Collectif
Nouvelle parution
Les ravages de la modernisation universitaire, Christophe Charle et Charles Soulié (dir.)

Les ravages de la modernisation universitaire, Christophe Charle et Charles Soulié (dir.)

Publié le par Marc Escola (Source : Editions Syllepse)

Les ravages de la "modernisation" universitaire

Syllepse

Collection "La politique au scalpel"

Coordinateurs:

Charle Christophe
Soulié Charles


Parution :

Pages : 292 pages

Format : 13x21

ISBN : 978-2-84950-15-28

Présentation

Depuisplus de vingt ans, et en particulier depuis la déclaration de Bologne,la transformation des universités en Europe rassemble des hommespolitiques de bords opposés et un petit nombre des universitaires quien tirent partie. Les résultats ont pourtant tout pour inquiéter :imposition de recettes à peine adaptées des entreprises, exagérationsans mesure des exigences de la professionnalisation, sélectivitéaccrue, concurrence entre établissements, hiérarchisation entreuniversités, obsession pour la rentabilité financière del'investissement éducatif, sans oublier la précarisation des statutsd'enseignants et de chercheurs.

Lacomparaison conduite par des universitaires d'origine géographiquedifférente montre l'inspiration néolibérale partagée qui hante lesinitiatives en apparence éclatées (à l'exemple de la récente loifrançaise sur les libertés des universités). Le modèle universitaireprivé nord-américain qui se heurte aux conditions spécifiques de chaquepays n'est pas exportable. Il favorise, au contraire, un véritablerenversement de la table des valeurs académiques.

Cediagnostic informé d'enseignants qui croient encore aux vertuscritiques du savoir laisse crûment apercevoir les illusions et les fauxdébats du discours officiel ambiant.

 L'ouvrage analyse les restructurations libérales de l'Université à l'oeuvre ces cinq dernières années, en montrant notamment comment s'ajustent désormais les fonctionnements universitaires et les contenus aux « exigences » du marché du travail – ce qui remet en cause les fonctions initiales de l'Université.


Est restitué comment on passe, avec ces restructurations, de l'élaboration et de la diffusion des savoirs fondamentaux (rôle traditionnel des universités) au formatage libéral d'un enseignement toujours plus spécialisé.


Il s'agit-là d'une contribution à l'analyse des contre-réformes libérales dont la dernière en date est celle qui consacre la dite « autonomie des universités ».


Des processus structuraux sont mis en évidence, mais leurs effets sont montrés pour des universités de province en France (Limoges, Nice, Toulouse) ou pour les institutions les plus prestigieuses (Paris 1), pour des université européennes (Université de Madrid, Université Humboldt de Berlin, Université de Panteion Athènes, Université de Cagliari, Université d'Amsterdam, Université d'Oxford) ou même pour une université japonaise (Université de Waseda).

Les auteurs :

Christophe Charle estprofesseur d'histoire à l'université Paris 1-Sorbonne et membre del'Institut universitaire de France.

Charle Soulié est sociologue à Paris 8, membre du comité de rédaction d'Actes de la recherche en sciences sociales, la revue fondée par Pierre Bourdieu.

Les contributeurs : Frédéric Neyrat (université de Limoges), Jean-Luc Primon (université de Nice), Christian Galan (université de Toulouse), Brice Le Gall, EHESS).Chris Lorenz (université d'Amsterdam), Jürgen Schriever (université Berlin), Stephanos Pesmazoglou (université Athènes), Cecile Deer (Oxford), Ana Rioja (université Madrid), Marcos Pitzalis (université de Cagliari), Shigeru Okayama (université Waseda).


Table des matières

Avertissement

Introduction. Universités françaises et universités européennes face au défi de Bologne

Christophe Charle

«L'économie de la connaissance», le nouveau management public et les politiques de l'enseignement supérieur dans l'Union européenne

Chris Lorenz

La convergence européenne en Espagne: le risque d'une fausse solution

Ana Rioja et Nuria Sánchez Madrid

L'Université italienne entre marché, formations professionnelles et pouvoir politique

Marco Pitzalis

L'enseignement supérieur allemand: rhétorique d'autonomieet blocages systémiques

Jürgen Schriewer

La Grande-Bretagne à la croisée des chemins: entre volonté politique et logique économique

Cécile Deer

L'Université grecque : paradoxes et problèmes majeurs

Stephanos Pesmazoglou

Le « LMD » en France : loin de l'utopie de l'universitas médiévale, les effets d'une réforme économique libérale

Frédéric Neyrat

Massification, professionnalisation, réforme du gouvernement des universités et actualisation du conflit des facultés en France

Brice Le Gall et Charles Soulié

Abandon des études universitaires et insertion professionnelle des étudiants en France

Jean-Luc Primon

La libéralisation de l'enseignement supérieur au Japon

Christian Galan

Les universités japonaises sont-elles mortes?

Shigeru Okayama



*  *  *

On peut lire sur le site nonfiction.fr un premier article sur cet ouvrages: "Horreurs de l'université libérale" par Laurent Bouvet:

" Cet ensemble de contributions principalement issues d'un colloque organisé en février 2006 par l'ARESER (Association de réflexion sur les enseignements supérieurs et la recherche, créée à l'initiative de Pierre Bourdieu en 1992 et aujourd'hui dirigée par Christophe Charle) présente deux intérêts majeurs dans le cadre du débat actuel sur l'université : le caractère international des contributions (Espagne, Italie, Allemagne, Angleterre, Grèce, Japon et France) et l'affichage, au-delà du diagnostic critique établi par ses auteurs, notamment sur la France, de préférences politiques marquées dans ce débat.

Si toutes les contributions vont dans le même sens malgré la différence des contextes nationaux, à savoir la critique d'une dérive "libérale" (parfois encore appelée "néolibérale") de l'enseignement supérieur (des universités avant tout) en raison d'une incitation très forte de la part des gouvernements nationaux et des organisations internationales (Union européenne, OCDE…) à la professionnalisation des cursus et à la séparation des niveaux d'études entre Licence (3 ans après le bac) et Master/Doctorat (5 et 8 ans) due au processus dit "de Bologne", il n'en reste pas moins que ce sont les chapitres consacrés à la France qui sont les plus emblématiques de la démarche critique proposée ici – et par l'ARESER en général."

Et sur le site de SLR:

Chronique des ravages annoncés de la "modernisation" universitaire en Europe