Agenda
Événements & colloques
Narration, Fiction, Textualité. La Littérature relance le débat

Narration, Fiction, Textualité. La Littérature relance le débat

Publié le par Bérenger Boulay

Université Paris VIII

Ecole doctorale Pratiques et théories du sens

(Direction : Christian Doumet et Laurence Gavarini)

Séminaire annuel 2011-2012

 

Narration, Fiction, Textualité. La Littérature relance le débat…

(coordination : Noëlle Batt, EA 1569)

Mardi 27 mars 9h30-17h, salle D 143

  Il s’agira, au cours de cette journée de séminaire, de reprendre la discussion qui se mène depuis plusieurs années au sein des sciences humaines et sociales (principalement en histoire, en anthropologie, en philosophie ou en philosophie morale), sur l'importance du rôle joué par la fiction et la narration au sein de ces disciplines (ainsi qu’en témoignent des numéros récents des Annales, de Critique et du Débat), mais en y incluant le point de vue des professionnels de la littérature –écrivains, critiques et théoriciens– car contrairement à ce que laissent croire certains spécialistes de SHS, la littérature ne se résume pas à la narration et à la fiction, même si ces deux dimensions y jouent un rôle très important. Il est une troisième dimension qui donne au texte littéraire son statut singulier et lui confère une puissance cognitive décisive : la dimension textuelle (création d'un langage artistique diagrammatique et composition esthétique de l’oeuvre) qui est pourtant largement sous-estimée quand elle n’est pas occultée par les non spécialistes. 

On attendra donc des réflexions de cette journée qu’elles permettent de réévaluer la place respective des trois dimensions dans les différents types de textes où elles interviennent. 

*******************

 

9h30 10h00 : Noëlle Batt (Université Paris VIII)

Présentation. La puissance cognitive des architectures formelles et du langage iconique en littérature.

10h-10h45 : Frédérique Aït Touati (Oxford University ; Institut d’Etudes politiques)

« Cosmopoiesis : genres, narration et fiction dans les textes astronomiques du XVIIe siècle ».

A partir de textes de Kepler et Huygens, on tentera de réinterpréter la relation entre fiction, narration et astronomie à l'époque de la révolution copernicienne. Des historiens des sciences tels que Albert van Helden ont montré que l’observation astronomique demeurait au XVIIe siècle une occupation privée, difficile à présenter comme savoir public. L’analyse proposée rend compte de la nécessité pour la pratique astronomique d’avoir recours à différents degrés de fictionnalité, mais également à des formes textuelles singulières capables de saisir le nouvel espace de la cosmologie copernicienne.

Discussion

11h15 -12h : Pierre Cassou-Nogues (Université Paris VIII)

« Possibles et fictions en philosophie : l’exemple de L’Homme invisible ».

On confrontera la figure de « l’homme invisible » dans le roman de H.G. Wells à certaines thèses de Merleau-Ponty, dans le but de défendre une certaine conception du possible et un certain usage de la fiction en philosophie.

Discussion

12h30-14h  Déjeuner

14h-14h 45 Lorenzo Bonoli (Institut Fédéral des Hautes Etudes en Formation Professionnelle de Lugano)

« L’Effet de différence dans Indian Tango de Ananda Devi ».

Dans sa façon de s’aventurer aux frontières entre deux cultures, le roman d’Ananda Devi Indian Tango s’offre comme un objet littéraire remarquable pour réfléchir sur les modalités d’émergence de la portée cognitive et épistémique du texte littéraire, en relation directe avec un savoir ethnographique. Au cours de l’analyse, on montrera comment se déploie cette « portée cognitive et épistémique », et quelles en sont les traces discursives.

Discussion

15h15-16h Patrick Boucheron (Université Paris I)

« Duby, Ginzburg, Corbin : sur quelques usages historiens de la narration ».

Parce qu'elle se donne pour garant  le passé tel qu'il fut, l'écriture de l'histoire refuse ordinairement le recours à la fiction. Si certaines expérimentations littéraires de la fin des années 70 avaient commencé  à remettre en cause cet interdit, le rappel à l'ordre de la décennie suivante l'a sans doute renforcé — du fait notamment d'une conscience politique plus aiguë du rôle de l'historien. Mais cet interdit fictionnel tient-il toujours ? On tentera de le mesurer à partir de l'analyse du recours, par quelques historiens, à des formes de narrativité qui leur permettent d'assumer plus largement les possibilités mêmes du langage. 

Discussion

Discussion Générale

 

Bibliographie succincte des intervenants :

Aït Touati, Frédérique

2011 Contes de la lune. Essai sur la fiction et la science moderne, Gallimard, NRF essais.

Bonoli, Lorenzo

2007 « Fiction, Epistémologie et Sciences humaines », A Contrario, volume 5, numéro 1, Editions Antipodes, Lausanne.

2008 Lire les cultures. La connaissance de l’altérité culturelle à travers les textes. Paris, Editions Kimé.

2011 « Littérature et ethnographie » in A.-M. Boyer (ed.), Le lecteur en position d’anthropologue : sur les défis scientifiques et littéraires du texte ethnographique, Nantes, Editions Cécile Defaut.

Boucheron, Patrick

2011 « On nomme Littérature la fragilité de l’histoire », Le Débat n° 165 (mai-août)

2010 « Toute littérature est assaut contre la frontière », Annales n°2 (mars-avril)

2012 L'entretemps. Conversations sur l'histoire, Lagrasse, Editions Verdier.

Cassou-Nogues,  Pierre

2010 Mon Zombie et moi. La philosophie comme fiction, Paris, Editions du Seuil, collection : L’Ordre philosophique.

2012 Lire le cerveau. Neuro/science/fiction, Paris, Editions du Seuil.