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Rhétorique et argumentation dans les textes (africains) francophones

Rhétorique et argumentation dans les textes (africains) francophones

Publié le par Université de Lausanne (Source : Benjamin Ngong, PhD)

Projet de livre (ouvrage collectif): Rhétorique et argumentation dans les textes (africains) francophones

 
Bien que la rhétorique et l’argumentation aient été théorisées par l’Occident (Platon, Aristote, Socrate, Perelman, l’école américaine, etc), dans la pratique ces deux entités sont une partie intégrante de l’expérience humaine universelle et sont présentes dans une variété de textes. Récemment, les travaux de Ruth Amossy (Université de Tel Aviv) ont montré que des couplages sont possibles entre la rhétorique, l’argumentation, l’analyse de la langue et l’analyse du discours. C’est dire que l’analyse du discours en langue ou en situation de discours ouvre de nombreuses avenues d’exploration. Les textes africains n’échappent pas à ce phénomène mais force est de constater la quasi-inexistence d’études en la matière concernant l’espace africain. Cet ­­­­­­­ouvrage veut combler un vide : l'application de la rhétorique et de l’argumentation aux textes africains. Il ambitionne d’ouvrir une variété de textes africains à l’exploration de ces deux notions tout en gardant un œil sur la spécificité africaine. Le mot « texte » est compris dans son acception la plus large pour explorer une variété de supports : textes oraux, écrits, audio-visuels, etc.  La parole revêt en Afrique plusieurs dimensions : le sacré, le ludique, le politique, le distractif, etc. Quelles sont les conditions d’une parole africaine efficace en situation de communication ? Selon le traditionaliste Amadou Hampâté Bâ La parole africaine serait particulière et différente de l’occidentale parce que cette parole africaine n’est pas directe, préférant user de la suggestion. En effet, dans une interview à L’ORTF en 1969, Bâ affirmait au journaliste Enrico Fulchignoni qu’une spécificité de l’Africain est qu’il parle beaucoup plus en paraboles.[1]

Cette remarque de Bâ, si elle se vérifie dans les échanges oraux, s’applique-t-elle à des textes écrits et filmés ?  La parole africaine a-t-elle changé de la période précoloniale à la période postcoloniale ? Quels enjeux cela implique-t-il dans des sociétés africaines en mutation et en transition ? Une ouverture est possible vers une approche comparée des paroles et logiques africaines et occidentales. Le Malentendu colonial, film de Jean-Marie Teno offre une analyse argumentative révélant les contradictions du projet colonial en Afrique et qui mérite d’être explorée à nouveau.  Récemment, sur la terre africaine, en Tunisie, le chercheur Mansour M’Henni crée un nouveau champ d’études, «la Nouvelle Brachylogie. »  Si la Brachylogie vise une élocution courte, «la Nouvelle Brachylogie»  veut instituer une démocratie de la conversation, dans le respect de l’autre, et dans la relativité de la vérité.[2]

L’argumentation politique peut aussi être analysée car l’actualité récente offre de nombreuses possibilités : controverses sur la modification de la constitution, sur l’opportunité d’un troisième mandat présidentiel, sur le prolongement du mandat des députés au Burkina Faso, sur l’augmentation du salaire des députés en RDC, sur l’opportunité de la construction d’un hôpital dans une forêt classée au Burkina, etc. Il ne s’agira pas de savoir qui a raison ou tort, mais de juger de la pertinence des arguments et de l’argumentation de chacun. 

Quelques pistes d’explorations :

-Rhétorique des textes africains : le dit, l’inter-dit, le peu dit.

-Stratégies discursives/dialogiques (à succès ou à échec)

-Comment la parole persuasive est-elle représentée dans les œuvres africaines ?

-Argumentation et Eco critique : La nature comme élément argumentatif.

-Le rôle de la passion dans l’argumentation africaine.

-L’influence argumentative des réseaux sociaux (Facebook, Tweeter, etc) et leur impact sur les sphères socio-politiques.

-La Brachylogie des textes africains

-La rhétorique des lieux (espaces) dans le cinéma africain.

-Approche comparée de discours dans des textes africains. 

-Forces et faiblesses rhétoriques dans des textes africains 

-La rhétorique de l’image (film et documentaire) africaine

-Place (lieu) de cette rhétorique (morceau) dans le texte global (positionnement)

-Figures de Rhétorique structurantes (métaphore, synecdoque, métonymie…)

-Rhétorique et analyse conversationnelle (vers un consensus/ une dissension ; management des faces)

Instructions aux contribut.eurs.rices

1-Les articles doivent être rédigés en français.

2-Maximum de 25 pages, minimum de 15 pages (interlignes doubles, Times New Roman 12)

3-Indiquer immédiatement après le titre de l’article, vos noms et prénom, ainsi que votre affiliation académique.

4-Résumé de l’article (50 à 100 mots) en français et en anglais.

5-Séparer les principales parties de l’article par des sous-titres.

6-Les titres d’ouvrages doivent être en italiques. 

7-Mettre en retrait toute citation de plus de 4 lignes, sans guillemets, police 10.

8-Appel de notes de bas de page : numérotez consécutivement les notes du début à la fin de l’article selon le modèle : Nom de l’auteur, prénom, « titre de l’article », édition, année, pages.

9-Référence bibliographique en fin d’article suivant le modèle susmentionné.

10- Envoyez les résumés et les articles par voie électronique à : esankara@yahoo.com

11-La date limite pour la réception des propositions de résumés est fixée au 25 janvier 2022.

12-La soumission des articles définitifs se fera le 31 Mars 2022.


 


[1] Documentaire de 1969, rubrique «Un certain regard », «Amadou Hampâté Bâ ». https://www.youtube.com/watch?v=t1i3rweFa48   3’57.
 
[2] Colloque mondial de Brachylogie en Côte d’Ivoire : « La Brachylogie face au désastre ». Octobre 2021.