 1920 à nos jours. Ces communications pourront aborder un ou plusieurs des thèmes énumérés ci-dessous ou s’aventurer au-delà de ces lignes directrices. Nous encourageons vivement les études de cas originales sur des poètes dont l’intérêt pour les cartes postales en tant que forme d’écriture, dont les archives riches en cartes postales, ou les poèmes en forme de carte postale, sont restés à ce jour inexploités.
I. Matérialités des cartes postales, ou le poème en devenir
- cartes postales mentionnées dans des poèmes
- poèmes écrits sur des cartes postales
- poèmes inspirés par le format des cartes postales
- essais de poètes sur les cartes postales
- expérimentations de poètes avec les cartes postales
- poètes, cartes postales et récits de voyage
- cartes postales transfrontalières et poétique transnationale
- cartes postales et tourisme littéraire
- jeux avec les cartes postales
- cartes postales de poètes et clichés
- cartes postales et études queer
II. Collections de cartes postales et archives poétiques
- cartes postales, éphémères et mort de l’imprimé
- cartes postales de poètes, nostalgie, rétromania
- cartes postales de poètes comme explorations intermédiales
- cartes postales, miniatures et formes courtes
- cartes postales uniques / en série
- cartes postales trouvées et cartes postales fabriquées
- cartes postales de poètes exposées dans la sphère publique (musées, rues et bibliothèques)
- cartes postales de poètes affichées dans leur atelier (murs de cartes postales)
- environnement matériel des cartes postales de poètes (boîtes, albums, portfolios, présentoirs, enveloppes, tiroirs, diaporamas)
III. Cartes postales, communautés de lecteurs et diffusion de la poésie
- la carte postale comme objet démocratique
- l’écriture de cartes postales : loisir ou travail ?
- la carte postale comme genre littéraire ou comme forme-sens en devenir
- l’impact culturel des cartes postales de poètes
- cartes postales et événements (ou performances) poétiques
- cartes postales poétiques et objets promotionnels
- cartes postales et études de genre
- cartes postales, colonialisme et race
- cartes postales de poètes et censure
- cartes postales de poètes et propagande
- cartes postales de poètes et impérialisme
Les communications pourront être données en français mais l’anglais sera la langue principale du colloque.
Merci d’envoyer une courte biographie et un résumé de 300 mots avant le 7 novembre 2025 à :
- Olivier Belin, Sorbonne Université (o.belin@wanadoo.fr">o.belin@wanadoo.fr)
- Jonathan Ellis, Sheffield University (j.s.ellis@sheffield.ac.uk">j.s.ellis@sheffield.ac.uk)
- Susan Rosenbaum, University of Georgia (srosenb@uga.edu">srosenb@uga.edu)
- Juliette Utard, Sorbonne Université (juliette.utard@gmail.com">juliette.utard@gmail.com)
[ENGLISH VERSION]
Call for Papers
“Postcard Poetry & Poetics” Conference
Sorbonne Université, Paris, 3-6 June 2026
I
can’t get it out
to write letters or
postcards or anything:
— A. R. Ammons, Tape for the Turn of the Year (1965)
Postcards have often been viewed as embodying a “degree zero of writing,” to borrow a phrase from Roland Barthes. A lesser form of letter-writing dangerously poised toward not writing at all—as exemplified by Ammons’s decrescendo in the lines quoted above, “letters or / postcards or anything”— postcard-writing was long dismissed as a negligible subcategory of epistolary writing, one deemed formulaic at best, at odds with literary aspirations and typically lacking in aesthetic or semantic significance, if not downright obsolete in the age of instant electronic messaging.
One practical consequence of such cultural marginalization is that poets’ postcards tend to go unnoticed (or unregistered) in the archive. Inscribed postcards are typically unflagged in poets’ correspondences: they remain invisible in catalogs, where they are generally listed under specific dates or correspondents’ names rather than according to medium. Postcards that are identified as such in a poet’s archive, however, tend to be collectibles, blank cards that were neither written nor sent, a medium without a message: grouped under such categories as “loose material” or “miscellany,” they are treated as “mostly junk” (Ammons), not textual objects of interest, thus testing the boundaries of authorship and authoriality. Yet in recent years, postcards have increasingly come to the attention of literary scholars (e.g., Clissold, Cure, Prochaska and Mendelson, Reverseau, Rosenbaum and Ellis) who have sought to reverse the dynamic—by “picturing the postcard” as part of our cultural history (Cure), recovering these “ephemeral pieces of visual culture” once considered “cultural detritus” (Mendelson and Prochaska xi, xii) as part of “a heritage in the making” (Nachtergael and Reverseau 17, my translation), reclaiming blank postcards collected and displayed by writers as a meaningful part of their poetics (Reverseau 2019-2024), and altogether calling for an in-depth reexamination of literary postcards (Clissold), whether real or imagined.
What actually happens when poets invest the postcard as a poetic medium in its own right, approaching it as part of the elaboration of their poetry and poetics? As the Bibliothèque Interuniversitaire de la Sorbonne (B.I.S.) prepares to host an exhibit of Elizabeth Bishop’s postcards in spring 2026 (with items selected from the Elizabeth Bishop Papers at Vassar College by Jonathan Ellis and Susan Rosenbaum), this international conference seeks to explore the enduring allure of postal cards, looking at the many ways that French and American poets from the early twentieth century onward have approached the medium as facilitating, inspiring, or circulating their poetic writing.
Recent scholarship in the wake of Frank Staff’s pioneering The Picture Postcard and Its Origins (1966) has increasingly challenged “the dominant narrative of postcard as a new medium that developed […] against the medium of the letter in antagonistic fashion,” redefining it instead as “a supplement to the letter” (Cure 4). Addressing postcards and deltiology (i.e. the collecting of postcards) from the intersecting perspectives of media studies, art history, cultural studies, and modernist studies, scholars have now successfully re-inscribed the medium within histories of the postal system, mass media, or photography, with a view to rediscovering postcards as epitomizing “the work of art in the age of mechanical reproduction” (Benjamin). While they have often emphasized the pictorial over the textual, these scholars have also opened the way for a literary reexamination of a medium whose full poetic potential has yet to be gauged in order to provide a new account of the postcard as a literary object as well as a visual one. Interestingly, the first postcards that circulated in the 1860s and 1870s in Europe and the United States did not display images (Cure 5). Their pocket-size format and thick-paper texture were primarily meant to ensure swift business communication between countries and continents at a cheaper rate, through brief, straightforward messaging—a stylistic feature that was soon singled out as complicit with (and accelerating) the decline of literacy, much like today’s short messaging system.
Not only did the popularity of postcards increase dramatically over the following decades, blossoming across geopolitical as well as social borders to the point where they were hailed, and at times feared, as a democratic medium with revolutionary potential; but their rise also coincided with the boom of photography, a technology that utterly reshaped the medium and heralded the era of the picture postcard, a subcategory that has since become the dominant, default version of “the postcard.” Picture postcards soon became a favorite format for experimental artists and writers of the modernist era, who played with their reversible and, by the same token, subvertible quality, prompting Bradley D. Clissold to call the mailed postcard “a modernist communication technology” (6). Such unsettling of established hierarchies as underlined by Jacques Derrida in his celebration of the postcard (“What I prefer, about post cards,” he writes, “is that one does not know what is in front or what is in back, here or there, near or far, […] recto or verso. Nor what is the most important, the picture or the text, and in the text, the message or the caption, or the address” [13]) nevertheless deserves to be challenged anew, in light of postcolonial readings of the postcard as reinforcing and disseminating racial or gender stereotypes (DeRoo), or Cary Nelson’s forays into “a largely forgotten form of literature—the printed poem card” (Nelson 2010, 174), which was also used as a vehicle for Nazi propaganda during World War II (2004, 2010). This conference invites scholars to reconsider how single/serial postcards have been used to build or extend reader communities, sometimes through the creative collaboration of poets and publishers (as exemplified by the poetry postcards printed and circulated by Ken and Ann Mikolowski at The Alternative Press in Detroit, along with other functional formats such as poetry bookmarks and bumper stickers).
Without downplaying the role of photography or casting it as a “troublemaker” in the history of postcard-writing (Brunet 8), this conference wishes to explore the full range of poetry’s postal cards including, but not restricted to, picture postcards—e.g., handwritten drafts of poems on found or made cards; letterpress poem-cards used as promotional material for book launches and reading events; even mass-produced sympathy postcards with lines of poetry either written or selected for the occasion—in the belief that postcards mentioned, described, collected, designed, displayed, or destroyed by poets all deserve scrutiny as part of their poetry and poetics.
We welcome proposals in the field of French and American poetry from the 1920s onward that will engage with one or several of the topics listed below, or expand their investigation beyond these guidelines. We particularly encourage original case studies of poets whose interest in postcards as a form of writing, whose postcard archive or postcard-shaped poetry, has remained largely unexplored.
I. Postcard Materialities, or Poetry in the Making
- postcards mentioned in poems
- poems written on postcards
- poems inspired by the postcard format
- poets’ essays on postcards
- poets’ experimentations with postcards
- poets, postcards, and travel writing
- postcards across borders and poets’ transnational poetics
- postcards and literary tourism
- playing with postcards
- poets’ postcards and clichés
- queering postcards
II. Postcard Collections and the Poetry Archive
- postcards, ephemerality, and the death of print
- poets’ postcards, nostalgia, retrophilia
- poets’ postcards as intermedial explorations
- postcards, the miniature, and small forms
- single / serial postcards
- found postcards and made postcards
- poets’ postcards on public display (museums, streets, and libraries)
- poet’s postcards on display in their studies (postcard walls)
- the material environment of poets’ postcards (boxes, albums and portfolios, books or frames, display racks, envelopes or slide shows)
III. Postcards, Reader Communities, and the Circulation of Poetry
- postcards as democratic medium
- postcard-writing: leisure or labor?
- postcard-writing as a genre
- the cultural impact of poets’ postcards
- postcards and poetry events/performances
- postcards and/as promotional material
- postcard-writing and gender
- postcard-writing and race
- poets’ postcards and censorship
- postcards as imperialistic medium
- postcards and propaganda
Papers may be delivered in French but English will be the main language of the conference.
Please send a short bio and 300-word abstract by 7 November 2025 to:
- Olivier Belin, Sorbonne Université (o.belin@wanadoo.fr">o.belin@wanadoo.fr)
- Jonathan Ellis, Sheffield University (j.s.ellis@sheffield.ac.uk">j.s.ellis@sheffield.ac.uk)
- Susan Rosenbaum, University of Georgia (srosenb@uga.edu">srosenb@uga.edu)
- Juliette Utard, Sorbonne Université (juliette.utard@gmail.com">juliette.utard@gmail.com)
Scientific committee
Olivier Belin (Sorbonne Université)
Diane Drouin (Sorbonne Université)
Jonathan Ellis (University of Sheffield)
Valentin Fauque (Sorbonne Université)
Ron Patkus (Vassar College)
Antonia Rigaud (Université Sorbonne Nouvelle)
Susan Rosenbaum (University of Georgia, Athens)
Juliette Utard (Sorbonne Université)
With funding from:
The Arts and Humanities Research Council (AHRC)
Bibliothèque Interuniversitaire de la Sorbonne (BIS)
CELLF (UMR n° 8599), Sorbonne Université
Consortium SPHINX, Sorbonne Université
PRISMES (EA n° 4398), Université Sorbonne Nouvelle
Réseau PHILOMEL, Sorbonne Université
Société d’Études Modernistes
University of Georgia
University of Sheffield
VALE (UR n° 4085), Sorbonne Université
Vassar College
Selected bibliography
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Berrigan, Ted. A Certain Slant of Sunlight. Ed. Alice Notley. Okland: O Books, 1988.
Bouillon, Marie-Ève, and Valérie Perlès, eds. Nouvelles du paradis. La carte postale de vacances. Paris : Éditions Loco / Musée de la Poste, 2023.
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