
Christian Dotremont (1922-1979) est l’un de ces grands singuliers qui ouvrent dans le champ poétique et artistique des chemins neufs et sans équivalents. On reconnaît certes en lui l’initiateur du surréalisme révolutionnaire en Belgique, on le sait cofondateur et animateur du célèbre mouvement Cobra, ami d’Asger Jorn, Corneille, Karel Appel et Alechinsky, mais son œuvre écrite, pourtant considérable et novatrice, est restée pour l’essentiel méconnue. Peintre des mots et poète des signes, l’inventeur des logogrammes fut un perpétuel expérimentateur de la langue sans que cette recherche formelle obnubile un lyrisme profond. Sous le titre Les grandes choses, Michel Sicard a réuni pour la collection Poésie des éditions Gallimard une Anthologie poétique 1940-1979, qui paraît avec une postface d'Yves Bonnefoy. Rappelons la publication en 2022 à l'Atelier contemporain du volume Abrupte fable, préfacé par Georges A. Bertrand, dont Fabula vous invite à lire des extraits…, et en août derner de Dépassons l'anti-art, une anthologie des Ecrits sur l'art, le cinéma et la littérature, 1948-1978. établie par Stéphane Massonet. On peut également retrouver dans un précédent sommaire d'Acta fabula le compte rend par G.A. Bertrand de l'essai de Stéphane Massonet, Dotremont et le cinéma (Nouvelles Éditions Place, 2021), sous le titre : "Christian Dotremont & le cinéma sous toutes ses formes".