
Les traumatismes collectifs, éprouvés individuellement par les victimes, se transmettent-ils à leurs descendants ? Les enfants de torturés gardent-ils quelque trace de la torture ? Si oui, qu’en font-ils ? Le terme "postmémoire", proposé par Marianne Hirsch (Columbia University), désigne ce phénomène. Dans La postmémoire à l'œuvre. Art et traumatisme politique à travers les générations (Hermann), Verónica Estay Stange en développe une théorie générale, en en explorant la manière dont elle fait œuvre. L’analyse d’une centaine d’œuvres littéraires et de productions artistiques en lien avec les dictatures d’Amérique du Sud (Argentine, Chili) et d’autres régions géopolitiques permet d’en dégager le modèle dans le champ de l’esthétique contemporaine. Fabula vous invite à lire l'introduction de l'ouvrage… Cette recherche est ancrée dans une expérience vive : celle d’une fille de survivants de la dictature chilienne, et nièce d’un responsable de crimes contre l’humanité, dont on a pu lire récemment le récit, déjà salué par Fabula, Survivre à la survie. Chili, une mémoire déchirée (Calmann-Lévy).