Collectif
Nouvelle parution
Michel Deguy, L'allégresse pensive, Martin Rueff(dir.)

Michel Deguy, L'allégresse pensive, Martin Rueff(dir.)

Publié le par Marielle Macé

Michel Deguy, L'Allégresse pensive

Paris, Belin, coll. "L'Extrême contemporain", 2007, 592 p., 35 €

sous la direction de Martin Rueff

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En mai 2006, des écrivains, des poètes, des philosophes et des critiques se sont retrouvés à Cerisy pour travailler en compagnie de Michel Deguy sous la bannière de «l'allégresse pensive» empruntée à Milton.
Au fil des interventions et des conversations, une réflexion collective s'est construite qui prenait son départ dans les poèmes et les thèses théoriques d'un poète influent qui refuse qu'on sépare l'acte de création de l'instance critique. En effet, au-delà des lieux communs de plus en plus fréquents sur poésie et philosophie, au-delà de la reprise de ces thèmes par la vulgate, la poésie comme la poétique de Michel Deguy sont en pensée. Elles sont de la pensée, elles sont pour la pensée, elles sont en pensée. Elles définissent un «régime» de la pensée. D'où une série de questions:
Si le poème pense, comment penser en poème? Quels sont alors les effets de la pensée sur le poème et du poème sur la pensée? Et comment penser les rapports d'une poésie pensive et de la poétique? Si la poésie n'est pas seule, quels sont ses liens avec les autres arts? Qu'en est-il du poème à l'ère du «culturel»? Comment l'écrire et comment le lire? Si la poésie enfin a rapport avec la croyance, comment dire le rapport de la croyance poétique et du «sans retour» si l'on désigne par là le mouvement de sortie du religieux?
Les interventions du colloque sont exposées selon l'ordre des raisons. Elles sont précédées d'un récit: L'Hexaméron à l'endroit.

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Présentation du colloque consacré à Michel Deguy à Cerisy la Salle en mai 2006:

" Deguy poète, Deguy résolument moderne, Deguy philosophe, Deguy intellectuel, Deguy engagé, Deguy producteur, comme Deleuze l'avait dit de Châtelet, Deguy critique, Deguy traducteur, Deguy extrême contemporain, mais aussi Deguy lyrique, Deguy prosateur et périphrastique, Deguy poéticien : c'est pour définir l'unité d'un tel destin et pour interroger ce qu'une pareille vie comporte de permanent et d'essentiel que se réuniront pendant cinq jours des poètes, des philosophes et des critiques.
Or cette unité, c'est le poétique, c'est-à-dire la tension continue et intense entre le poème et la pensée dans « l'à-présent ». Nous avons voulu nous souvenir que Milton résumait une telle tension en deux figures : l'allegro e il pensieroso - l'allègre et le pensif. En effet chez Deguy ces deux adjectifs se tressent en un rapport de prédication intime. D'où l'allégresse pensive. »