Quels rapports, à la fois complices et polémiques, les cinéastes de la Nouvelle Vague entretenaient‑ils avec la littérature romanesque ou théâtrale, la lecture, l’écriture épistolaire ou critique, renouvelant les relations du texte et de l’image ? Comment Truffaut, Godard, Rohmer, Chabrol, Rivette, Varda et les autres sont‑ils passés de la critique à la mise en scène, et ont‑ils inlassablement puisé dans leurs lectures la matière de leurs création ? Comment ont‑ils mis en scène sans forcément les adapter leurs fictions favorites ? Paru en 2022 dans la revue grenobloise Recherches & Travaux à l'initiative de Hélène Frazik, David Vasse et Julie Wolkenstein, un premier volume déjà salué par Fabula examinait, à partir d’exemples précis, leurs échanges épistolaires, leurs références à la littérature ou au fait-divers, et en cherchait les prolongements chez des artistes plus contemporains. Le second volume qui paraît ces jours-ci se concentre, à partir d’exemples précis, sur la présence de la lettre sous toutes ses formes dans les films des cinéastes de la Nouvelle Vague : leur conception et leur pratique de l’adaptation littéraire d’une part et leurs manières d’inscrire matériellement le texte dans l’image d’autre part.
(Illustr. : Les Noces rouges, de Claude Chabrol, 1973, M. Piccoli, S. Audran)