
Le Laboratoire de recherche en Ingénierie Didactique, Entreprenariat, Arts, Langues et Littératures (LIDEALL) organise un colloque international
Littérature et Droit
Les 25 & 26 mars 2026
La littérature partage avec le droit cet attrait intemporel qui se nourrit de leur enracinement solide dans la vie sociale, une proximité qui fait naître des liens profonds et inaltérables en dépit des multiples transformations qui affectent leur fonctionnement respectif. Mettre la littérature à l’honneur, c’est insister sur son rôle toujours prépondérant dans la métamorphose de la société. Un intérêt qui puise sa légitimité dans le doute qui plane actuellement sur la littérature et sa capacité à faire face aux menaces et aux défis du XXI ème siècle : essor des technologies, culture de masse et fragilité de la vocation littéraire, et dont on trouve l’écho dans les écrits de Tzvetan Todorov, La littérature en péril (2007) ou Mario Vargas Llosa, La civilisation du spectacle (2012). Sans pour autant oublier la marginalisation systématique des sciences humaines dans un monde qui tend désormais à associer pédagogie et rentabilité économique. Réfléchir sur le thème « Littérature et droit » constitue une opportunité pour voir la littérature sous un nouveau jour, loin de sa dimension lyrique, comme engagement, comme vecteur social qui œuvre aux côtés du droit dans une osmose féconde. Une conviction à laquelle adhèrent pleinement des juristes comme les juges américains John Wigmore et Benjamin Cardozo, fondateurs du fameux mouvement "Law and Literature"au début du XX ème siècle.
En effet, Droit et Littérature entretiennent un rapport des plus complexes ; à la fois rivaux et complémentaires, ils œuvrent sur un même terrain, celui de l’humain, et s’occupent des mêmes thèmes qui puisent leur substance dans la diversité des liens sociaux tels le mariage, l’héritage ou les conflits humains. Tous deux recourent souvent aux mêmes matériaux, mais avec des fonctions et des effets distincts, dans un chassé-croisé, tantôt s’opposent, tantôt se répondent à la recherche d’un idéal social, toujours évanescent.
Littérature et droit sont soumis à la contrainte du langage qui, loin d’être un simple outil, crée la réalité ; on ne pense, ne voit, ne juge qu’à travers les mots. Le langage juridique tend à créer un monde stable, une sécurité juridique qui inspire tranquillité et confiance. La littérature, quant à elle, crée des mondes possibles qui fascinent par leur inquiétante étrangeté. Ainsi, au caractère prévisible que prône la monosémie du texte de loi, s’oppose l’indétermination que suscite la polysémie du texte littéraire. A la personne juridique, que l’on suppose archétypique, avec ses droits et devoirs, répond le personnage littéraire avec son caractère inconstant ; l’insatisfaite Emma Bovary, Meursault l’absurde ou Raskolnikov le tourmenté rappellent avec force la complexité de la nature humaine.
Ce qui les caractérise encore, c’est leur discours normatif, explicite dans le droit et tacite dans la littérature. La norme juridique, froide et rigide, émane d’une raison qui gère difficilement l’équilibre entre intérêt collectif et liberté individuelle. Au contraire, la norme que prêche la littérature n’en est pas moins essentielle ; elle s’insinue doucement dans les cœurs avant de conquérir les esprits, comme le confirme La Fontaine « Une morale nue, apporte de l’ennui, le conte fait passer le précepte avec lui ». La littérature agit sur le réel par le biais de la fiction ; écrire est un acte politique qui renferme une forte normativité du fait qu’il réorganise la réalité. Les mots sont des “pistolets chargés” »(Brice Parain), des outils de subversion comme le montre Georges Orwell dans 1984 avec sa novlangue. La capacité de la littérature à instituer des normes a suscité au fil des âges un mélange paradoxal de peur et de fascination. Si l’on prend le théâtre comme exemple, nombreux sont les penseurs, Platon, Saint Augustin ou Jean Jacques Rousseau qui ont appelé à son bannissement de la société sous prétexte qu’il altère les mœurs ou anesthésie l’esprit critique. Pourtant, l’ordre établi s’en empare pour faire passer ses propres normes comme dans la Grèce antique où le théâtre était une véritable institution politique, prétexte pour l’enfantement des lois, ainsi qu’on le voit dans la sanction du parricide et de l’inceste chez Sophocle.
Cette présence du droit en puissance dans la littérature fait d’elle un concurrent potentiel, d’autant plus dérangeant qu’elle cherche à s’approprier le terrain juridique, à le remettre en question et à le transformer. En plus de l’approche du droit dans la littérature qui étudie la représentation des éléments juridiques au sein des œuvres littéraires en mettant en scène des procès, des figures de juges ou des conflits de normes, la littérature devient un outil critique pour penser le droit lui-même, sa nature et son fonctionnement.
Une intrusion déstabilisante qui cherche à interroger notamment la manière de dire la vérité du droit. Contrairement à la vérité juridique, objective par nature, qui exige preuves, faits, cohérence rationnelle et normes de procédure, celle littéraire est plutôt ressentie, non démontrable, voire intuitive. On en prend conscience, par exemple, en suivant de près le combat des cheminots africains contre la compagnie ferroviaire coloniale dans les Bouts de bois de Dieu de Sembène Ousmane. C’est une vérité qui déclenche ce « jugement réfléchi » dont parle Emmanuel Kant qui pousse la société à sonder les origines du mal et de l’injustice, à en démêler les logiques souterraines, afin de nourrir l’élaboration de normes nouvelles, plus justes. En exposant des cas imprévisibles, ou des contextes inhabituels, la littérature interroge ainsi la légitimité du droit, scrute ses failles et révèle ses limites.
Elle va même plus loin en osant ouvrir un procès là où le droit préfère le déni de justice. Elle interroge sa légitimité en montrant ce qu’il oublie, ce qu’il écrase ou ce qu’il ne peut pas voir, au détriment de la liberté et de la vie même des auteurs, à l’instar du combat d’Olympe de Gouge pour la liberté des esclaves et des femmes au cœur d’un siècle raciste et misogyne. La littérature plaide en faveur des dominés en mettant à nu les injustices inscrites dans les normes et les institutions sociales. Une violence symbolique que dénonce avec subtilité Ferdinand Oyono dans une vie de Boy, Toni Morrison dans Beloved et Assia Djebar dans l’Amour, la fantasia.
Si la littérature éclaire le droit en le mettant en scène, le droit a tout autant à gagner à fréquenter la littérature, car elle lui tend un miroir fertile. Le droit se présente comme un ensemble de textes ayant une architecture littéraire avec une rhétorique, un style et une esthétique particuliers. À l’instar des récits littéraires, les lois dépendent du regard d’un narrateur, en raison de leur relativité inhérente à un contexte façonné par des interactions humaines singulières. A l’image d’un auteur, le juriste organise les faits selon une mise en forme donnée, produit d’une opération d’agencement et d’exclusion. Une forme littéraire qui n’a rien d’innocent comme le constate Cardozo, en 1925, dans la Law Review Journal : « La forme n’est pas quelque chose d’ajouté au fond comme un simple ornement protubérant. Les deux sont unis de façon inséparable […]. La force qui naît de la forme et la faiblesse qui résulte de l’absence de forme sont en réalité des qualités du fond.». Textualité et justice sont donc intrinsèquement liées et engagent par conséquent la responsabilité du juriste à qui il incombe d’apprécier le pouvoir et les limites du langage.
La littérature s’impose donc comme un instrument incontournable de formation critique dans le domaine juridique. Au-delà du côté technique, elle développe nombre d’aptitudes humaines telles l’empathie, la nuance et la pensée critique. De surcroît, le côtoiement des œuvres littéraires cultive cette imagination créatrice fort utile à la jurisprudence surtout lorsqu’il est question de trouver un cadre juridique pour les situations imprévues ou exceptionnelles.
Par ailleurs, le dialogue entre droit et littérature ne manque pas de tension enrichissante, notamment lorsque la littérature elle-même devient un objet de droit. Ce dernier intervient dans le domaine littéraire pour l’encadrer, le réguler et gérer la question épineuse de la liberté d’expression. Dans de nombreux cas, comme celui des procès faits aux Fleurs du mal et à Madame Bovary, la confrontation entre la vision de l’auteur et la norme juridique laisse des traces indélébiles, tant dans l’évolution du droit que dans celle de la littérature.
Qu’en est-il donc du rapport entre le droit et la littérature à l’ère du numérique ? Une ère où les deux disciplines subissent de profondes transformations, marquées par une dépendance accrue aux algorithmes de l’intelligence artificielle : hypertextes, fictions interactives, narrations collaboratives, IA génératives pour la littérature ; dématérialisation des procédures juridiques, codification numérique, plateformes automatisées pour le droit, sans prétendre à l’exhaustivité. Des évolutions inédites qui réinterrogent les frontières entre droit et littérature. Quels sont désormais les problèmes juridiques que pose le texte produit par l’IA générative ? Le texte littéraire numérique garde-t-il la même capacité à critiquer ou mettre en scène le droit ? La justice prédictive condamne-t-elle l’imagination créatrice à disparaître au profit du calcul statistique ? Comment droit et littérature abordent-ils les enjeux liés à l’éthique de l’IA et au rapport entre humain et machine ? Tant de questions émergent de la conjoncture actuelle, dessinent de nouvelles perspectives sociétales et ouvrent de nouvelles pistes de réflexion qui vont nourrir davantage ce rapport séculaire entre droit et littérature.
Ce colloque s’inscrit dans cette perspective et se trace pour objectif de répondre aux multiples questions relatives à cette thématique. Il accorde aux chercheurs intéressés, littéraires, juristes, sociologues, philosophes et autres, l’opportunité d’interroger les zones de contact, de tension ou de convergence entre droit et littérature. Loin de relever d’un simple jeu de regards croisés, cette manifestation se veut un espace de réflexion interdisciplinaire, où les outils conceptuels de chaque domaine contribuent à enrichir l’autre. Et, à titre non restrictif, les axes ci-après dessinent les principales orientations de réflexion envisagées :
Quand la littérature engagée interroge le droit et ses silences
La fonction herméneutique de la littérature dans l’interprétation du droit
Langage, rhétorique et argumentation dans les discours juridiques et littéraires
Fictions juridiques et droit imaginaire
Les figures du droit dans la littérature : le procès comme théâtre de la justice
Le roman policier comme laboratoire du droit
Littérature carcérale : l’écriture en situation de privation de liberté
Littérature féminine et contestation des normes juridiques
Droit coutumier, traditions et légalité dans la littérature africaine et maghrébine
L’enseignement du droit par la littérature
Droit et littérature à l’ère de l’IA : un dialogue en mutation
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« الأدب والقانون»
يتقاسم الأدب مع القانون تلك الجاذبية الدائمة النابعة من تجذرهما العميق في الحياة الاجتماعية، مما يجعل العلاقة بينهما قائمة على تقاطع متين وعلاقات عميقة لاتتأثر بالتغيرات التي تمس آليات اشتغال كل منهما. والاحتفاء بالأدب في هذا السياق هو بمثابة تأكيد على دوره المركزي في تحوّل المجتمع، وهو اهتمام يستمد مشروعيته من الشكوك الراهنة التي تحوم حول الأدب وقدرته على مواجهة تحديات القرن الحادي والعشرين، مثل التحوّلات التكنولوجية المتسارعة، وهيمنة الثقافة الجماهيرية، والانصراف المتزايد عن الأدب، وهي قضاياتناولها كل من تزفيتان تودوروف في كتابه "الأدب في خطر" (2007) وماريو فارغاس يوسا في في كتابه "حضارة الفرجة" (2012)، دون أن نغفل عن التهميش الممنهج الذي يطال العلوم الإنسانية في عالم أصبح يربط بين البيداغوجيا والمردودية الإقتصادية.
إن التفكير في موضوع "الأدب والقانون" يُعد فرصةً لإعادة النظر في الأدب من زاوية مغايرة، بعيدة عن الكتابة المنكفئة على الذات، باعتباره فعلًا ملتزمًا ووسيطًا اجتماعياً يشتغل إلى جانب القانون في تفاعل خصب. وهو اقتناع يتقاسمه عدد من القانونيين من أمثال القاضيين الأمريكيين جون ويغمر وبنجامين كاردوزو، مؤسسي حركة "القانون والأدب" الشهيرة في مطلع القرن العشرين.
لا مراء في أن العلاقة بين القانون والأدب علاقة معقدة للغاية، حيث يبدوان متنافسين ومتكاملين في آنٍ واحد، يسعيان الى فهم الإنسان، وينشغلان بنفس القضايا المتولدة من تشابك العلاقات الاجتماعية كالميراث، والزواج، والنزاعات البشرية. وكثيرًا ما يستعينان بنفس العناصر، غير أن الأهداف والنتائج تختلف، في علاقة تتراوح بين التوازي والتقاطع، في سعيٍ مشترك نحو مثال اجتماعي صعب التحقق.
يخضع الأدب والقانون معًا لسلطة اللغة التي لا تقتصر على كونها أداة، بل تسهم في تشكيل الواقع ذاته؛ فلا فكرَ ولا رؤيةَ ولا حكمَ دون الكلمات.يسعى الخطاب القانوني إلى إرساء عالمٍ من الاستقرار، حيث يحتل الأمن القانوني مكانةً مركزية في إلهام الثقة والطمأنينة، بينما يفتح الأدب آفاقًا لعوالم ممكنة تستفز القارئ بغرابتها الساحرة. فبينما يسعى النص القانوني إلى وضوح الدلالة ووحدة المعنى، يتميز النص الأدبي بغموضه وتعدّد تأويلاته. وإذا كانت الشخصية القانونية تُفترض مثاليةً بحقوقها وواجباتها، فإن الشخصيات الأدبية تُجسّد تذبذب الذات الإنسانية: إيما بوفاري القلقة، ميرسو العبثي، أو راسكولنيكوف المعذب،كلها تعبر عن تعقيد الطبيعة البشرية.
يشترك الأدب و القانون أيضا في الخطاب المعياري، الصريح في القانون و الخفي في الأدب. فالقانون، بجموده وبرودته، ينبثق من منطق يسعى إلى خلق ذلك التوازن الصعب بين المصلحة العامة والحرية الفردية. أما الأدب، فهو يُقدّم معيارًا خفيًا يتسلل إلى الوجدان قبل أن يستقر في العقل، كما قال لافونتين: "العبرة المجردة تجلب الملل، أما الحكاية فتنقل معها الموعظة". ففعل الكتابة فعل سياسي بامتياز يحمل في طياته طابعًا معياريًا، لأنه يُعيد تشكيل الواقع. الكلمات، بحسب بريس باران، "مسدسات محشوة"، أدوات للتمرد كما تحدث عنها جورج أورويل في رواية "1984" من خلال لغته المستحدثة .
لقد أثارت قدرة الأدب على إرساء المعايير، عبر العصور، مزيجًا متناقضًا من الخوف والانبهار. ويكفي أن نتأمل الموقف من المسرح: أفلاطون، أوغسطين، وروسو دعوا إلى إقصائه باعتباره مفسدًا للأخلاق ومُخدرًا للعقل. ومع ذلك، فإن النظام القائم يستولي عليه كل مرة لتمرير معاييره الخاصة، كما في اليونان القديمة، حيث كان المسرح مؤسسة سياسية حقيقية، يُتّخذ كذريعة لوضع القوانين، كما يظهر في تجريم قتل الوالدين وسفاح القربى في مسرحيات سوفوكليس.
إن حضور القانون بوصفه إمكانية كامنة في الأدب يجعل من من هذا الأخير منافسًا محتملاً ومصدر إزعاج نوعا ما، نظرًا لسعيه إلى اختراق المجال القانوني، وإعادة النظر فيه، والعمل على تحويله. فإلى جانب مقاربة (القانون في الأدب) التي تدرس تمثيل العناصر القانونية داخل الأعمال الأدبية من خلال مشاهد المحاكمات، وصور القضاة، أو صراع المعايير، يغدو الأدب أداة نقدية للتفكير في القانون نفسه، و في طبيعته وآليات اشتغاله.
يهدف هذا التدخل على وجه الخصوص إلى مساءلة النظام القانوني عن كيفية إثبات الحقيقة. فعلى خلاف الحقيقة القانونية التي ترتبط بالموضوعية، والبرهنة، والوقائع، والانضباط الإجرائي، فإن الحقيقة الأدبية تُدرَك بالإحساس، ولا يُمكن البرهنة عليها، بل قد تكون حدسية. و كلها عناصر نستشعرها عند قراءتنا مثلا لرواية "قطع من خشب الله" للكاتب السنغالي سيمبين عثمان، التي تتبع عن قرب نضال عمال السكك الحديدية الأفارقة ضد الشركة الاستعمارية. إنها الحقيقة التي توقظ فينا ما أسماه كانط بـ"الحكم الانعكاسي"، الذي يدفع المجتمع إلى تفكيك منطق الظلم، وتأمل جذور الشر، بهدف إنتاج معايير أكثر عدلاً. و من جهة أخرى، فعندما يُثير الأدب الأسئلة التي تتجاوز المتوقع أو يعرض لسياقات غير معهودة فهو يعيد النظر ضمنيا في شرعية القانون ويكشف عن هشاشته و حدوده
بل يذهب الأدب أبعد من ذلك، فهو يملك الجرأة على فتح محاكمات حيث يفضّل القانون إنكار العدالة أو يمتنع عن إحقاق الحق. فيسائل مشروعيته من خلال كشفه لما يتغاضى عنه، أو لما يسحقه، أو لما يعجز عن رؤيته، ولو كان ذلك على حساب حرية الكتّاب أنفسهم، بل وحياتهم، كما يظهر ذلك جليا على سبيل المثال في نضال أولمب دو غوچ من أجل تحرير العبيد والدفاع عن حقوق النساء في قلب قرنٍ عنصريّ و معاد للمرأة . فالأدب يُرافع لصالح الفئات المهمّشة، كاشفًا ما تختزنه المعايير والمؤسسات الاجتماعية من مظالم وهيمنة مبطنة. وهو عنف رمزي يتصدى له الأدب بحس نقدي رفيع، كما هو الحال في رواية "حياة صبي" لفرديناند أويونو، و"محبوبة" لتوني موريسون، و"الحب، الفانتازيا" لآسيا جبار.
و إذا كان الأدب يُنير القانون من خلال تجسيده، فإن هذا الأخير ليس أقلَّ حاجةً إلى مجال الأدب، إذ يقدّم له مرآةً خصبة تعكس جوانبه الخفية وتغني رؤيته. فالقانون في حد ذاته نصوص تحمل بنية أدبية، بلاغة، و أسلوبًا، وجمالية معينة. وكما في النص الأدبي، فإن القوانين ليست محايدة، بل تتأثر بسياقها وبالذات المُشرّعة. فالقاضي أو المشرّع، كالأديب، يُرتب الوقائع ويستبعد أخرى، ضمن بناء شكلي معين. وهذا الشكل ليس محايدًا كما نبّه لذلك كاردوزو سنة 1925 في مجلة "لو ريفيو جورنال بقوله : "الشكل ليس شيئًا مضافًا إلى المضمون كزخرف زائد، بل هما متلازمان [...]، فالقوة التي يولّدها الشكل، والضعف الذي ينتج عن غيابه، هما في الحقيقة من خصائص المضمون ذاته". ومن ثَم، فالنصّية والعدالة مترابطتان في جوهرهما، وهو ما يُحمّل رجل القانون مسؤولية إدراك أثر اللغة وقيودها، إذ إن تحقيق العدالة يظلّ رهينًا بشكل الخطاب كما هو بمضمونه.
وعلى هذا الأساس، يفرض الأدب نفسه كأداة لا غنى عنها في التكوين النقدي داخل الحقل القانوني. فهو إلى جانب شقه التقني ينمي جملة من الملكات الإنسانية كالتعاطف و دقّة التمييز و الحس النقدي. كما أن من شأن ملازمة الأعمال الأدبية أن تنمي تلك المخيلة الخلاقة التي تُعد ضرورية في مجال الاجتهاد القانوني، لا سيما حين يتعلق الأمر بإيجاد أطر قانونية لحالات استثنائية أو خارجة عن نطاق المألوف.
وعلى صعيد آخر، لا يخلو الحوار بين القانون والأدب من توتّر خصب، خصوصًا حين يصير الأدب نفسه موضوعًا للقانون. إذ يتدخّل هذا الأخير في المجال الأدبي من أجل تأطيره وتنظيمه ومعالجة الإشكالات المرتبطة بحرية التعبير. وفي حالات كثيرة، كما في المحاكمات التي طالت «أزهار الشر» و«مدام بوفاري»، تسفر المواجهة بين رؤية الأديب والمَعيار القانوني عن آثار لا تُمحى، تؤثّر في تطوّر القانون كما في مسار الأدب نفسه.
فماذا عن علاقة الأدب بالقانون في العصر الرقمي؟ هذا العصر الذي يشهد تحولات عميقة في كلا الحقلين، من خلال اعتماد متزايد على الخوارزميات والذكاء الاصطناعي: فقد شهد الحقل الأدبي ظهور أشكال جديدة من الإنتاج كالنصوص التفاعلية والسرديات الجماعية و الذكاء الاصطناعي المُولد للنصوص الأدبية، كما عرف الحقل القانوني تحوّلات مماثلة تمثّلت، على سبيل المثال لا الحصر ، في رقمنة الإجراءات القانونية، والتقنين الرقمي، و اعتماد المنصات المؤتمتة، و هي تحولات غير مسبوقة تُعيد رسم الحدود بين الأدب والقانون. فما هي الإشكاليات القانونية التي يثيرها النص الناتج عن الذكاء الاصطناعي؟ وهل لا يزال النص الأدبي الرقمي قادرًا على انتقاد القانون أو تمثيله؟ وهل تُنهي العدالة التنبؤية دور الخيال المبدع لصالح الحساب الإحصائي؟ وكيف يتعامل الأدب والقانون مع أخلاقيات الذكاء الاصطناعي وعلاقة الإنسان بالآلة؟ أسئلة عديدة تفرضها المرحلة الراهنة وتفتح آفاقًا جديدة للتفكير، تغني هذا التفاعل التاريخي العريق بين الأدب والقانون.
يندرج هذا المؤتمر الدولي ضمن هذا الإطار، ويهدف إلى معالجة الأسئلة المتعددة المرتبطة بهذه الإشكالية. كما يمنح للباحثين المهتمين من أدباء، و قانونيين، و سوسيولوجيين، و فلاسفة وغيرهم، فرصة لاستكشاف مناطق التماس والتوتر والتكامل بين الأدب والقانون. ولا يراد لهذا اللقاء أن يكون مجرد تفاعل سطحي بين الحقلين، بل فضاءً حقيقياً للتفكير التفاعلي، تتقاطع فيه الأدوات المفاهيمية لكل تخصص لتُغني الآخر.
: وفيما يلي بعض المحاور المقترحة:
عندما يُسائل الأدب الملتزم القانون وصمته -
الوظيفة التأويلية للأدب في تفسير النص القانوني -
اللغة والبلاغة والحجاج في الخطابين القانوني والأدبي -
التخيلات القانونية والقانون المُتخيّل -
صور القانون في الأدب: المحكمة كمسرح للعدالة -
الرواية البوليسية كمختبر للقانون -
أدب السجون: الكتابة في ظل الحرمان من الحرية -
الأدب النسائي ومساءلة المعايير القانونية -
العرف و التقاليد والشرعية في الأدب الإفريقي والمغاربي -
تدريس القانون عبر الأدب -
الأدب والقانون في عصر الذكاء الاصطناعي: حوار في طور التحوّل -
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Modalités de participation :
Le colloque se tiendra en présentiel, à la Faculté des Sciences et Techniques (FST) de Settat, Université. Hassan 1er. Toutefois, des séances en ligne seraient possibles uniquement pour les participants résidant à l'étranger.
Les frais de déplacement et d’hébergement sont à la charge des participants.
Les propositions de communication, rédigées en français, arabe ou anglais (langues du colloque), ne devront pas dépasser 300 mots et devront indiquer le titre, l’axe thématique choisi, ainsi qu’un résumé clair de l’intervention. Elles seront accompagnées d’une notice bio-bibliographique (maximum 150 mots) mentionnant le nom et l’affiliation institutionnelle de l’auteur·ice. Le tout est à envoyer en format Word à l’adresse suivante : litteraturedroit2026@gmail.com.
Une sélection d’articles, soumis à une évaluation en double aveugle par le comité scientifique du colloque, fera l’objet d’une publication prévue pour décembre 2026.
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Calendrier
- Date limite de la soumission des propositions : 22 janvier 2026
- Notification d’acceptation : 12 février 2026
- Envoi des communications : 10 mars 2026
- Dates du colloque : 25 et 26 mars 2026
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Coordination du colloque
HIROUAL Yassine, Université Hassan 1er, Settat, Maroc.
BOUDIAB Adil, Université Hassan 1er, Settat, Maroc.
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Comité d’organisation
ABOUDI Youssef, Université Hassan 1er, Settat, Maroc.
AIT KAIKAI Hanaa, Université Hassan 1er, Settat, Maroc.
AIT LAAGUID Brahim, Université Hassan 1er, Settat, Maroc.
AYOUB Mohammed, Université Hassan 1er, Settat, Maroc.
BENHESSOU Laila, Université Hassan 1er, Settat, Maroc.
BOUCHAREB Redouane, Université Hassan 1er, Settat, Maroc.
BOUDIAB Adil, Université Hassan 1er, Settat, Maroc.
EL GOUAR Najlaa, Université Hassan 1er, Settat, Maroc.
HIROUAL Yassine, Université Hassan 1er, Settat, Maroc.
JABALI Jamal, Université Hassan 1er, Settat, Maroc.
JAMIAI, Adbelmajid, Université Hassan 1er, Settat, Maroc.
MARFOUQ Assia, Université Hassan 1er, Settat, Maroc.
MOATAZ Issam, Université Hassan 1er, Settat, Maroc.
MOUSSAFIR Khalil, Université Hassan 1er, Settat, Maroc.
OUACHENE Naïma, Université Hassan 1er, Settat, Maroc.
OUCHNID Bouchra, Université Hassan 1er, Settat, Maroc.
OUKESSOU Mourad, Université Hassan 1er, Settat, Maroc.
RAJ Mohammed, Université Hassan 1er, Settat, Maroc.
ZEHAF Ahmed, Université Hassan 1er, Settat, Maroc.
ZHAOUI Laila, Université Hassan 1er, Settat, Maroc.
Comité scientifique
AZOUINE Abdelmajid, Université Mohammed V, Rabat, Maroc.
AIT LAAGUID Brahim, Université Hassan 1er, Settat, Maroc.
BENHESSOU Laila, Université Hassan 1er, Settat, Maroc.
BELHAJ Laïla, Université Mohammed V, Rabat, Maroc.
BOUDIAB Adil, Université Hassan 1er, Settat, Maroc.
BOUTISANE Outhman, Université Moulay Ismail, Meknès, Maroc.
EL GOUAR Najlaa, Université Hassan 1er, Settat, Maroc.
EL HAFIDI Najat, Université Hassan 1er, Settat, Maroc.
EL HAJJAJI Mounir, Université Hassan 1er, Settat, Maroc.
ERTIMATE Laila, Université Hassan 1er, Settat, Maroc.
FELLAH Khaddouj, Université Hassan 1er, Settat, Maroc.
FERTAT Omar, Université Bordeaux Montaigne, France.
HIROUAL Yassine, Université Hassan 1er, Settat, Maroc.
HMAIDA Mohamed, Université Hassan 1er, Settat, Maroc.
HOUDZI Ahmad Aziz, Université Cadi Ayad, Marrakech, Maroc.
JABAL Chafii, Université Hassan 1er, Settat, Maroc.
JAMIAI Adbelmajid, Université Hassan 1er, Settat, Maroc.
KRIM Abdelillah, Université Ibn Tofail, Kénitra, Maroc.
MAJIDI Mustapha, Université Hassan 1er, Settat, Maroc.
MARFOUQ Assia, Université Hassan 1er, Settat, Maroc.
MARTAH Amine, Université Cadi Ayad, Marrakech, Maroc.
MBONDOBARI Sylvère, LAM- Sciences Po, Université Bordeaux Montaigne, France.
MEFTAH Hind, Université Hassan 1er, Settat, Maroc.
MOATAZ Issam, Université Hassan 1er, Settat, Maroc.
MOUSSAFIR Khalil, Université Hassan 1er, Settat, Maroc.
OUCHNID Bouchra, Université Hassan 1er, Settat, Maroc.
OUKESSOU Mourad, Université Hassan 1er, Settat, Maroc.
TADILI Khalid, Université Cadi Ayad, Marrakech, Maroc.
TAMAZI MY El Hassan, Université Hassan 1er, Settat, Maroc.
ZEHAF Ahmed, Université Hassan 1er, Settat, Maroc.