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Renaissance : Nouvelles Voies (Séminaire Virtuel Interdisciplinaire, Séance Études sur les femmes)

Renaissance : Nouvelles Voies (Séminaire Virtuel Interdisciplinaire, Séance Études sur les femmes)

Publié le par Université de Lausanne (Source : Eugenio Refini)

Renaissance : Nouvelles Voies | Renaissance: New Ways

Séminaire Virtuel Interdisciplinaire

Séance Études sur les femmes

vendredi 4 février 2022, à 10h-13h (NY) / 15h-18h (Londres) / 16h-19h (Paris) / 23h-02h (Tokyo) / 24h-03h (Sydney)

MICHÈLE CLÉMENT (Université Lyon 2, France)
Étude sur les femmes et nouvelles voies de la recherche sur la Renaissance

Études sur les femmes, études féministes, études sur le masculin, études du genre, études queer… les étiquettes sont nombreuses pour définir les manières nouvelles d’appréhender les productions littéraires, les échanges culturels et les positionnements sociaux depuis une quarantaine d’années, en tenant compte du genre des producteurs et productrices du XVIe siècle. Les historiennes et historiens ont été plus tôt concernés que les littéraires, les collègues canadiens et états-uniens plus tôt que les collègues européens. C’est au tout début des années 1980 que les choses ont commencé à émerger dans le monde universitaire et la France a été lente à rejoindre le mouvement, depuis une petite vingtaine d’années, et encore timidement sur les problématiques de genre qui suscitent toujours des réticences. Là où les historiennes et historiens ont une revue depuis 1995, Clio. Femmes, Genre, Histoire, les littéraires n’ont pas d’instrument ad hoc. Là où les historiennes et historiens ont disposé d’une Histoire des femmes en Occident en 1991, les littéraires ont disposé de Femmes et littérature. Une Histoire culturelle en 2020. Peut-on, grâce à une perspective cavalière sur les quarante dernières années, tirer quelques éléments pour relever les réticences et éclairer les effets de ces nouveaux questionnements sur l’analyse de la Renaissance ?

HÉLÈNE CAZES (University of Victoria, Canada)
Les Genres de l’anatomie : la « nature » de la femme

Le projet Perfecta (La perfection féminine entre discours anatomiques et défense des femmes, XVIe-XVIIIe siècles) interroge la coïncidence temporelle entre le discours sur le corps féminin que développent les « nouveaux » anatomistes après Berengario da Carpi et la revendication des femmes à la visibilité et à l’égalité. L’inclusion, difficile, du féminin dans un système jusque-là décliné au masculin ébranle l’entière compréhension du corps comme celle de l’humanité. Empruntant à la théorie du genre les notions de visibilité, stéréotype, spectre et sexe biologique, le projet Perfecta a documenté les discours, passés en récit de « découverte », sur l’appareil génital féminin chez les anatomistes et chirurgiens de la première modernité. Il trace une généalogie pour la visibilité anatomique donnée à la « nature » des femmes. La surprise la plus frappante de cette récolte de textes et images est celle de l’insuffisance des notions de « sexe », de « donnée biologique » pour décrire ce qui n’appartiendrait pas au genre dans l’identité sexuée. Car les anatomistes utilisent et construisent le genre… En présentant quelques textes (Berengario da Carpi, Estienne, Paré, Pictorius, Joubert) sur la « nature des femmes », la pureté des vierges et les preuves de la virginité, nous documenterons les rencontres et heurts entre discours anatomique et discours sur le genre féminin. Comment faire sens d’un corps sans queue ni tête, privé de tradition savante, aux temps de l’humanisme ? L’anatomie fait-elle la lumière sur l’invisible ? Serait-ce la visibilité revendiquée, à la même époque, par les premières féministes ? Ou bien, le genre ferait-il autorité ? Surtout, nous nous attarderons sur la nécessaire prudence quant à l’application des catégories du genre pour l’analyse des cultures de la première modernité, quand ces catégories reposent sur un très court récit de la modernité, où la Renaissance occupe la fin du premier chapitre et où le recours à des documents anciens sert parfois des fins très contemporaines, au prix de la nuance et de l’exactitude.

Répondant(e)s 

GARY FERGUSON (University of Virginia)
SCOTT FRANCIS (University of Pennsylvania)
COLETTE WINN (University in Saint Louis)

Organisé par

RHR (Association d’études sur la Renaissance, l’humanisme et la Réforme)
et Société canadienne d’Études de la Renaissance

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