En se concentrant sur l’époque contemporaine, ce colloque a pour but d’actualiser les recherches consacrées aux affinités qui existent entre le cinéma et les fantômes. Qui sont les spectres filmiques de notre temps ? Comment approcher leur vécu par l’intermédiaire du cinéma ? Répondre à ces questions implique de prêter attention à la manière dont des figures issues du folklore fantastique structurent notre compréhension politique du réel. Travaillant au croisement des images et des imaginaires, nous nous proposons d’explorer les transformations (esthétiques, sociologiques, philosophiques, politiques, etc.) les plus récentes de notre histoire commune, de nommer les nouveaux fantômes qui en découlent, d’étudier la manière dont le cinéma les produit (parfois), les accompagne (souvent), et les rejoue au prisme de ses conditions singulières d’apparition.
Programme
Jeudi 7 décembre
9h30. Accueil
9h45. Ouverture
Matin : Un fantôme dans l’image
Modérateur : Raphaël Jaudon
10h. Ève Tayac (Université Toulouse Jean Jaurès), « Miracle ou Effondrement : les spectres plastiques de notre temps vus comme marqueurs critiques d’un cinéma émancipé »
10h50. Daniel Sanchez Medina (Université Rennes 2), « La nuisance comme porte-empreinte »
11h40. Philippe Ortoli (Université de Caen Normandie), « Derrière le moniteur / Spectres en réseau »
12h30. Repas
Après-midi : Marginalités spectrales
Modérateur : Yann Calvet
14h. Émilie Lamoine (Université Paris 8), « De la disparition spectrale des migrants dans l’image. Inland de Tariq Teguia (2008), Chant pour la ville enfouie de Nicolas Klotz et Elisabeth Perceval (2022), Ailleurs, partout de Vivianne Perelmuter et Isabelle Ingold (2020) »
14h50. Alice Letoulat (Université de Poitiers), « Hantise du HLM : figures de la spectralité dans Les Misérables (Ly, 2019) et Gagarine (Liatard et Trouilh, 2020) »
15h40 PAUSE
15h50. Théo Guidarelli (Université Paris 3), « Figurer le “fantôme homosexuel” : le cas du cinéma français contemporain (Les témoins d’André Téchiné, Avant que j’oublie de Jacques Nolot et Portrait de la jeune fille en feu de Céline Sciamma) »
16h40. Raphaël Szöllösy (Université de Strasbourg), « Hantises d’Atlanta : Donald Glover, James Baldwin, Oscar Micheaux »
17h30. Fin de la journée
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Vendredi 8 décembre
9h00. Accueil
Matin : Cartographie de la revenance
Modérateur : Philippe Ortoli
9h15. Catarina Bassotti (Université Paris 1), « Spectres de l’umbanda et du candomblé dans le cinéma brésilien d’hier et d’aujourd’hui »
10h05. Camille Lecuyer (Université de Cergy), « “Hay alguien allí abajo que camina” Les photographies de disparu⋅e⋅s comme mécanisme de l’horreur dans La Llorona (2019) »
10h55 PAUSE
11h05. Hwa-Yeon Chaumier (Université Lyon 3), « La figure de la Revenante dans le cinéma sud-coréen contemporain : modernité et flux transculturels en Asie de l’Est »
11h55. Léa Aliamus (Université de Caen Normandie), « Les spectres de La Femme de Tchaïkovski (Kirill Serebrennikov, 2022) : entre incarnations fantasmatiques et promesse de disparition »
12h45. Repas
Après-midi : Machines à fantômes
Modérateur : Raphaël Szöllösy
14h15. Louise Bouvet-Zieleskiewicz (Université Paris 1), « Un cinéma en latence : l’événement spectral et l’arrêt-sur-image numérique (Laura Mulvey, Death 24x a Second: Stillness and the Moving Image) »
15h05. Occitane Lacurie (Université Paris 1), « L’ingénieur et le fantôme. Retour sur une scène de cinéma »
15h55. Jean-Baptiste Carobolante (École supérieure d’art de Dunkerque-Tourcoing), « Spectralité et peurs contemporaines »
16h45. Discussion et clôture.