"Je hais ces vains auteurs dont la muse forcée / M’entretient de ses feux, toujours froide et glacée ; / Qui s’affligent par art, et, fous de sens rassis, / S’érigent pour rimer en amoureux transis." Boileau (Art poétique, II) se désolait déjà que l'on n'entende plus l'art de la plaintive élégie. On pourra revenir à ses classiques en parcourant le Commentaire sur l'élégie de Tarquinio Galluzzi (1621), que rééditent courageusement les éditions des Belles Lettres dans un texte établi par Émilie-Jade Poliquin. Ce commentaire constitue selon toute vraisemblance le premier traité théorique d’importance consacré au genre élégiaque, qui a exercé une profonde influence sur les premiers traités français consacrés au même objet, qu’il s’agisse du Caractère élégiaque (1640) de La Mesnardière ou des discours que prononce l’abbé Jean-Baptiste Souchay devant l’Académie royale des inscriptions et belles lettres au début du XVIIIe siècle. Fabula vous invite à découvrir quelques pages de cette édition…
Rappelons au passage le sommaire de la revue Romantisme consacré à "L’Élégiaque", accessible en ligne depuis Fabula via Cairn, ainsi que le récent ouvrage de Laetitia Reibaud, L’Élégie européenne au XXe siècle. Persistance et métamorphoses d’un genre poétique antique (Classiques Garnier). On pourra aussi se reporter à l'entrée Élégie de l'index commun de nos deux revues Acta fabula et Fabula-LhT.
(Illustr. : Ariane endormie, Fresque pompéienne, Musée archéologique de Naples)