Questions de société
Judith Butler, Dans quel monde vivons-nous ? Phénoménologie de la pandémie

Judith Butler, Dans quel monde vivons-nous ? Phénoménologie de la pandémie

Publié le par Marc Escola

Il est impossible de reléguer la pandémie de Covid-19 à un passé définitivement révolu, tant cet épisode se révèle porteur d’indispensables enseignements. Dans quel monde vivons-nous désormais ? Tenter de définir le monde tel que nous en avons fait l’expérience à l’heure de la pandémie, c’est aboutir à un paradoxe radical.

D’une part, le mode même de propagation de la maladie à l’échelle planétaire rend plus patente que jamais notre interdépendance : par le toucher, par la respiration, par la plus élémentaire cohabitation à travers l’espace, nous mettons notre vie et celle d’autrui en jeu. D’autre part, jamais les inégalités sociales n’ont été aussi flagrantes. Ce sont les personnes les plus vulnérables qui font les frais de la pandémie dans une indifférence totale : leurs vies mêmes sont-elles vivables ? Leurs morts mêmes sont-elles pleurables ? Partageons-nous bien un seul et même monde ?

Mobilisant les concepts élaborés par Max Scheler, Edmund Husserl ou Maurice Merleau-Ponty, mais également les apports des pensées féministe, queer et antiraciste, ce premier grand essai philosophique sur la pandémie, par l’un des esprits les plus pénétrants du siècle, met à nu les limites de l’individualité et la violence du capitalisme contemporain, et s’attelle à la question incontournable : comment reconstruire un monde habitable par tous ?

Feuilleter le livre…

On peut lire sur en-attendant-nadeau.fr un article sur cet ouvrage :

"Reconnaître notre monde vivable", par Louis Mühlethaler (en ligne le 13 février 2024).

Dans son essai Dans quel monde vivons-nous ?, Judith Butler tente de penser le monde pandémique dans lequel nous vivons à la lumière de la phénoménologie. Si l’ensemble des réflexions ne tient pas toutes les promesses du renouveau de la pensée pandémique, la stimulation que peut susciter cette réflexion tient à sa puissance de synthèse ainsi qu’à la pertinence et à la portée de certaines de ses références.