Actualité
Appels à contributions
Plurilinguisme et création en Italie (revue Italies)

Plurilinguisme et création en Italie (revue Italies)

Publié le par Université de Lausanne (Source : coordinatrice du numéro)

Appel à contribution pour le n°26 de la revue « Italies »

Coordination : Estelle Ceccarini, Virginie Culoma Sauva, Riccardo Viel

« Plurilinguisme et création en Italie »

 

L’émergence de la littérature italienne au XIIIème siècle inaugure la place dominante d’une des langues dites « vulgaires » de la péninsule, le toscan, lui permettant au fil du temps de s’affirmer comme langue officielle de la nation italienne qui se constitue avec le Risorgimento, puis comme langue du peuple italien tout au long des évolutions du XXème siècle.

De la cohabitation des origines avec le latin des autorités et des intellectuels, ou avec les dialectes des autres régions (qui ont maintenu jusqu’à la fin du XXème siècle leur vitalité, y compris littéraire, vitalité qui, bien que faiblissante, n’est pas éteinte), l’italien a toujours côtoyé d’autres langues, établissant de fait une réalité linguistique plurielle sur au long cours au sein du territoire qui constitue aujourd’hui l’Italie.

De plus, l’existence aux marges de la péninsule de plusieurs frontières, dont le tracé a souvent fluctué au fil du temps, a créé des zones de contact avec les langues des pays voisins, et déterminé l’existence d’espaces de cohabitation linguistique fortement ancrée dans ces territoires.

Enfin, les migrations qui, depuis des siècles, ont touché la péninsule et qui au cours des dernières décennies ont connu une accélération considérable, ont apporté sur le territoire italien de nombreuses autres langues. Par le passé, arabe, provençal et albanais entre autres, langues de la mondialisation aujourd’hui, parfois en situation dominante (anglais, espagnol), ou en situation de domination (langues des minorités d’Afrique par exemple). De façon parallèle, le phénomène majeur que constitue l’émigration italienne a amené les Italiens quittant leur pays à remodeler la pratique de leur langue maternelle : il serait donc aussi intéressant de considérer la façon dont l’italien a pu évoluer dans ce contexte.

Face à la cohabitation des différentes langues qui ont pu se déployer ou se déploient aujourd’hui au sein du territoire italien, la question de l'impact de cette réalité sur le champ artistique apparaît comme un domaine à explorer. La prise en compte de la façon dont le plurilinguisme donne lieu de façon dynamique à des phénomènes d'expérimentations créatrices plurilingues permettrait d’approfondir la réflexion problématique sur la façon dont les langues évoluent les unes au contact des autres, la façon dont elles se confrontent, s’affrontent, se contaminent, dans des relations parfois délétères, parfois fécondes. Cette invitation à s’intéresser aux langues d’Italie dans le champ artistique serait ainsi l’occasion de les considérer à la fois comme outils et miroirs d’une société, des influences qu’elle subit, des jeux de pouvoir qui s’y nouent, des ouvertures et des rencontres qu’elles permettent.

Cela conduira à aborder des questions multiples, au fil des siècles, et touchant évidemment à la linguistique mais aussi à l’histoire, au travers de la façon dont les évolutions socio-politiques et civilisationnelles façonnent le devenir des langues.

La littérature y sera évidemment une approche centrale, puisque celle-ci est, comme l’ont magistralement montré les œuvres de grands écrivains italiens, de Dante à Manzoni, lieu de constitution et d’affirmation d’une variété linguistique, ou au contraire (et l’on pense ici à la place du dialecte dans la production de grands écrivains italiens de toutes les époques, y compris de la période contemporaine) le lieu où les langues peuvent mettre en scène leur coexistence.

De même, la chanson et le cinéma, tout comme les supports multimédias actuels constitueront des domaines où une exploration des pratiques d'expérimentation artistique liées au plurilinguisme se révèlera certainement extrêmement pertinente.

*

Les propositions de contribution, en français ou en italien (1500 caractères, espaces compris) sont à envoyer avant le 15 décembre 2020, accompagnées d’un bref paragraphe indiquant le statut de l’auteur de la proposition.

- Les réponses seront envoyées avant le 31 janvier 2021

- Les contributions seront envoyées avant le 30 juin 2021.

- La publication, sous réserve d’expertise des articles par le comité de lecture, est prévue dans le numéro de la revue Italies de l’automne 2022.

*

Numéro coordonné par Estelle Ceccarini (Caer, Aix-Marseille université), Virginie Culoma (Caer, Aix-Marseille université) et Riccardo Viel (Università degli Studi di Bari Aldo Moro).

les propositions seront envoyées aux trois adresses suivantes :

estelle.ceccarini@univ-amu.fr

virginie.culoma@univ-amu.fr

riccardo.viel@uniba.it

* *

Versione italiana

Lo sviluppo della letteratura italiana nel XIII secolo inaugura il ruolo predominante di una delle lingue volgari della penisola, il toscano, che nel tempo si affermerà come lingua ufficiale della nazione italiana nel Risorgimento, poi come lingua di tutto il popolo italiano nel corso del XX secolo.

Fin dalla coabitazione con il latino delle autorità e degli intellettuali, e poi con i dialetti delle altre regioni (che hanno mantenuto, sino alle fine del XX secolo, la loro vitalità, anche letteraria ; una vitalità che, benché sempre più debole, mai totalmente estinta), l’italiano ha sempre condiviso rapporti con altre lingue, stabilendo nei fatti una realtà linguistica plurale nell’ampio spazio dei territorî che costituiscono oggi l’Italia.

Inoltre l’esistenza attorno alla penisola di molteplici confini, il cui tracciato è spesso mutato nel tempo, ha creato zone di contatto con le lingue dei paesi limitrofi, e ha determinato l’esistenza di spazî di coabitazione linguistica molto ancorati nel territorio.

Infine le migrazioni che, dopo secoli, hanno toccato la penisola e che nel corso degli ultimi decenni hanno conosciuto una accelerazione considerevole, hanno portato sul territorio italiano numerose altre lingue. Nel passato l’arabo, il provenzale e l’abanese tra le molte ; oggi le lingue della globalizzazione, sia quelle predominanti (inglese, spagnolo), sia quelle assoggettate (lingue delle minoranze africane, per esempio). Parallelamente, il fenomeno che costituisce l’emigrazione italiana ha portato gli italiani che abbandonavano il loro Paese a rimodellare la loro lingua materna : è dunque interessante considerare il modo in cui l’italiano si è modificato in tale contesto.

Accanto alla coesistenza di differenti lingue che si sono potute diffondere o si diffondono oggi nel territorio italiano, la questione dell’impatto di questa realtà sul versante artistico è ancora un campo da esplorare. Cimentarsi col modo in cui il plurilinguismo dà luogo in modo dinamico a fenomeni di sperimentalismo creativo plurilinguistico permetterebbe d’approfondire la complessa rifelssione sul mondo in cui le lingue evolvono le une al contatto con le altre, il modo in cui esse si confrontano, demarcano, contaminano, con relazioni talora deleterie, talora feconde. Questo invito a interessarsi delle lingue l’Italia in àmbito artistico potrebbe essere anche l’occasione a considerarle come strumenti e specchio di una società, delle influenze che ha subìto, dei rapporti di potere che vi hanno giocano un ruolo politico, delle aperture e degli incontri che hanno prodotto.

Tutto ciò porterà ad affrontare molteplici questini, nel corso dei secoli, toccando la linguistica ma anche la storia, per il modo in cui le evoluzioni socio-politiche e socio-culturali influenzano l’evoluzione delle lingue.

La letteratura giocherà ovviamente un ruolo centrale, giacché essa è, come ha magistralmente mostrato l’opera dei grandi scrittori italiani, da Dante a Manzoni, luogo di costituzione e affermazione di una varietà linguistica, o al contrario (si pensi al ruolo del dialetto nella produzione dei grandi scrittori italiani di tutte le epoche, ivi compresa la contemporaneità) il luogo dove le lingue possono mettere in scena la loro compresenza.

Allo stesso modo, la canzone e il cinema, come tutti i linguaggi multimediali attuali, costituiscono dei campi dove un’indagine delle prassi di sperimentazione artistica legata al plurilinguismo si rivelerà senz’altro estremamente pertinente.

*

Le proposte di contributo, in francese o in italiano (1500 caratteri, spazî compresi) devono essere inviate entro il 15 dicembre 2020, accompagnate da un breve testo biografico dell’autore della proposta.

- Le risposte saranno inviate entro il 31 gennaio 2021

- I contributi dovranno essere consegnati entro il 30 giugno 2021.

- La pubblicazione, una volta vagliata dal comitato di lettura, apparirà nel numero della rivista Italies nell’autunno 2022.

*

Numero coordinato da Estelle Ceccarini (Caer, Aix-Marseille université), Virginie Culoma (Caer, Aix-Marseille université) e Riccardo Viel (Università degli Studi di Bari Aldo Moro).

Le proposte dovranno essere inviate ai tre indirizzi seguenti :

estelle.ceccarini@univ-amu.fr

virginie.culoma@univ-amu.fr

riccardo.viel@uniba.it

* *

Bibliographie sommaire

  • Alexander Jeffrey Charles, Cultural trauma and collective identity, Berkeley, University of California press, 2004.
  • C. Berger, A. Capra et J. Nimis (éd.) Les enjeux du plurilinguisme dans la littérature italienne. Toulouse: Université Toulouse II-Le Mirail, 2007. Collection de l'E.C.R.I.T. 375 p. Actes du colloque organisé par le C.I.R.I.L.L.I.S / il laboratorio, du 11 au 13 mai 2006, Toulouse.
  • Brugnolo F., Orioles V. (a cura di), Eteroglossia e plurilinguismo letterario, Calamo, 2002.
  • Bruni, Francesco (a cura di) : L’italiano nelle regioni. Lingua nazionale e identità regionali, Torino, UTET, 1992.
  • Cirillo T., (a cura di) Torres Naharro B., e Della Porta G. B., Plurilinguismo in commedia, Morano, 1992.
  • Comberiati, Daniele,dir., Pisanelli, Flaviano dir. Scrivere tra le lingue : migrazione, bilinguismo, plurilinguismo e poetiche della frontiera nell'Italia contemporanea (1980-2015), Aracne Editrice, 2017, 266 p.
  • Corona D. e Costa Ragusa G. (a cura di), Il multilinguismo. Aspetti letterari, linguistici e culturali, Flaccovio, 2004.
  • COVERI Lorenzo, Dialetto e canzone, in Lorenzo Coveri, Il dialetto in scena, Genova, CLU, Cooperativa libraria universitaria, 2004.
  • De Mauro, Tullio, Storia linguistica dell’Italia unita, Bari: Laterza, 1970.

  • Devoto Giacomo, Giacomelli Gabriella, I dialetti delle regioni d’Italia, Firenze, 1975.
  • Ferluga-Petronio F. e Orioles V. (a cura di), Intersezioni plurilingui nella letteratura medioevale e moderna, Calamo, 2004 
  • Mengaldo, Pier Vincenzo, Storia della lingua italiana, Il Novecento, Bologne: Il Mulino, 1994.
  • Orioles V. (a cura di), Documenti letterari del plurilinguismo. Atti del Convegno, Calamo, 2000.
  • Orioles V. (a cura di), Nuovi saggi sul plurilinguismo letterario, Calamo, 2001.
  • Oniga R. (a cura di), Il plurilinguismo nella tradizione letteraria latina, Calamo, 2003.
  • Paccagnella I., Il fasto delle lingue. Plurilinguismo letterario nel Cinquecento, Bulzoni, 1984.
  • Pasolini Pierpaolo, Canzoniere italiano, Vol. 1, Milano, Garzanti, 1972.
- --, Canzoniere italiano, Vol. 2, Milano, Garzanti, 1972.

  • Telmon Tullio : «Aspetti sociolinguistici delle eteroglossie in Italia», in Serianni, Luca / Trifone, Pietro (a cura di) : Storia della lingua italiana, vol. III. Le altre lingue. Torino, Einaudi, 1994, p. 923-950.