Traduction de Gaël Kervoas et Jean-Louis Laugier
Stanley Cavell, l’un des philosophes contemporains les plus influents et les plus originaux, est d’abord un penseur de l’ordinaire, thème qu’il a exploré et approfondi à partir de la philosophie de Wittgenstein et de Austin, de la tragédie de Shakespeare, du cinéma classique de Hollywood.
Dans cet ouvrage singulier, il relance la philosophie du langage ordinaire, avec un plaidoyer pour une philosophie du romantisme américain. En lisant Emerson, Thoreau, Coleridge et Wordsworth avec Kant et Heidegger, ou encore Shakespeare et Poe avec Descartes, Lacan et Derrida, Cavell montre que le romantisme et le transcendantalisme constituent une authentique réponse philosophique au défi du scepticisme – une réponse qui s’adresse à la fois aux arguments sceptiques et aux tentatives traditionnelles de les contrer. Car relever le défi du scepticisme est une tâche toujours à recommencer, qui ne peut viser une refondation théorique définitive mais invite plutôt à la restauration, ou au rétablissement, de l’ordinaire.
C’est là tout le sens de cette « quête ». En quête de l’ordinaire constitue ainsi une étape radicale dans l’œuvre de Cavell, et contribue à un renouvellement sans précédent des champs philosophiques traditionnels.