La littérature après le postmodernisme
Atelier du programme doctoral suisse en littérature générale et comparée
Avec une intervention du Prof. Dr. Raffaele Donnarumma (Université de Pise) :
"L’obsession de la réalité. Genres et problèmes de la prose hypermoderne"
Vendredi 19 avril 2024 , 9h30-11h00, MIS 04-Salle Jäggi 4112, Université de Fribourg
Avec l’épuisement des poétiques postmodernes, qui avaient été caractérisées par le mythe de la Littérature, s’affirme vers 1995 une phase nouvelle, caractérisée au contraire par le mythe de la Réalité. Beaucoup de phénomènes le déclarent, dans l’ordre des postures intellectuelles et des genres. D’un côté, l’ethos de l’engagement, ou pour mieux dire de la participation aux débats publiques, marque de plus en plus l’attitude des écrivains ; de l’autre côté, se développe le vaste domaine de la non fiction et des écritures qui mêlent fiction et non fiction. En plus, la figure abstraite du narrateur est souvent remplacée par celle reconnaissable de l’auteur et, parallèlement, les écritures à la première personne, même fictionnelles, acquièrent un remarquable poids symbolique. De ce point de vue, la littérature contemporaine vise à produire un effet de vérité, qui mobilise la participation émotive (et quelquefois, l’empathie) du lecteur. Je soutiendrai mes thèses grâce à l’exemple de narrateurs français et italiens (tels Annie Ernaux, Patrick Modiano, Elena Ferrante, Walter Siti, etc.).