Culture littéraire et culture matérielle : les enjeux et résolutions d’une tension. Avec Marta Caraion (Tours)
Le jeudi 8 février à 17h – Université de Tours, salle des actes (203), site Tanneurs
Marta Caraion, « Culture littéraire et culture matérielle : les enjeux et résolutions d’une tension »
Depuis le XIXe siècle, l’essor du réalisme littéraire coïncidant avec les mutations socio-économiques d’une société bourgeoise, capitaliste et en voie d’industrialisation, la littérature construit une pensée de la culture matérielle dont il est intéressant de comprendre les lignes de force sur une période large (1830-2020). Car dans les rapports que la littérature entretient avec le monde pléthorique des objets, il existe une continuité entre les questionnements qui émergent dans la première moitié du XIXe siècle et ceux qui occupent nos sociétés contemporaines. Cette continuité se raconte autour des représentations littéraires des objets et des préoccupations qui leur sont liées selon deux axes de réflexion dominants : la consommation et la mémoire.
En résonance avec les travaux théoriques sur la culture matérielle issus des sciences historiques et sociales, fondatrices des material studies, nous proposerons, lors de cette nouvelle séance du séminaire, d’observer un corpus mixte de textes littéraires, critiques et théoriques pour montrer à la fois un conflit de valeurs entre culture matérielle et culture littéraire et leur imbrication théorique et conceptuelle, entre littérature, histoire et sciences sociales.
La séance du séminaire sera animée par Marta Caraion, professeure de littérature française à l’Université de Lausanne. Spécialiste des rapports entre la littérature et la photographie et auteur d’une nomographie Pour fixer la trace. Photographie, littérature et voyage au milieu du XIXe siècle (Droz, 2003), elle a été commissaire, avec Jean-Pierre Montier, de l’exposition Photolittérature (XIXe-XXIe siècles) à la Fondation Jan Michalski et coordonné le catalogue critique paru en 2016. Son intérêt pour les relations entre la littérature, la science et l’industrie, dans une perspective d’histoire culturelle et d’histoire des idées, a abouti à la publication des Philosophes de la vapeur et des allumettes chimiques : polémique de 1855 sur les relations littérature, science et industrie (Droz, 2008). Depuis plusieurs années Marta Caraion travaille sur les représentations littéraires de la culture matérielle, domaine dans lequel elle développe, à l’Université de Lausanne, un pôle de recherche. Elle dirige actuellement le projet « Littérature et culture matérielle, XIXe-XXIe siècles », financé par le Fonds National Suisse.
Ses publications récentes en lien avec le thème de la séance :
Comment la littérature pense les objets. Théorie littéraire de la culture matérielle, Ceyzérieu, Champ Vallon, 2020.
(dir.) Objets en liberté, Lausanne, Archipel, coll. «Essais», 2005.
(dir.) Usages de l’objet. Littérature, histoire, arts et techniques, XIXe-XXe siècles, Ceyzérieu, Champ Vallon, 2014.
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La suite du séminaire :
- le mercredi 28 février 2024 - Bertrand Gervais (Université du Québec à Montréal) : « Littérature : coloniser de nouveaux espaces »
- le mardi 19 mars 2024 - Anne-Laure Fortin-Tournès (Université du Mans) : « La littérature contemporaine peut-elle être nomade? »
- le lundi 8 avril 2024 - Hélène Baty-Delalande (Université de Rennes II): « L’amitié peut-elle être pensée comme une catégorie littéraire? »
- mai 2024 - David Zerbib (Paris I Panthéon-Sorbonne): « La création calculée. Matérialité numérique, spiritualité computationnelle et intelligence artificielle dans les arts contemporains »
- le mercredi 19 juin 2024 - Alberto Fleitas Rodriguez (Université de Las Palmas de Gran Canaria): « Les frissons de l’indicible : vers une continuité du sublime littéraire ? »
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