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L'ordinaire selon Cavell

L'ordinaire selon Cavell

Publié le par Marc Escola

Stanley Cavell est d’abord un penseur de l’ordinaire, thème qu’il a exploré et approfondi à partir de la philosophie de Wittgenstein et de Austin, de la tragédie de Shakespeare, du cinéma classique de Hollywood. Dans En quête de l’ordinaire. Scepticisme et romantisme qui paraît ces jours-ci aux éditions Vrin, il relance la philosophie du langage ordinaire, avec un plaidoyer pour une philosophie du romantisme américain. En lisant Emerson, Thoreau, Coleridge et Wordsworth avec Kant et Heidegger, ou encore Shakespeare et Poe avec Descartes, Lacan et Derrida, Cavell montre que le romantisme et le transcendantalisme constituent une authentique réponse philosophique au défi du scepticisme – une réponse qui s’adresse à la fois aux arguments sceptiques et aux tentatives traditionnelles de les contrer. Car relever le défi du scepticisme est une tâche toujours à recommencer, qui ne peut viser une refondation théorique définitive mais invite plutôt à la restauration, ou au rétablissement, de l’ordinaire. Paraît dans le même temps une réédition de Le cinéma nous rend-il meilleurs ?

(Illustr. : photogramme de Les Moissons du ciel de Terrence Malick, 1979, Solaris Distribution)