Appel à communications
Transfuges/translingues : face à la langue
Orléans, 12-13 juin 2025
Il y a un air de famille, dans les récits de soi écrits en français, entre les transfuges de classe et celles et ceux que nous appellerons ici translingues (Ausoni 2018, De Balsi, 2024), qui écrivent dans une langue seconde – ici le français – apprise tardivement et dans une démarche individuelle leurs parcours de vie. Les autrices et auteurs transfuges racontent l’histoire, intime et sociale, d’une mobilité qui est très souvent une ascension, dans un récit de plus en plus canonisé (Véron et Abiven, 2024) : on pense au Nobel obtenu par Annie Ernaux en 2022. Ce récit de transfuge est devenu un genre rapidement reconnaissable, avec certains thèmes récurrents. Or parmi ces thèmes, la langue tient une place importante : langue du milieu d’origine, confrontation à une autre langue (souvent via l’école), retours (de diverses sortes) au milieu d’origine et à sa langue.
Dans les récits qui font état d’une situation de départ monolingue, le/la transfuge se trouve aux prises avec des variétés - sociales et/ou géographiques - hiérarchisées. Le ou la transfuge découvre, souvent à l’école, qu’il existe une autre langue que celle de la maison, la langue du « bon français », qui est quelquefois étiquetée « français » tout court. Il ou elle apprend à apprivoiser cette langue que sa famille a contrario ne maitrise pas, ce qui participe à un sentiment de clivage entre deux mondes sociaux, entre deux langues. Mais dans ces cas, la diglossie reste interne à la langue française : on peut penser au français populaire et au normand chez Annie Ernaux ou aux mots champenois chez Didier Eribon. Dans d’autres aires ou régions francophones comme la Belgique francophone, le Québec, l’Acadie, au clivage entre plusieurs variétés de français s’ajoute un sentiment d’insécurité linguistique (voir Francard 1994, Boudreau 2023) par rapport à la norme du français de France, langue légitime fantasmée.
D’autres peuvent se trouver en revanche dans des situations plurilingues : les enfants d'immigrés en France, par exemple, doivent jongler entre une langue familiale souvent dévalorisée par la société et le français avec ses variétés hiérarchisées. Dans leurs récits, ces locutrices et ces locuteurs représentent alors des langues en conflit : d’une part, ils sont en situation d’insécurité dans la langue des parents, d’autre part, ils aident ces derniers dans des situations de communication complexes (administration, bureaucratie…) (Slaoui, Illégitimes). Les auteurs et autrices francophones du Sud mettent en scène quant à eux la violence d’une école assimilationniste, excluant de la réussite les élèves qui ne maitrisent pas la langue dominante (Chamoiseau, Une enfance créole).
Les autrices et auteurs translingues racontent une mobilité liée à un parcours d’émigration vécue en première personne. Dans leurs récits autobiographiques, la mobilité sociale peut être, dans un premier cas ou dans un premier temps, descendante. On peut penser aux récits de Maryam Madjidi, Laura Alcoba, Polina Panassenko, ou, au Québec, de Caroline Dawson, qui ont émigré pendant l’enfance avec leurs parents pour des raisons politiques et économiques : l’apprentissage du français est ici question de survie, avant même d’être le moyen d’un changement de classe sociale ; ou encore au cas de la Canadienne Lori Saint-Martin qui, originaire d’un milieu populaire anglophone, émigre au Québec à l’âge adulte et fait du français l’instrument d’une ascension sociale par les études.
Transfuges et translingues partagent donc l’expérience du passage, de la transition, du traversement de frontière indiqué par le préfixe commun « trans » : d’une classe sociale à l’autre, d’un pays à l’autre, d’une langue à l’autre. Mais dans quelle langue raconter un parcours de mobilité qui est aussi un parcours linguistique ? Dans ces récits, la langue n’est pas un simple symbole du passage d’un monde à un autre, d’un pays à un autre, mais elle est aussi ce que crée l’écrivaine ou l’écrivain, l’outil avec lequel il ou elle choisit de représenter le monde social, voire d’agir sur le monde social. Comment faire entendre dans le récit la langue de ceux qu’on a quittés – une langue qu’on a souvent soi-même quittée ?
Le présent colloque souhaite conduire une réflexion collective sur la langue des transfuges translingues francophones contemporains, en confrontant leur discours métalinguistique et métastylistique - avec sa part d’idéologie, de fiction ou de fantasme - à leurs pratiques effectives. Il s’agira d’interroger les enjeux sociaux et politiques du rapport de ces locutrices et locuteurs, autrices et auteurs transfuges et translingues à la langue, selon une méthodologie de recherche critique.
En évitant toute approche du texte littéraire comme autonome, nous examinerons la langue des transfuges et translingues telle qu’elle se pense, se dit, s’écrit, s’imagine, se fantasme à l’intersection des discours littéraires et non littéraires (discours médiatiques, politiques, institutionnels), du texte littéraire écrit et de ses marges (péritextes, paratextes, épitextes) ou de ses commentaires. La langue, dans un texte littéraire, sera comprise non seulement par rapport aux choix, à l’esthétique, au parcours de vie, à la position sociale de son autrice ou de son auteur, mais aussi par rapport à l’effet d’écho (de validation ou d’opposition) de ce texte par rapport à d’autres discours sur la langue existants dans l’espace social. Il faudra confronter ces textes au mythe du monolinguisme encore bien présent en France et, plus généralement, aux visions majoritaires du français et du rapport entre français et autres langues. Comme le dit Noémie Auzas, l’imaginaire de la langue se situe « à l’intersection labile entre un univers de représentations collectives et la conscience créatrice d’un individu » (2009, 46). En abordant la langue dans sa dimension socio-stylistique, sociolinguistique et politique, nous serons donc attentifs aux manières dont les discours médiatiques et institutionnels (critique, prix, discours universitaire…) favorisent et/ou récupèrent, instrumentalisent et, plus rarement, critiquent le discours sur la langue des écrivaines et écrivains, à la fois lorsqu’ils et elles adhèrent à la mythologie de la langue française - son génie, son universalité, son humanisme- et lorsqu’ils produisent des textes hybrides, plurilingues, diglossiques (voir Provenzano 2011 et Porra 2012). (Pour le discours médiatique, on peut penser au Monde diplomatique, qui publie en Une de son numéro d’août 2020 un texte de l’écrivain Mizubayashi Akira opposant le japonais, dit “langue servile”, par opposition au français, dit langue de la démocratie.)
Les propositions de communication pourraient s’intégrer dans les axes suivants :
- Écrire la diglossie, la pluriglossie, le plurilinguisme : écrire la rencontre, l’union ou la confrontation des langues
Face à la diversité des situations linguistiques, on pourra se demander comment les auteurs et autrices mettent en scène leur position face à la langue, comment, à la fois dans leurs récits et dans leur discours public, ils et elles représentent la rencontre entre la langue/la variété de langue d’origine et la langue/la variété de langue d’arrivée. L’hybridité d’une situation sociale - entre deux mondes, entre deux langues - revendiquée par les auteurs se traduit-elle, au niveau des textes, en une hybridité linguistique et stylistique ?
En effet, si certaines et autrices et certains auteurs aspirent à un français plurilingue, dans lequel on pourrait entendre l’influence de la langue d’origine (par exemple dans la syntaxe), une langue vraiment “hybride” est-elle possible ou reste-t-elle le plus souvent un horizon non atteint ? Il convient de distinguer ici discours et pratiques.
Enfin, si le récit de transfuge est bien attesté dans la francophonie du Nord (Belgique, Canada francophone), qu’en est-il pour la francophonie du Sud ? Quels sont les enjeux d’un récit de transfuge/translingue post-colonial ?
- Mise en scène des langues étrangères
Le questionnement sur la représentation de la langue d’origine touche, pour les plurilingues et translingues, à des problèmes d’hétérolinguisme textuel (Grutman 2019, Suchet 2014). Comment représenter une langue véritablement étrangère? Les obstacles touchent ici à la lisibilité du texte : comment intégrer un autre alphabet ? Comment intégrer des mots ou des dialogues dans une langue étrangère, parfois très éloignée du français ? Comment éventuellement intégrer des citations d’une littérature étrangère ? Faut-il ou non les expliquer, les traduire ? Quel lien peut-on faire entre cette représentation de la langue d'origine et la représentation des locutrices et locuteurs de cette langue ? Quels types de sujets parlants deviennent-ils et deviennent-elles, dans un récit qui prend la langue comme objet ? Les représentations des langues vécues (d’origine et d’arrivée) et des (autres) personnes qui les parlent changent-elles dans le temps et dans l’espace ?
Une autre contrainte est liée aux interventions éditoriales, comme l’ajout de notes de bas de page explicatives ou traductives : les notes reproduisent-elles des hiérarchies entre les langues que l'œuvre cherchait à renverser (voir l’usage des notes traductives dans Là où je me terre de Dawson) ? On pourra donc examiner les stratégies auxquelles les écrivain.es ont recours afin de composer avec ces différentes contraintes.
- Métadiscours, imaginaires, politique de la langue (explicite et implicite) : le discours sur la langue
Nous souhaitons interroger les décalages et les contradictions éventuelles entre le métadiscours et le discours des transfuges/translingues et leurs pratiques. Dans le cas des écrivaines et écrivains on s’interrogera sur l’éventuel décalage entre la “fiction” métalinguistique et métastylistique et la réalité du texte. Quels imaginaires de la langue d’origine et de la langue d’arrivée sont proposés dans les récits de transfuges/translingues ? Quelle vision de la langue française ces textes proposent-ils ? Comment est dite et représentée cette langue française par rapport aux autres langues ? Quel discours sur la langue d’origine, sur la langue des parents, tiennent-ils ? Ce discours est-il cohérent ou en contradiction avec leur pratique littéraire ? Quel est le lectorat visé par ces textes (le milieu d'origine ou le milieu d'arrivée)?
Comment les transfuges/translingues reproduisent-ils ou contestent-ils les conceptions essentialistes de la langue française, souvent relayées par les discours institutionnels, par exemple sur le français comme langue d’intégration ou langue des Lumières, de la démocratie, des valeurs humanistes (voir Klinkenberg 2003)? Quelles sont les conséquences de ce positionnement par rapport aux discours sur la langue d’origine? On peut penser au cas de Chahdortt Djavann qui, pour mieux revendiquer le français, rejette le persan et déclare qu’elle n’a plus de langue maternelle. Ici, le métadiscours linguistique (le refus radical du persan, la déploration de la dégradation supposée de la langue française) se marie à un positionnement politique (la contestation de la politique de son politique d’origine, la mise en garde contre l’idéologie islamiste).
Le discours sur la langue est un effet également un discours sur soi, sur sa position par rapport aux institutions de l’espace social auquel on appartient. Dans le champ littéraire, « revendiquer le choix de la langue signifie se situer sur un plan d’égalité par rapport aux écrivains “natifs” du champ littéraire français et pouvoir aspirer à une position centrale en son sein, tandis que revendiquer le non-choix équivaut à se situer à la périphérie et à souligner une position marginale, singulière » (De Balsi 2024). On s’interrogera donc sur la manière dont le rapport à la langue entre en écho avec la position du ou de la transfuge/translingue par rapport à l’institution à laquelle il/elle appartient ou se rapporte (institution scolaire, politique, médiatique, littéraire, institutions croisées). On pourra aussi se demander dans quelle mesure des autrices et auteurs transfuges/translingues remettent en cause le français comme langue d’intégration et d'insertion, selon quelle posture, ou à partir de quel parcours social.
Enfin, on se demandera à quel point les différentes institutions francophones valident et récompensent ces discours sur la langue, notamment par la remise de prix. On peut penser à l’attention des jurys des prix d’automne envers certains autrices et auteurs translingues (voir Ausoni 2018), à la création depuis 2016 d’un prix spécifique pour les écrivains “dont le français n’est pas la langue maternelle” (le prix littéraire de la Renaissance française), et même à l’attitude paradoxale de quelques écrivains face à l’obtention de ces prix (comme Velibor Čolić, qui refuse la mythologie de la langue française, mais s’attarde néanmoins pendant plusieurs pages de son récit autobiographique Le livre des départs (2020, p. 139-143) sur son obtention du prix du rayonnement de la langue et de la littérature française de l’Académie française.)
- Discours et pratiques du style
En ce qui concerne la représentation d’une langue d’origine qui est aussi une langue étrangère, le légitimisme peut prendre la forme du purisme ou de l’hypercorrection et le populisme celle de l’exotisme. Si les sociologues Grignon et Passeron identifiaient déjà en 1989 deux risques que l’on encourt dans la représentation par le langage de la culture populaire, le légitimisme (considérer la langue populaire comme pauvre et/ou violente et choisir donc d’écrire dans la langué légitime, celle de l’école et de la “haute littérature") et le populisme (mythifier la langue d’origine comme langue, vivante, authentique et expressive), comment les auteurs et autrices transfuges/translingues se positionnent-ils par rapport à ces deux écueils ? On examinera du point de vue stylistique comment certaines écrivaines et écrivains naviguent entre ces deux risques, en faisant une place à un plurilinguisme non exotisant, ou en investissant une langue “haute” sans la mythifier, ou encore en proposant de styles “neutres”, “blancs” ou “plats”, à la manière d’Annie Ernaux et de son “écriture plate”, mettant l’accent sur la concision, la transparence, l’absence relative de figures et la distance réflexive par rapport aux faits - quand bien même la “platitude” de cette écriture devrait être relativisée (voir Cini et Véron, 2025).
À ce sujet, nous pourrons examiner l’option d’un style “fautif” (Caitucoli 2004), construit contre la norme littéraire du moment, fondé sur des erreurs qui se veulent le produit d’une interférence de la langue populaire ou de la langue maternelle. Peut-on écrire un livre entier en français “fautif”, ou ce style sera-t-il plutôt réservé à une variété de français via un personnage ou cantonné aux dialogues ? Le style fautif vise-t-il à produire un effet de réel ou au contraire à inventer une autre langue littéraire ? Ainsi dans Pas pleurer (2014), les erreurs de français de la mère de la narratrice (erreurs qui sont des hispanismes), constituent la singularité du style de la partie du roman dont la mère est la narratrice déléguée.
On se demandera à quel point choix stylistique et vision politique de la langue se font écho. On pense ainsi à Mizubayashi, écrivain choisissant un style “classique, normé, voire hypernormé” (Volle, 2016), qui correspond à sa vision du français comme langue de clarté, de la rationalité. L’option légitimiste est-elle toujours investie par des auteurs translingues francophiles, voire francodoxes (Provenzano 2011) ? A contrario, une remise en cause des discours dominants sur le français comme langue des Lumières, d’intégration, de raison, va-t-elle de pair avec une pratique stylistique qui joue sur l’écart par rapport aux normes du “bon français” ?
- Variations selon les types de récits de soi et selon les métadiscours
On pourra enfin, dans une perspective sociologique, interroger la variabilité du récit de transfuge/translingue selon ses productrices et producteurs. Le genre étant investi autant par des écrivaines et écrivains que par des chercheuses et chercheurs (sociologues, linguistes, chercheurs en littérature…), on pourra se demander s’il y a des différences significatives entre les récits d’écrivaines et d’écrivains, les récits de témoignage et les récits d’ «experts», comment les « expertes » et « experts » narrativisent leurs savoirs dans l’écriture de soi et comment dans leurs textes un discours affectif sur la langue coexiste avec la prétention à la neutralité scientifique. La forme du récit de soi rendrait-elle la chercheuse ou le chercheur plus vulnérable aux risques du cliché ou de la romantisation littéraire ? (Voir Véron 2024, sur illusion biographique, illusion finaliste et illusion romanesque à propos de Monique s’évade, d’Edouard Louis). S’il parait difficile de mener son auto-analyse sociologique quand bien même on serait sociologue (voir Véron et Abiven, 2024, sur les paradoxes sociologiques du récit de transfuge de classe), qu’en est-il lorsqu’il s’agit d’auto-analyse linguistique?
On essaiera d'analyser les échanges mais aussi potentiellement les confrontations entre différents types de métadiscours. Pour la chercheuse ou le chercheur, comment prendre de la distance par rapport au métadiscours d’une autrice ou d’un auteur sur la langue, alors même que l’autrice ou l’auteur est invité pour parler de son rapport à la langue dans son récit ? Le chercheur ou la chercheuse doit-il/elle accepter de remettre en question la parole du/ de la transfuge/translingue s’il/elle veut déconstruire un métadiscours qui peut être un effet de “posture” (Meizoz, 2007 et 2011), de mise en scène de soi ?
Allons plus loin : dans L’imaginaire des Langues, Marie Dollé écrit que « si la représentation que s’est forgée un écrivain d’une langue peut être totalement fausse », le rôle de la chercheuse ou du chercheur n’est pas de juger mais de déterminer « comment cette représentation influe sur ce qu’il écrit » (Dollé, 2001, 21). On se demandera jusqu’à quel point on peut tenir cette position. Quand le discours d’une autrice ou d’un auteur sur sa langue devient un discours fantasmatique, quelquefois teinté d’erreurs historiques, souvent empreint de connotations politiques, sur la langue, la chercheuse ou le chercheur ne doit-il/elle pas revenir à un discours vertical qui assume de distinguer le vrai du faux ? Ce colloque sera ainsi l'occasion de s'interroger sur les potentielles difficultés d’échanges entre chercheurs/chercheuses et pratiquants/pratiquantes, dans le cas par exemple des rencontres médiatiques ou académiques autour de l’écriture translingue.
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Les propositions de communication (une page maximum, assorties d’une brève biblio-biographie), portant sur des corpus à la fois transfuges de classe et translingues, devront préciser dans quel axe elles s’inscrivent et être envoyées pour le 25 mars 2025 maximum à Sara De Balsi <sara.de-balsi@cyu.fr>; Biagio Ursi <biagio.ursi@univ-orleans.fr>; et Laélia Véron <laelia.veron@univ-orleans.fr>
Il doit s’agir d’interventions qui présentent un travail de recherche analytique et critique centré sur un corpus extérieur : nous n’acceptons pas, pour ce colloque, les témoignages ou auto-analyses.
Le programme sera communiqué début avril 2025.
Le colloque aura lieu les 12 et 13 juin 2025 à la médiathèque d’Orléans.
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Comité scientifique
Lotfi Abouda, Université d’Orléans
Nicolas Aude, Université Paris Sorbonne
Alain Ausoni, Université de Lausanne
Annette Boudreau, Université de Moncton
Anne Godard, Université Sorbonne Nouvelle
Rainier Grutman, Université d’Ottawa
Jean-Marie Klinkenberg, Université de Liège
Jérôme Meizoz, Université de Lausanne
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Comité d’organisation
Sara De Balsi, UMR Héritages, CY Cergy-Paris Université
Biagio Ursi, Université d’Orléans
Laélia Véron, Université d’Orléans
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Ce projet s'inscrit dans le cadre du projet TRANSILANGUE, financé par le laboratoire POLEN (Université d’Orléans) et porté par Laélia Véron https://www.univ-orleans.fr/fr/polen/la-recherche/programmes-de-recherche-finances
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Corpus indicatif
(Pour un corpus étendu, voir https://www.fabula.org/actualites/113859/pour-une-approche-critique-de-la-notion-de-recit.html )
Alcoba, Laura, Manèges, Gallimard, 2007.
Alcoba, Laura, Le bleu des abeilles, Gallimard, 2013.
Alcoba Laura, La danse de l’araignée, Gallimard, 2017.
Boudreau, Annette, Parler comme du monde, Éditions Prise de Parole, 2024
Bourdieu, Pierre, Esquisse pour une auto-analyse, Bourdieu, Raisons d’agir, 2004.
Bourget, Paul, L’Étape, Blurb, [1901-1902], 2021.
Camus, Albert, Le Premier homme (et ses Appendices), éd. Raymond Gay-Crosier, Œuvres complètes, Pléiade, t. IV [1957-1959], 2008.
Chamoiseau, Patrick, Une enfance créole, Gallimard, 1996
Dawson, Caroline, Là où je me terre, Éditions du remue-ménage, 2020.
Dubois, André-Joseph, L’œil de la mouche, postface d’Alice Richir, Les Impressions nouvelles, coll. « Espace Nord », 2013
El Moaddem, Nassira, Les filles de Romorantin, L’Iconoclaste, 2019
Eribon, Didier, Retour à Reims, Fayard, 2009.
Eribon, Didier, Vie, vieillesse et mort d'une femme du peuple, Flammarion, 2023.
Ernaux, Annie, Écrire la vie, Quarto Gallimard, 2011.
Ernaux, Annie, Mémoire de fille, Gallimard, 2016.
Fusulier, Bernard, Journal de bord d’un transclasse. Récit d’une improbable traversée des classes sociales, La boîte à Pandore, 2020.
Gary, Romain, La Promesse de l’aube, Gallimard Folio, 1973.
Halioua, Noémie, Les Uns contre les autres. Sarcelles. Du vivre-ensemble au vivre-séparé, Cerf, 2022
Harchi, Kaoutar, Comme nous existons, Actes Sud, 2021.
Lagrave, Rose-Marie, Se ressaisir. Enquête autobiographique d’une transfuge de classe féministe, Paris, La Découverte, coll. « L’envers des faits », 2021.
Louis, Édouard, En finir avec Eddy Bellegueule, Éditions du Seuil, 2014.
Louis, Édouard, Histoire de la violence, Éditions du Seuil, 2016
Louis, Édouard, Qui a tué mon père, Éditions du Seuil, 2018
Louis, Édouard, Combats et métamorphoses d'une femme, Éditions du Seuil, 2021.
Louis, Édouard, Changer : méthode, Éditions du Seuil, 2021.
Louis, Édouard, Monique s'évade, Éditions du Seuil, 2024.
Madjidi, Maryam, Marx et la poupée, Le Nouvel Attila, 2017.
Madjidi, Maryam, Pour que je m'aime encore, Le Nouvel Attila, 2021.
Memmi, Albert, La Statue de sel, Corréa, 1953.
Modiano, Patrick, Un pedigree, Gallimard, 2005.
Nizan, Paul, Antoine Bloyé, Grasset, [1933] 2005.
Jean-Philippe Pleau, Rue Duplessis. Ma petite noirceur, Lux Editeur, 2024.
Rachedi, Mabrouck, Tous les mots qu'on ne s'est pas dits, Grasset, 2022.
Ragon, Michel, L’Accent de ma mère [1980] suivi de Ma sœur aux yeux d’Asie [1982], Albin Michel, 2024.
Robin, Patrice, Le Visage tout bleu, 2022.
Robin, Patrice, Le commerce du père, POL, 2009.
Saint-Martin, Lori, Pour qui je me prends, L’Olivier, 2023
Slaoui, Nesrine, Illégitimes, Fayard, 2021.
Thuy, Kim, Ru, Liana Levi, 2010.
Bibliographie indicative
Ausoni Alain, Mémoires d’Outre-Langue. L’écriture translingue de soi, Genève, Slatkine, 2018.
Auzas Noémie, Chamoiseau ou les voix de Babel. De l’imaginaire des langues, Paris, Imago, 2009.
Boudreau Annette, Insécurité linguistique dans la francophonie, Ottawa, University of Ottawa Press, 2023.
Boudreau Annette, À l’ombre de la langue légitime. L’Acadie dans la francophonie, Paris, Classiques Garnier, 2016.
Caitucoli Claude, « L’écrivain francophone agent glottopolitique : l’exemple d’Ahmadou Kourouma », dans Caitucoli Claude (dir.), La littérature comme force glottopolitique : le cas des littératures francophones, Glottopol, Revue de sociolinguistique en ligne, 3, 2004, p. 6-25.
Célestin Roger, Eliane DalMolin et Ioanna Chatzidimitriou (dir.), Translingual Writing in French, Contemporary French and Francophone Studies, Volume 28, 2, 2024.
Cini Clara et Véron Laélia, « L’écriture plate n’existe pas. Annie Ernaux : entre hyperconscience sociolinguistique et illusion stylistique », COnTEXTES, 2025 (à paraître).
De Balsi Sara et Véron Laélia, « Face à la langue : récits de transfuges et récits translingues », AOC, 26 août 2024. En ligne : https://aoc.media/analyse/2024/08/25/face-a-la-langue-recits-de-transfuges-et-recits-translingues/
De Balsi Sara, La Francophonie translingue. Éléments pour une poétique, Rennes, Presses Universitaires de Rennes, 2024.
De Balsi Sara, « Enfants translingues. Le bleu des abeilles de Laura Alcoba et Marx et la poupée de Maryam Madjidi », dans La figure de l’enfant plurilingue en littérature, sous la direction de Louise Sampagnay et Marie Gourgues, Paris, Éditions des Archives Contemporaines, 2024, p. 67-78. En ligne, DOI : https://doi.org/10.17184/eac.7810
Dollé Marie, L’Imaginaire des langues, Paris, L’Harmattan, 2001.
Francard Michel (dir.), L’Insécurité linguistique dans les communautés francophones périphériques, Louvain-la-Neuve, n. spécial des Cahiers de l’Institut de linguistique de Louvain, t. XIX, 1994, no 3-4.
Gauvin Lise, La Fabrique de la langue. De François Rabelais à Réjean Ducharme, Paris, « Points » Le Seuil, 2004.
Grutman Rainier, Des langues qui résonnent : hétérolinguisme et lettres québécoises, Paris, Classiques Garnier, 2019.
Grutman Rainier et Ferraro Alessandra (dir.), L’Autotraduction littéraire, Paris, Classiques Garnier, 2016.
Kellman Steven G. et Lvovich Natacha (dir.), The Routledge Handbook of Literary Translingualism, New York/Londres, Routledge, 2022.
Kellman Steven G., The Translingual Imagination, Lincoln, University of Nebraska Press, 2000.
Klinkenberg, Jean-Marie. « Autour du concept de langue majeure. Variations sur un thème mineur ». Littératures mineures en langue majeure, édité par Jean-Pierre Bertrand et Lise Gauvin, Presses de l’Université de Montréal, 2003, en ligne, DOI : https://doi.org/10.4000/books.pum.15721.
Meizoz Jérôme, Postures littéraires. Mises en scène modernes de l’auteur, Genève, Slatkine Érudition, 2007.
Meizoz Jérôme, La Fabrique des singularités. Postures littéraires II, Genève, Slatkine Érudition, 2011.
Meizoz Jérôme, La Littérature « en personne ». Scène médiatique et formes d’incarnation, Genève, Slatkine Érudition, 2016.
Meizoz Jérôme, L'Âge du roman parlant, 1919-1939, Genève, Droz, 2001.
Provenzano François, Vies et mort de la francophonie. Une politique française de la langue et de la littérature, Bruxelles, Les Impressions Nouvelles, 2011.
Provenzano François, Historiographies périphériques. Enjeux et rhétorique de l’histoire littéraire en francophonie du Nord, Bruxelles, Académie royale de Belgique, 2011.
Suchet Myriam, L’Imaginaire hétérolingue : ce que nous apprennent les textes à la croisée des langues, Paris, Classiques Garnier, 2014.
Véron Laélia avec la collaboration de Karine Abiven, Trahir et venger. Paradoxes des récits de transfuge de classe, Paris, La Découverte, 2024.
Laélia Véron, « "Monique s’évade" d’Édouard Louis, récit politique ou conte de fées ? », The Conversation, 21 août 2024, en ligne : https://theconversation.com/monique-sevade-dedouard-louis-recit-politique-ou-conte-de-fees-236431
Volle Rose-Marie, « Appropriation des langues et singularité énonciative. Écrire dans la langue de l’autre pour Akira Mizubayashi », Carnets, 7, 2016.
Yildiz Yasemin, Beyond the Mother Tongue. The Postmonolingual Condition, New York, Fordham University Press, 2012.
Image : Kenneth Blom, Silence 3, 2006. Avec l'aimable autorisation de l'artiste.