
Les éditions de l'Éclat rééditent Anatomie comparée des anges, essai de Gustav Theodor Fechner paru en 1825, et qui avait su attirer l’attention d’auteurs tels que William James, Henri Bergson, ou Sigmund Freud. L’ange de Fechner n’a rien de protecteur et n'entretient qu’une vague relation avec notre espèce : il est cosmique ou cosmologique, et s’il nous regarde de quelque manière, c’est plutôt comme une sentinelle facétieuse, campée devant ce qui nous est destiné, mais que nous ne pouvons voir, terrassés par la peur de ce qui nous semble de plus en plus inaccessible: notre propre capacité à imaginer le monde. Tel serait alors aussi l’ange de Fechner: témoin de la perte de nos propres ailes. Le volume donne aussi l'essai Sur la Danse (1824), traduit par Claude Rabant, qui témoigne de l’humour et de la force imaginative de ce philosophe né et mort à Leipzig (1801 -1887). Du père de la psychophysique, qui étudiait les relations entre les événements physiques et les phénomènes psychiques, rappelons que l’éclat a courageusement publié : Nanna, ou la vie psychique des plantes et Le petit livre de la vie après la mort, qui constituent avec cette Anatomie comparée des Anges, un triptyque poético-scientifique, dont l’humour métaphysique n’a pas échappé à Alfred Jarry.