
Il est impossible de reléguer la pandémie de Covid-19 à un passé définitivement révolu, tant cet épisode se révèle porteur d’indispensables enseignements. Tenter de définir le monde tel que nous en avons fait l’expérience à l’heure de la pandémie, c’est aboutir à un paradoxe radical. Dans un nouvel essai intitulé Dans quel monde vivons-nous ? Phénoménologie de la pandémie (Flammarion), Judith Butler montre que le mode même de propagation de la maladie à l’échelle planétaire rend plus patente que jamais notre interdépendance : par le toucher, par la respiration, par la plus élémentaire cohabitation à travers l’espace, nous mettons notre vie et celle d’autrui en jeu. Mais aussi que jamais les inégalités sociales n’ont été aussi flagrantes. Ce sont les personnes les plus vulnérables qui font les frais de la pandémie dans une indifférence totale : leurs vies mêmes sont-elles vivables ? Leurs morts mêmes sont-elles pleurables ? Partageons-nous bien un seul et même monde ? Fabula vous invite à feuilleter le livre…