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Répondre de la violence : éléments pour une éthi-cosmopolitique (Marc Crépon)

Répondre de la violence : éléments pour une éthi-cosmopolitique (Marc Crépon)

Publié le par Matthieu Vernet

CERILAC Paris-Diderot -Sorbonne Paris Cité

Ecrire et penser avec l’histoire à l’échelle du « monde » ?

Séminaire animé par Catherine Coquio

Entrée libre.

Paris-Diderot –Grands Moulins, 5 rue Thomas Mann (Bâtiment C, 6e étage). 

http://ufrlac.lac.univ-paris-diderot.fr/CERILAC_WEB/FR/PAGE_Axe.awp?P1=25

 

Mardi 20 mai 2014 – salle Pierre Albouy – 15h-17h15

Marc Crépon :

« Répondre de la violence : éléments pour une éthi-cosmopolitique ».

 

 « Il importe au plus haut point de savoir si l’on n’est pas le dupe de la morale », écrivait Levinas dans la préface de Totalité et infini. S’il est un domaine ou un champ de prescriptions, d’injonctions et d’impératifs pour lesquels cette recommandation prend une résonance toute particulière, c’est bien celui qui engage l’articulation de l’éthique et de la politique dans la représentation de la guerre. Qu’en est-il, en effet, de ces règles de morale qui se rappellent au politique, qu’il s’adresse à lui-même ou, tout aussi bien, que les dirigeants politiques, leurs conseillers ou leurs partisans invoquent, mettent en avant ou dont ils martèlent l’opinion quand ils construisent et diffusent cette représentation pour justifier telle ou telle de leurs décisions et de leurs actions ? N’est-on pas dupe de la morale quand les intérêts industriels, économiques et géopolitiques d’une guerre sont déguisés en « croisade contre le mal » ? Et, en même temps qu’adviendrait-il si, au bout du compte, on considérait que la politique se moque de la morale, qu’elle n’en a que faire dans le calcul des intérêts qui lui sont propres ? Qu’adviendrait-il sinon un consentement généralisé au meurtre, l’acceptation résignée ou réjouie de tous les moyens qui lui sembleraient nécessaires à la poursuite de ses objectifs ? Peut-on sortir de ce dilemme, dont un grand nombre des représentations de la guerre restent prisonnières ?

Discussion autour des deux derniers livres de Marc Crépon : Le consentement meurtrier (2012), La vocation de l’écriture, la littérature et la philosophie à l’épreuve de la violence (2013), avec Catherine Coquio et Claude Mouchard, et la participation de Martine Leibovici.

Marc CREPON est philosophe et traducteur. Directeur de recherche au CNRS (Archives Husserl), il dirige depuis 2011 le Département de philosophie de l’ENS-Ulm. Il a travaillé sur la question des langues et communautés dans les philosophies française et allemande (XVIIIe-XXe siècles), sur la philosophie politique et morale contemporaine française (Foucault, Derrida, Levinas, Lyotard, Ricoeur), et la violence est le fil conducteur de ses derniers livres. Parmi ses publications : Elections. De la démophobie, Hermann, 2012 ; La guerre des civilisations, Galilée, 2010 ; La culture de la peur I et II, Galilée, 2008 et 2010 ;  Vivre avec la pensée de la mort et la mémoire des guerres, Hermann, 2008 ; De la démocratie participative, fondements et limites, avec Bernard Stiegler, Mille et une nuits, 2007 ; Altérités de l’Europe, Galilée, 200 ; Langues sans demeure, Galilée, 2005 ; Terreur et poésie, Galilée, 2004 ; L’imposture du choc des civilisations, Pleins Feux, 2002 ; Les promesses du langage. Benjamin, Rosenzweig, Heidegger, Vrin, 2001 ; Le malin génie des langues. Essais sur Nietzsche, Heidegger, Rosenzweig, Vrin, 2000 ; Les Géographies de l’esprit, Payot, 1996