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Maxime Du Camp et la société de son temps

Maxime Du Camp et la société de son temps

Publié le par Marc Escola (Source : Gilles Cléroux)

Maxime Du Camp et la société de son temps

Journée d’études organisée par l’Association des Amis de Flaubert et de Maupassant, Rouen, 1er octobre 2022


Fils de chirurgien, comme Gustave Flaubert, Maxime Du Camp, né à Paris le 8 février 1822, reste, malgré une œuvre abondante, un personnage méconnu, sur lequel pèsent plusieurs malentendus. Sur sa relation avec Flaubert, sur son caractère et ses opinions, sur la valeur de son œuvre, tant littéraire qu’historique.

Dans sa jeunesse, Du Camp, tout en étant profondément marqué, comme Flaubert, par la littérature romantique, est prêt, sous l’influence des saint-simoniens, à épouser les idées de progrès diffusées à cette époque. Il n’hésite pas à apprendre une nouvelle technique de prise photographique, la veille de partir en Égypte, ce qui en fait un pionnier dans l’histoire de cet art. Curieusement, c’est la voie étroite et périlleuse de la poésie qu’il choisit pour chanter la modernité, celle des sciences et des techniques.

On n’a lu de lui, le plus souvent que les Souvenirs littéraires, dans lesquels il évoque les hommes de lettres rencontrés essentiellement au cours de la première partie de sa vie active. Cette période prend fin en 1860 avec l’Expédition des Deux-Siciles dite « Expédition des Mille », à laquelle il participe activement. Tirant une dernière fois un trait sur cette époque avec la publication des Forces perdues en 1867, il vivra désormais « éloigné de toute coterie, de tout cénacle ». Menant dorénavant une vie plus rangée, ses relations restent nombreuses, mais elles sont issues d’autres milieux. C’est alors qu’il tentera plus tard de vouloir comprendre le fonctionnement de la société à travers la grande métropole dont il apprend à connaître tous les « organes », en sociologue avant la lettre. Puis viendra le temps des études sur les événements marquants de son époque, écrits en marge des écoles historiques, sur la base de témoignages de première main et de récits vivants.

Nous ne pourrons pas commencer cette journée organisée dans la ville natale de Flaubert sans évoquer l’amitié qui lia fortement ces deux écrivains et les moments forts qu’ils vécurent côte à côte, les journées de février 1848, les voyages en Bretagne, puis en Égypte. Cette rencontre sera aussi l’occasion de se pencher sur certaines personnalités que Du Camp a pu connaître de près, à l’occasion de ses activités de journaliste, de ses recherches sur Paris, sur le Second Empire. Ce premier axe permettra de révéler une part du vaste réseau de sociabilité tissé par Du Camp, tout au long de sa vie.

Le deuxième axe de cette journée d’études pourrait aborder la question des moyens et les méthodes utilisés par du Camp pour sonder les rouages de la société de son temps, et souligner par là-même l’originalité de ses « souvenirs » qui annoncent plus le reportage moderne que le document historique traditionnel.

Cette journée d’études pourrait permettre d’engager une réflexion sur le sens qu’il accordait à la vie, et sur son rapport à la politique. Enfermé pour longtemps dans la catégorie des écrivains « réactionnaires », après la publication de son ouvrage sur la Commune de Paris, Du Camp mériterait qu’on s’interroge plus particulièrement sur son horreur de la violence inutile, d’où qu’elle vienne, sur ses engagements humanistes, hors de tout engagement partisan, notamment pour l’abolition de la peine de mort.

Deux cent ans après sa naissance, cette journée tâchera de restituer à Maxime Du Camp toute la richesse d’une personnalité plus complexe qu’il n’y paraît. Par ailleurs, elle pourrait réveiller l’intérêt des amateurs d’histoire, du fait vrai, pour l’ensemble des textes qu’il rangeait modestement dans la catégorie des « souvenirs », mais qui font pourtant de Maxime Du Camp l’un des meilleurs analystes de son siècle. 

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Les propositions de contribution sont à envoyer jusqu’au 31 mars 2022 à l’adresse suivante : gilles.cleroux@laposte.net.

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