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Colloque :

Colloque : "Penser la littérature et le cinéma à travers la culture visuelle / Thinking Film and Literature through Visual Culture" (Paris 3)

Publié le par Université de Lausanne (Source : Charlotte Peluchon (Paris 3))

"Penser la littérature et le cinéma à travers la culture visuelle

Thinking Film and Literature through Visual Culture"

12, 13 et 14 avril 2018

Maison de la Recherche de la Sorbonne Nouvelle, 4 rue des Irlandais, 75005 Paris

 

 

Dans le cadre d’un programme de recherche avec l’Université de New York (NYU), en partenariat avec le CERILAC de Paris-Diderot, ce premier colloque international propose d’envisager la culture visuelle comme une médiation pour penser de façon renouvelée la relation entre littérature et cinéma.

Le colloque comportera cinq sessions, depuis l’apparition du cinéma dans la culture jusqu’au nouveau régime contemporain de coexistence des deux médiums, en passant par les tensions productives dans l’écriture et le film stimulées par la culture visuelle : 1. Histoire des regards et tournant visuel. 2. L’entre-médium : du silence et du manque. 3. Visualité dans l’écriture : « objectivité », prismes et réversibilité du film. 4. Littérature et cinéma : dispositifs et médias en regard dans la culture visuelle. 5. La culture visuelle et son double : questions d’iconicité entre littérature et cinéma.

Jeudi 12 avril, une «  conférence animée »  par Florient Azoulay, acteur, dramaturge et professeur au Conservatoire National Supérieur d’Art Dramatique, mettra en scène la richesse de ces enjeux autour de L’Amant/L’Amant de la Chine du Nord/The Lover (Duras/Annaud).

 

PROGRAMME

Le programme complet est à télécharger sur la page du colloque : http://bit.ly/paris3_film-and-literature-colloquium

  • Jeudi 12 matin

09h. Ludovic Cortade (Department of French Literature, Thought and Culture, NYU) et Guillaume Soulez (IRCAV, Sorbonne Nouvelle-Paris 3) : présentation du colloque

Histoires de regards et tournant visuel / Histories of gazes and visual turn
Plutôt que de considérer séparément littérature et cinéma en fonction de leurs modalités d'expression différentes, on peut les penser comme deux façons de regarder le monde. Ou se demander dans quelle mesure leurs modalités d'appréhension du monde, ou certaines d'entre elles, peuvent se penser comme relevant d'un même paradigme analysable en termes de culture visuelle (en fonction de l'histoire des techniques optiques, entre autres).

Enfin, on peut se demander dans quelle mesure l'arrivée du cinéma dans l'espace de la culture crée ou relance de nouvelles appréhensions sensibles du monde. Le regard a une histoire dont ces deux médiums peuvent témoigner ou dépendre, tandis que, inversement, le tournant visuel des sciences humaines nous pousse à envisager autrement leurs relations.

09h15. Conférence inaugurale de Tom Conley (Departments of Visual/Environmental Studies and Romance Languages) : « Textes et figures : les images-mouvement de la Renaissance »

10h15. Thomas Meynier (Université Bordeaux Montaigne) : « La lanterne magique des occultistes, du "laboratoire magique" aux textes littéraires »

10h45. Chiara Tognolotti (Université de Florence) et Laura Vichi (Arles) : « La Poésie et le film, "un nouvel état de l’intelligence". Jean Epstein et la culture visuelle des années Vingt entre littérature et cinéma »

11h50. Carole Aurouet et Laurent Véray (IRCAV, Sorbonne Nouvelle - Paris 3) :  « Le cinéma dans les revues littéraires et artistiques entre 1908 et 1919 »

12h20. Diane Arnaud (CERILAC, Paris Diderot) : « Le faux réveil, figure de passage »

 

  • Jeudi 12 après-midi

L'entre-médium : du silence et du manque / The inter-medium: of lack and silence
Il est frappant d'observer que l'appropriation du cinéma par la littérature, ou l'inverse, permet souvent au médium d'accueil d'explorer quand même des zones plus difficiles à atteindre d'ordinaire, notamment du côté de l'absence et du silence. L'indicible, l'irreprésentable, le bord de l'image ou du texte, le hors-image, hors-texte...

En ayant recours à l'autre moyen d'expression comme horizon à atteindre, référence implicite ou thématisée, source d'inspiration et de rythme ou contre-modèle, littérature et cinéma explorent leurs propres limites dans un entre-deux qui joue sur les tensions entre valeurs expressives et valeurs culturelles de chacun des médiums à un moment donné.

14h15. Becca Voelcker « Visual and Environmental Studies, Harvard University) : « Woman in a Landscape »

14h45. Laurence Gaillard (IRCAV, Sorbonne Nouvelle - Paris 3) : « L’Image Manquante, naissance d’un poème »

15h15. Joanne Brueton (ENS Ulm) : « The rhythms of visual poetry in Genet’s Un Chant d’Amour and Beckett’s Quad »

15h45. Louis Daubresse (IRCAV, Sorbonne Nouvelle - Paris 3) : « Le cas Marguerite Duras : de l'hybridation des matières à la quête de l'indicible »

17h15. Conférence animée de Florient Azoulay (Compagnie KGA, Conservatoire National d'Art Dramatique de Paris) : « L'amant, L'amant de la Chine du Nord, The Lover : variations, retouches, trahisons » Lecture, conférence et projection autour des romans de Marguerite Duras et du film de Jean-Jacques Annaud.

 

  • Vendredi 13 matin

Visualité dans l'écriture : « Objectivité », prismes et réversibilité du film / Visuality in writing: « Objectivity », prisms and reversibility of film
La littérature s'efforce souvent de produire des « images » par ses moyens propres, mais le contraire est vrai aussi : elle s'appuie sur les puissances de certains instruments optiques pour jouer avec le voir dans l'écriture.

La visualité de la littérature est donc prise entre ces deux mouvements : puiser dans les ressources propres du texte (faire entendre, faire voir) et s'appuyer sur les expériences sensorielles et les dispositifs de visualisation proposés ou explorés par le cinéma, notamment. Dans l'expérience psychique ou mémorielle, en dialogue ou en tension avec une pensée de l'image comme hantise ou simulacre, la culture visuelle propose une approche de la visualité plus matérielle et concrète.

09h30. Nadja Cohen (FWO, KU Leuven) : « L'objectif, l'instantané et la projection : trois paradigmes pour penser la poésie moderniste des années 1910 et 1920 »

10h. Yue Zhuo (Romance Languages, University of Pennsylvania) : « Trois sujets immobiles en quête de cinéma : Barthes, Robbe-Grillet et Toussaint »

10h30. Matthew Griffith (Department of Romance Languages and Literatures, Harvard University) : « Haptic Visuality in Robbe-Grillet’s La Jalousie et L’Immortelle »

11h45. Mathias Kusnierz (CERILAC, Paris Diderot et ENSA Limoges) : « Syncope et découpage rythmique dans les textes de Jérôme Game : la poésie expérimentale française entre textualité et visualité »

12h15. Philippe Met (Romance Languages, University of Pennsylvania) : « La matière-mémoire comme trait d’union ciné-poétique »

 

  • Vendredi 13 après-midi

Littérature et cinéma : dispositifs et médias en regard au sein de la culture visuelle / Literature and cnema: dispositifs and media facing each other inside visual culture
Cinéma et littérature s'observent du coin de l'œil : comment le cinéma envisage-t-il la littérature, et la littérature le cinéma ? La culture visuelle qu'ils partagent permet à la littérature d'interroger les pouvoirs du cinéma comme médium ou comme média, en passant parfois par un tiers qui est le théâtre, et réciproquement.

Inversement, les marques laissées par littérature et cinéma dans la culture (visuelle) permettent à l'autre médium-média de proposer des formes de continuité (la littérature semble se poursuivre naturellement au cinéma, et symétriquement - parfois dans une forme de reconstruction a posteriori), ou, au contraire, de mieux marquer sa spécificité, sa différence en manifestant ce que l'autre médium-média ne saurait faire.

La mise en œuvre de ces dynamiques est pleine d'enseignements pour comprendre comment fonctionnent, et se positionnent l'un par rapport à l'autre, littérature et cinéma au sein d'une culture donnée. C'est le moment où l'intermédialité apparaît en pleine lumière, voire s'explicite.

14h30. Sémir Badir (FNRS, Université de Liège) : « Des films plus littéraires »

15h. Valérie Bonnet et Patrick Mpondo-Dicka (LERASS, Toulouse) : « Chi-Raq (Spike Lee) : le théâtre antique à la rescousse ? »

16h10. Jean Cléder (Université Rennes 2), « Les hybridations éditoriales : un accélérateur des échanges entre littérature et cinéma »

16h40. Guillaume Soulez (IRCAV, Sorbonne Nouvelle - Paris 3) : « Inversions : le rôle de la culture visuelle dans les relations entre littérature et cinéma, ou quand le média devient matière et le médium forme »

 

  • Samedi 14 matin

La culture visuelle et son double : questions d'iconicité ente littérature et cinéma / Visual culture and its double: questionning iconicity between literature and film
Dans certains cas, littérature ou cinéma produisent des formes d'iconicité dans la culture, soit sous forme de figures reconnaissables (stéréotypes, stars, figement d'un genre littéraire ou cinématographique), soit sous forme de styles standard. Il peut même arriver qu'ils collaborent ou s'opposent sur ces questions, en lien avec les tensions liées à leur légitimité culturelle symétrique, désaccordée ou réaccordée, selon les références ou les périodes considérées.

C'est ce que les Visual Cultural Studies permettent d'étudier, parfois en lien avec des questions d'interculturalité ou de rapports genrés. Littérature et cinéma peuvent avoir, ainsi, une dimension critique en observant comment l'autre médium-média fabrique ou entretient ces icônes. A moins que ce ne soit l'analyste qui mette au jour ces dimensions représentationnelles. Le texte ou le film peut aussi en jouer, se les approprier pour dynamiser son propre projet expressif ou thématique. 

09h. Raphaëlle Moine (IRCAV, Sorbonne Nouvelle - Paris 3) : « Biopics d’écrivain·e·s : culture littéraire / culture visuelle et double standard »

9h30. Jacqueline Nacache (CERILAC, Paris Diderot) : « Migration des personnages littéraires à l’écran : la médiation de l’esthétique glamour  dans les adaptations de l’âge d’or hollywoodien »

10h40. Ketty Zanforlini (CIRCE, Sorbonne Nouvelle - Paris 3), « De mots, d'images ou de chair ? Gomorra »

11h20. Caitlyn Garcia (Department of French Literature, Thought and Culture, NYU), « Si Dieu a fait les étoiles et les planètes, l’homme a fait le boulet : How Jules Verne was transformed into one of Hollywood’s Cold Warriors »

 

Programme établi sous réserve de modifications.

Organisation : New York University et Université Sorbonne Nouvelle - Paris 3, avec la participation de l'Université Paris Diderot.