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Paris, métropole polyphonique : pour une histoire de la presse parisienne en langue étrangère (XIXe-XXIe siècle)

Paris, métropole polyphonique : pour une histoire de la presse parisienne en langue étrangère (XIXe-XXIe siècle)

Publié le par Perrine Coudurier (Source : Nicolas Pitsos )

Le CREE (Inalco)  avec le Centre d'Histoire Culturelle des Sociétés Contemporaines (Université Paris-Saclay), la BnF, l'ICT (Université de Paris), le LARCA UMR 8225, (Université de Paris, CNRS) et en partenariat avec la BULAC, La Contemporaine, coorganise la 8ème rencontre du réseau Transfopress (Réseau transnational pour l'étude de la presse en langues étrangères), intitulée

"Paris, métropole polyphonique : pour une histoire de la presse parisienne en langue étrangère (XIXe-XXIe siècle)".

Argumentaire


Paris, comme d'autres mégapoles-métropoles européennes et mondiales, s'est construite au fil du temps par une succession de migrations internes, auxquelles sont venues s’ajouter plusieurs vagues d’immigration. République des arts et des lettres, lieu de refuge, de création et de légitimation, surnommée la « Babel des temps modernes », la Ville-Lumière a été au cours de deux derniers siècles, une destination privilégiée de différents types de mouvement de population. Sous la Monarchie de Juillet, le Second Empire et jusqu'à la Troisième République, des étudiants et des artistes de toutes origines évoluent dans l'espace parisien à côté de réfugiés politiques et d'ouvriers de provenances multiples, mais également de visiteurs et de résidents fortunés. On s'installe à Paris pour fuir la répression ou la persécution politique, pour profiter de l'offre culturelle et scientifique de la ville, ou encore en espérant y trouver un moyen de subsistance. Depuis la Deuxième Guerre mondiale, la Guerre Froide, la décolonisation, la multiplication de guerres civiles ou de confrontations régionales à partir des années 1990, des victimes de régimes autoritaires et totalitaires ou de conflits y ont côtoyé des artistes attirés par la créativité culturelle de la capitale française, des dissidents et exilés politiques y ont rejoint des migrants à la recherche d'un meilleur avenir. Des personnes d'horizons géographiques divers et variés, ont constitué la société parisienne et ont contribué à la fabrique d’une métropole cosmopolite et polyphonique.
Au sein de cette mosaïque d'une grande diversité linguistique, des journaux et des périodiques s'adressant à un public maîtrisant peu ou pas le français, ont vu le jour.
 
Ce colloque se fixe pour objectif de mettre en évidence comment la presse publiée dans la région parisienne, dans des langues autres que le français, contribue à une meilleure connaissance de sa topographie, de sa sociologie, de l’évolution de son paysage socioculturel. L’étude des journaux et des périodiques fondés par ou pour les différentes communautés linguistiques, devrait permettre d’éclairer cet angle mort de l’histoire de la presse parisienne et de poser les jalons d’une histoire polyphonique de la presse publiée à Paris et dans ses environs directs.
 
Dans une telle perspective, il s'agit de relever les différents lieux liés à la production et à la circulation de ces journaux, de repérer les acteurs qui les ont initiés, alimentés et fait vivre, répertorier les langues et les formes de leur rédaction et de leur publication. Cette presse a été produite dans des imprimeries, a circulé grâce à des réseaux de distribution, a introduit ou reproduit des modèles éditoriaux et graphiques, a touché un lectorat et a également stimulé une vie économique et culturelle spécifique, grâce notamment aux publicités qu'elle héberge pour des entreprises ou des associations reflétant l'activité des différentes communautés linguistiques.

Ce colloque réunit d’un côté des chercheurs travaillant sur l'histoire de la presse, l'histoire de l'immigration, l’histoire de l’exil, de l’expatriation et du « tourisme », l'histoire de Paris et de ses quartiers, notamment, et d’un autre côté les acteurs des bibliothèques œuvrant pour le signalement, la conservation et la valorisation de ces collections.

Organisation:

Diana Cooper-Richet (CHCSC/Université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines)
Nicolas Pitsos (BULAC, CREE/Inalco)
Isabelle Richet (LARCA UMR 8225/Université de Paris)

Programme et affiche sont en pièces jointes.