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1ères JOURNÉES SCIENTIFIQUES SUR LES LANGUES AFRICAINES ET LA CRÉATION LITTÉRAIRE« Littérature et usage des langues africaines : enjeux et perspectives identitaires »

1ères JOURNÉES SCIENTIFIQUES SUR LES LANGUES AFRICAINES ET LA CRÉATION LITTÉRAIRE« Littérature et usage des langues africaines : enjeux et perspectives identitaires »

Publié le par Dalia Sbitan (Source : DODO Jean-Claude)

Appel à communications
1ères JOURNÉES SCIENTIFIQUES SUR LES LANGUES AFRICAINES ET LA CRÉATION LITTÉRAIRE
« Littérature et usage des langues africaines : enjeux et perspectives identitaires »
(Université Félix Houphouët-Boigny, Abidjan, Côte d’Ivoire, 07 et 08 Novembre 2024)

Argumentaire :
Les langues locales dans les littératures africaines sont particulièrement vivaces et diversifiées. Ethnologues et linguistes africains, forts d’une longue expérience d’analyse de leurs formes écrites et orales, ont également montré qu’elles conservent leur nature orale, étant destinées à être manifestées par la parole, récitées ou chantées.  Cependant, la question de l’écriture des langues locales est restée jusqu’à présent peu étudiée, alors qu’elle est porteuse d’importants enjeux linguistiques, culturels et politiques. De nos jours, si à l’échelle du continent africain, l’on s’emploie à mener la réflexion sur le problème de la pauvreté des éditions contemporaines en langues africaines et ses solutions possibles, on peut faire le constat que les publications en langues africaines sont numériquement insuffisantes, destinées avant tout à un public scolaire et souvent financées par des fonds publics.

Les publications en langues africaines se heurtent donc partout au problème de manque de maisons d’édition et de structures de diffusion. En outre, alors que le français ou l’anglais, deux langues de rayonnement mondial, sont, à ce propos, frappées du sceau de langues de ʻprestigesʼ, le choix d’une langue africaine est perçu comme restreignant la visibilité d’une œuvre. Dès lors, pour un auteur, écrire dans une langue africaine constitue, dans la plupart des cas, un acte d’engagement qui vise à légitimer et à promouvoir cette langue. Les publications en kabyle en sont un excellent exemple. Interdites en Algérie dans les années 1970 et 1980, elles furent alors réalisées en France. Les maisons d’édition en kabyle font leur retour en Algérie à partir des années 2000, avec la reconnaissance officielle du kabyle (Salhi et Ameziane). Au Sénégal, la publication en wolof de nouvelles comiques inspirées par le genre « maye » est une autre illustration. Ce genre est un récit moins codifié que le conte qui est caractérisé par l’emploi d’aphorismes, avec des personnages stéréotypés comme les époux ou les femmes volages, les faux marabouts. Ces récits sont souvent utilisés pour dénoncer des problèmes sociaux comme la difficulté des conditions de vie ou la corruption des hommes politiques. Quelques romans ont également été édités en wolof. Le premier fut Aawo bi, publié en 1992 par Mame Younouss Dieng (1939-2016). En 2003, Boubacar Boris Diop (né en 1946) fit paraître Doomi Golo qui reçut également un large écho. Ces écrivains revendiquent l’écriture en wolof comme une façon de donner à cette langue le même statut que celui du français (Ndong, Sagna). De façon similaire, des écrivains et intellectuels africains ont traduit des œuvres dans la langue swahili, avec à chaque fois une forte signification politique. Dans les années 1960, Julius Nyerere (1922-1999), le premier président de la Tanzanie, traduisit deux drames de Shakespeare pour montrer que cette langue est aussi riche et précise que l’anglais. Kawegere Fortunatus fit ensuite paraître à Nairobi une traduction en swahili d’Animal Farm de George Orwell, en reprenant le lexique du socialisme africain de Nyerere. À la même époque, au Kenya, la révolte des Mau Mau est évoquée par les premiers romans et récits en swahili. Depuis les années 2000, en République Démocratique du Congo et à Zanzibar, des traductions récentes valorisent les variantes locales de cette langue (Aiello). Ces exemples ne compensent ni la pauvreté numérique quasi générale des éditions en langues africaines ni la quasi absence de l’emploi significatif de ces langues dans les œuvres littéraires, à l’instar de celles écrites dans les langues des colonisateurs. Une telle situation peut sembler paradoxale, contrastant avec le dynamisme des néo-oralités. 

Ces premières journées de réflexion sur la redynamisation des langues africaines dans la littérature sont une occasion de repenser les rapports dialectiques entre ces langues et les littératures africaines, sans oublier ceux qui mettent en scène les langues africaines et celles héritées des colonisateurs. Elles offrent également l’opportunité de soumettre à la réflexion la question de la légitimation des œuvres produites en langues africaines. Au-delà, il s’agit de mobiliser la richesse du répertoire linguistique africain dans des situations de littérature en contexte multilingue et de s’interroger sur les forces et les faiblesses de ce répertoire, à travers la quête de son potentiel plurilinguistique et interculturelle. 

En somme, il s’agit de trouver au cours de ces journées un équilibre dans l’écriture. L’expression « ne pas se tenir trop près, car le résultat peut être flou, cependant ne pas se tenir trop loin pour ne pas négliger » pourrait s’interpréter différemment, mais le message ici reste celui du basculement vers l’écriture pour le présent et pour l'avenir les langues africaines, au regard du passé riche et profond de la culture africaine, sans toutefois y être totalement absorbée. Le défi actuel est de provoquer le changement profond qui puisse porter l’écriture africaine à un niveau significatif. Cela requiert la mutualisation des efforts et du travail individuel sur la question de la valorisation des langues locales africaines qui est supposée intéresser l’ensemble des communautés, pour la préservation et la pérennisation de l’identité culturelle africaine.   

Pour mener les réflexions, nous proposons plusieurs axes (qui ne sont pas exclusifs) autour desquels les participants pourront inscrire leurs propositions de communications :

Axe 1 : Recherche scientifique et évolution linguistique de l’écriture africaine
Axe 2 : Langues Africaines, oralité et écriture
Axe 3 : Perception de la cosmogonie traditionnelle à travers l’usage  des langues africaines
Axe 4 : Situation des langues africaines dans un contexte multipolaire
Axe 5 : Discours et représentations des langues africaines dans les pratiques communicationnelles.
Axe 6 : Autres…

Les propositions de communications en 300 mots sont à envoyer à l’adresse suivante: secretariat_grilcl@ujlg.edu.ci

Les frais de transport et d’hébergement seront à la charge des participants. Les frais de participation (comprenant les pauses-café et pauses-déjeuner) sont fixés pour les Enseignants-Chercheurs et Chercheurs à 50 000 FCFA (76,22 Euros) ; Docteurs non recrutés, Doctorants et Mastérants à 25 000 FCFA (38,11 Euros) ; Autres à 25 000 FCFA 38,11 Euros).  
Les langues de travail sont le français et l’anglais.

CALENDRIER
1er décembre 2023 : Diffusion de l’appel à communications
15 janvier, 15 Avril et 15 Juin 2024 : Rediffusion de l’appel
1er juillet 2024 : Date limite de réception des propositions de communication (Résumés)
15 juillet 2024 : Notification (acceptation ou refus)
15 octobre 2024 : Réception du texte intégrale
7 et 8 novembre 2024 : Déroulement des journées
30 novembre 2024 : Retour des articles corrigés
15 décembre 2024 : Publication des actes de la journée
Les informations relatives à l’organisation pratique des journées seront envoyées à ceux dont les propositions auront été retenues. Les organisateurs pourront communiquer des adresses de structures afin de faciliter l’hébergement qui reste à leur charge

Président du Comité Scientifique :
Pr KRA Kouakou Appoh Enoc, Responsable, Laboratoire Dynamique des Langues et Discours, (LADYLAD), Université Felix Houphouët-Boigny, Abidjan, Côte d’Ivoire

Vice-Président du Comité Scientifique :
Pr BOHUI Djédjé Hilaire, Directeur scientifique, Laboratoire Dynamique des Langues et Discours (LADYLAD), Université Felix Houphouët-Boigny, Abidjan, Côte d’Ivoire

Membre du Comité Scientifique :
Pr Firmin AHOUA, Université Félix Houphouët-Boigny
Pr Abo Justin KOUAMÉ, Université Félix Houphouët-Boigny
Pr Hilaire BOHUI, Université Félix Houphouët-Boigny
Pr Zasseli Ignace BIAKA, Université Félix Houphouët-Boigny
Pr Paul N’Guessan BECHIE, Université Félix Houphouët-Boigny
Pr Yapo Joseph BOGNY, Université Félix Houphouët-Boigny
Pr Abia Alain Laurent ABOA, Université Félix Houphouët-Boigny
Pr Koia Jean-Martial KOUAME, Université Félix Houphouët-Boigny
Pr Tano Williams Jacob EKOU, Université Félix Houphouët-Boigny
Pr Kouakou Appoh Enoc KRA, Université Félix Houphouët-Boigny
Pr Moufoutaou ADJERAN, Université d’Abomey-Calavi  
Pr Louis Obou, Université Félix Houphouët-Boigny
Pr Koné Issiaka, Université Jean Lorougnon-Guédé-Daloa
Dr (MC) SANOGO Amidou, Université Félix Houphouët-Boigny
Dr (MC) Alain Albert ADEKPATE, Université Félix Houphouët-Boigny
Dr (MC) Kallet Abraham VAHOUA, Université Félix Houphouët-Boigny
Dr (MC) Blé François KIPRE, Université Félix Houphouët-Boigny
Dr (MC) Munseu Alida HOUMEGA, Université Félix Houphouët-Boigny
Dr (MC) Bra BOSSON Épe DJEREDOU, Université Félix Houphouët-Boigny

Président du Comité d’organisation :
NAOUNOU Amédée, Maître de conférences, (Ladylad/℮relci/Ladyster, Grilcl), Université Jean Lorougnon Guédé-Daloa (Côte d’Ivoire)

Coordination :
Dr (MC) BÉRÉ Anatole
Dr (MC) ADEKPATÉ Alain Albert

Membre du comité d’organisation

Commission secrétariat
Dr BOHOUSSOU LOUIS CHARLES KOUADIO KOUAME
Dr YEBOUA KOFFI
Dr DIALLO FATOUMATA
Dr KONATÉ YAYA
Dr DIABY AISSATA
Dr APPIA KOUADIO
Dr SYLLA BAKARI
Dr ANDJOU FRÉDÉRIC 
Dr BOLI BI PHILIPPS
Dr KOUACOU N’GORAN JACQUES  
Dr N’GUESSAN AKPAN DESIRE  
Dr N'GORAN FORTUNA
Dr YAO ALFRED   

Commission sécurité, santé et hygiène
Dr GONDO BLEU GILDAS
Dr LAWA PRIVAT  
Dr DIARASSOUBA MOUSSA  
Dr AMADOU
Dr KONDRO
M. YAO KOUAKOU ANTOINE (Doctorant) 

Commission accueil et protocole
Dr YEO YESONGUIEDJO
Dr KOUAME JEAN-CLAUDE
Dr KONE ANTOINE
Dr BOGNY ARISTIDE

Commission hébergement et transport
Dr ALLOU ALLOU SERGE YANNICK
Dr YOUANT YVES-MARCEL
Dr SECREDOU KOUAME MARIUS
Dr N’GORAN Fortuna

Commission restauration
Dre NIAMIEN CHRISTIANE
Dre ALLA N'GUESSAN EDMONDE-ANDREA
Dre GUEHI JOSEE
Dre KROUWA STEPHANIE
Dre OURAGA MIREILLE
Dre YAO ESTHER
Commission Communication
Dr DODO JEAN-CLAUDE
Dr FALLE VELEROU
Dr KONE APALO
Dr LOUA Cyrille

Commission Finance
Dre LASME BAI VIERGE
Dre DRI LOU CLAUDINE
Dr BALLA ADAMA
Dr KONE KASSOUM

Commission Logistique
Dr NOKPO ANDERSON
Dr GOGBEU FRANCIS
N’DA KONAN ERIC
DJAHUI KOUASSI DALY JEAN-PIERRE
Contacts : (+225) 07 07 85 62 92 / 01 02 77 90 51 / 05 06 49 67 49

Bibliographie Indicative :
1-Guillorel, Hervé, « Onomastique, marqueurs identitaires et plurilinguisme. Les enjeux politiques de la toponymie et de l’anthroponymie », Droit et cultures, 64, 2012, p. 11-50.
2-Marcellesi, Christiane, « Néologie et fonctions du langage », Langages, 36 (La néologie lexicale), 1974.
3-Suchet, Myriam, L’Imaginaire hétérolingue : ce que nous apprennent les textes à la croisée des langues, Paris, Garnier, 2014.
4-Ugochukwu (dir.), Approches littéraires de l’oralité africaine, Paris, Karthala, 2005, Cahiers d’Études africaines, 195, 2009, .
5-Vincent Hecquet, « Ursula Baumgardt (dir.). — Littératures en langues africaines. Production et diffusion », Cahiers d’études africaines, 237 | 2020, 184-187.

  • Responsable :
    NAOUNOU Amédée
  • Adresse :
    Université Félix Houphouët-Boigny, Cocody-Abidjan