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Georges Didi-Huberman toujours affecté

Georges Didi-Huberman toujours affecté

Publié le par Marc Escola

Affects, émotions ou passions forment quelque chose comme nos indéfectibles milieux de vie : des atmosphères en mouvement. L’aube même de la littérature européenne ne fut d’abord que parole donnée à l’affect : c’est quand Homère commença l’Iliade sur la nécessité de chanter une émotion de colère. Dans son nouvel essai intitulé Brouillards de peines et de désirs (Minuit), Georges Didi-Huberman propose une traversée ou, plutôt, un vagabondage dans la multiplicité des "faits d’affects". "Dans leurs théories, pour lesquelles il aura fallu convoquer de l’anthropologie et de la phénoménologie, de la psychanalyse et de l’esthétique... Il y fallait aussi des images (de Caravage ou Friedrich à Rodin ou Lucio Fontana) puisque les affects s’y « précipitent » souvent. Non moins que des poèmes (de Novalis ou Leopardi à Marina Tsvétaïeva ou Henri Michaux) qui savent en rephraser l’intensité, et des chroniques (de Saint-Simon ou Marcel Proust à Clarice Lispector) qui savent en raconter le devenir. Enfin il y fallait des gestes puisque nos peines et nos désirs s’expriment sans fin dans nos corps, nos visages ou nos mains par exemple"Fabula vous invite à lire le début de l'ouvrage et découvrir la Table des matières…

Paraît dans le même temps un double numéro de Critique consacré la pensée de Georges Didi-Huberman dont l'œuvre (plus de quatre-vingt titres à ce jour) se déploie dans de nombreuses directions. Nulle dispersion, pourtant : un étoilement plutôt, autour d’une passion du sens constamment innervée par un souci éthique. La revue est à retrouver en librairie ou à lire en ligne via Cairn…