Actualité
Appels à contributions
Silence = Violence ? (Paris Sorbonne)

Silence = Violence ? (Paris Sorbonne)

Publié le par Marc Escola (Source : Institut Acte)

Appel à communication :  

Journée d'études

Silence = violence ? 

Paris, 16 janvier 2021

 

                                                                                      A qui de droit :

                                                                                Les tableaux blancs vinrent

                                                                          en premier ; ma pièce silencieuse

                                                                             vint ensuite[1].

Le 29 août 1952, John Cage « jouait » sa pièce la plus célèbre : Silence 4’33”. Pendant quatre minutes et trente-trois secondes, une salle pleine écouta, paradoxalement, une pièce silencieuse, qui encore aujourd’hui fait parler d’elle. Le silence prenait ainsi, pour la première fois, une place d’honneur dans une composition musicale : il n’était plus une pause entre une note et l’autre, mais une véritable - et paradoxale - composition musicale. Le compositeur américain avait mis en musique ce qu’il voyait dans un tableau blanc. La Journée d'études Silence=violence ? se propose, ainsi, de réfléchir sur la notion de silence dans ses différents usages et dimensions au sein de la création et réception artistique en se penchant sur sa relation avec la violence.

Tout d’abord, c'est la notion même de silence qu’il faut interroger : comment peut-elle être définie ? quelles limites présente-t-elle dans les différents arts ? Au fil du temps avec les changements techniques quelle valeur a-t-elle prise ? Le silence peut être envisagé de plusieurs manières : on parle de silence comme étant un matériel artistique essentiel dans une composition - musicale, graphique, littéraire, etc… -, comme un produit artistique tout court ou encore comme absence totale de création, ou manifestation de censure en lui donnant ainsi une dimension politique qui ne peut pas se passer d'être interrogée.

Dans son sens commun, le mot silence est souvent associé à une idée de paix, de calme et de tranquillité. La violence, au contraire, est en lien avec la force et l’agressivité. Peut-on associer, dans la production artistique, ces deux concepts qui semblent s’opposer ? Comment cette opération a-t-elle été effectuée dans les arts ? Peut-on utiliser le silence comme une forme de violence ? Quelle est la dimension politique du silence ? Si l’on pense à la force du silence, peut-on envisager de l’utiliser comme étant un médium subversif et émancipateur dans les arts ?

 Cette journée se propose d'étudier le silence et sa dimension plus intime ainsi que l'éventualité subversive et émancipatrice que l’on peut retrouver dans toutes les manifestations artistiques (styles, techniques, pratiques, etc.), d’un point de vue productif, tout comme réceptif. Il s’agira, aussi, de mettre en question les techniques innovatrices, l’évolution du matériau, la porosité entre les différents styles, sphères sociales et arts même.

*

Propositions

Les propositions de communication peuvent être soumises en français ou en anglais. Elles doivent être de 600 mots maximum et accompagnées d'une bibliographie sommaire et une brève présentation de l'auteur.

Les réponses à cet appel doivent être envoyées à silenceviolencejournee@gmail.com  le 30 septembre dernier délai.

Une place particulière sera donnée aux jeunes chercheuses et chercheurs.

La notification aux auteurs sera envoyée pendant la semaine du 15 octobre.

*

Comité scientifique

Jean-Marc Lachaud (Professeur, Paris I)

Bernard Vouilloux (Professeur, Sorbonne Universités)

Anna Paola Bellini  (doctorante, Sorbonne Universités)

Cristina Parapar (doctorante, Paris I)

 

 

[1]  CAGE, J.,  Silence: Lectures and Writings, Wesleyan University Press, Middletown (city), 1961,  p. 98.