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Le paysage urbain, réappropriation et territoires en devenir

Le paysage urbain, réappropriation et territoires en devenir

Publié le par Justine Brisson (Source : UNIVERSITE IBN KHALDOUN)

Appel à contribution

Colloque inter-universitaire et intra-disciplinaire en "Paysage(s) - Urbanisme - Architecture & Design"

Le samedi 05 novembre 2022

Organisé par : Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique ; l’ISTEUB – Institut Supérieur des Technologies de l’environnement de l’Urbanisme et du Bâtiment-UCAR ; l’ISA - L'Institut Supérieur Agronomique de Chott Mariem-Université de Sousse ; Le GR « Paysages et Géomédiation des Milieux » - ISA-Université de Sousse ; M2A- Equipe de Recherche Morphologie de l’Architecture-EDSIA-ENAU-UCAR et l’UIK - Ecole Polytechnique privée « Ibn Khaldoun »

Le paysage urbain, réappropriation et territoires en devenir

 La singularité de la notion du paysage, c’est qu’elle laisse le champ libre à tous les usages. Ambigu et polysémique, le paysage ne devient tel que lorsque saisi par le regard humain qui transforme l’espace en paysage (Pierre Donadieu, Michel Périgord, 2005) faisant projeter sur lui images et représentations, évocations et expectations, etc. mais aussi les mémoires plurielles et les identités singulières des groupes et de chacun.

Le paysage se transforme continuellement, d’une façon spontanée ou concertée, sous l’influence d’un processus naturel et / ou anthropisé, se construisant par la manière dont il est habité, dans lequel des processus s'opposent mais se compensent, amenant à se questionner si le paysage ne semble avoir de sens qu’à travers cette mouvance.

Le mouvement insinue ici, comme il apparaît chez Aristote, une catégorie de changement, de transformation, de modification, de devenir ; un devenir auquel « matière inerte » et « matière vivante » sont soumises ; un devenir qui semble être perçu négatif face à l’inertie d’un temps pétrifié ou encore l’hégémonie des modèles imposés et la définition toute faite de la rationalité. Ou au contraire, un devenir qui paraît positif lorsqu’il cultive sa rareté pour se retrouver, en allant chercher de ce qui est de plus vrai, pour retrouver justement le mouvement d’un temps oublié. Un devenir qui vacille ainsi entre continuité et discontinuité, unité et diversité, présence et absence, certitude et incertitude, frénésie et mélancolie, etc. Ce sont ces contradictions, qu’aujourd’hui, nos villes subissent d’une manière indéniable, agglomérant des pratiques, des visions et des besoins inconciliables et nous hâtant de requestionner la notion du paysage urbain à l’aune des changements sociétaux, culturels, politiques et environnementaux. Aussi masqué que nos lendemains, le paysage urbain contemporain n’échappe guère aux soucis des citoyens, non plus aux discours des politiciens ; cités nouvelles, grands ensembles, complexes, modifient le paysage de nos villes. Ce revirement trouve toute sa portée dans le changement de paradigmes, où l'industrialisation façonne le nouveau visage du paysage. Dans le cadre de la construction de L’État indépendant, « le mouvement moderne était mis à contribution en tant qu’outil de transformation sociale » (William Curtis,1996). Les projets urbains matérialisent cette pensée, en rejetant irrévocablement l’organisation de la ville du passé. Prônant la valeur de la « nouveauté » et le triomphe du « progrès », ce modèle plaide l’idée d’une tabula-rasa, assumant ainsi une rupture radicale avec le passé. Ces nouveaux paysages sembleront, au bout du compte, favoriser une certaine idéologie de l’urbanité, mais se heurtant en plein fouet à une aporétique exacerbée, celle que « toute modernité implique sa propre négation. En fondant la beauté d’une œuvre d’art ou la pertinence d’une réflexion sur leur modernité on les investit de la valeur suprême, mais on inscrit en même temps cette valeur dans l’éphémère, dans le gratuit, dans la non-valeur » (Gerald Froidevaux, 1986).

Le colloque ambitionne ainsi de questionner les multiples approches, visions, réflexions et pratiques émergentes, façonnant le paysage urbain d’aujourd’hui et de demain. Notion polyvalente, qui s’offre à être saisie à différentes échelles : allant de la plus intime de l’architecture et ses intérieurs jusqu’à celle plus vaste de la ville et ses territoires.

 Axe 1 : Paysage urbain : formes, usages et identités

 Le paysage urbain ne peut être traité au détriment de la notion de l’identité, qui fait l’objet de récupération voire de manipulation idéologique. Étant un phénomène social de reconnaissance autant sur le plan individuel que collectif, l’identité devient un impératif politique. Toutefois, il faut discerner entre « l’image que les architectes (les créateurs) se font de leur propre pays et sur celle que les politiciens (les idéologues) veulent en donner » (Carmen Popescu, 2005). Le paysage urbain représente, en effet, une médiation identitaire de la relation qu’entreprennent les communautés humaines aux territoires qu’ils habitent, « Les pensées et les pratiques paysagistes (...) ont des fonctions sociales et politiques : instaurer (ou restaurer) les sens possibles des paysages, soit en tant que totalité (esthétique et systémique), soit en tant que fragments choisis (les motifs de paysage). La finalité ultime de ces processus est de créer les liens sociaux autour de la coproduction d’espaces qui aspirent à devenir un cadre de vie commun et évolutif et non un décor figé. Mais ils peuvent créer le meilleur (...) comme le pire (...) » (Pierre Donodieu, Michel Périgord, 2005). Cet axe tentera de dévoiler les processus de paysagement ainsi que les rapports qu’ils entretiennent avec l’identité tant individuelle que collective.

 Axe 2 : Paysage et patrimoine : modalités de réappropriation

 Si Paysage et Patrimoine vont souvent de pair, ce phénomène résulte de leur corrélation. En effet, « produit culturel, le paysage l’est avant tout par sa valeur patrimoniale. Patrimoine d’autant plus intéressant qu’il est vivant (...) Parler de patrimoine pose d’emblée le problème de sa conservation. Il est ici particulièrement aigu : comment conserver le vivant ? » (Pierre Lamaison et Yves Renaudin, 1991).  Cette question, à la fois simple et complexe, revient régulièrement au centre des débats. Étant une réalité vivante, le patrimoine constitue un élément fondamental de l’Histoire humaine du lieu.  L’«habiter », en allant au-delà du sens propre du terme, en lui affectant de nouvelles fonctions, en l’animant par des évènements, en l’investissant par des projets, en le questionnant par des œuvres d’art, en le cultivant par l’imaginaire..., permettrait de mieux protéger le patrimoine. Cet axe proposera de parcourir et dévoiler les diverses manières d’« habiter », de « réapproprier » le patrimoine, au sens très large, qui recouvre aussi bien le matériel ( urbain, rural) que l’immatériel, l’objet que le territoire, le réel que l’imaginaire, le naturel que l’artificiel....

La mise en valeur du patrimoine bâti et du paysage constitue un élément important pour le territoire. Celle-ci permet de garantir son image et son identité. Elle peut aussi constituer un levier pour la redynamisation des anciens centres historiques, une source d’emplois, et un thème fédérateur pour dessiner un projet de territoire dans un cadre participatif.

 Cet axe permettra de développer à travers des cas opérationnels et pratiques l’intérêt pour les aménageurs et les planificateurs de la connaissance et l’appropriation des enjeux patrimoniaux et paysagers, dans leurs choix d’aménagement et d’utilisation de l’espace.

 Axe 3 : Cités futures et territoires en devenir 

 Smart city, ville durable, cyber ville, cité autonome, ville connectée ... voilà quelques notions qui, sans recouvrir tout à fait les mêmes enjeux, se rapportent aux débats sur la ville de demain.  Une ville, où le paysage ne représente pas « seulement l ́« autre » grand bâti-ment de la nouvelle multi-ville mais son véritable « élément de liaison» : l’élé-ment structurant d’un éventuel ordre intégré et multi-scalaire - plus flexible et relationnel - et non plus le vestige «possibiliste» de l’ancienne édification» (Manuel Gausa, 2020).  

En effet, nos cités sont confrontées aujourd’hui à une nouvelle complexité et une nouvelle intelligence collective qui viennent redéfinir non seulement la relation qu’entretient lʼ« intelligence » avec les notions sociales et environnementales mais aussi réinterpréter les frontières même de nos territoires physiques. Le développement des Technologies de l'Information et de la Communication, en ce qu’il accompagne les acteurs humains au quotidien, présente un potentiel puissant vecteur de justice sociale et de résilience environnementale. Cet axe interroge les formes et enjeux du paysage urbain du futur, ainsi que les territoires matériels et immatériels qui sont en train de prendre forme et de muter. Il interroge également les enjeux de la ville de demain tant sur le plan morphologique que de la soutenabilité.

 Informations utiles

 Le colloque donnera lieu à la publication des Actes.

Date du colloque : 05 novembre 2022

Lieu du colloque : Université Ibn Khaldoun

Les propositions de participation sont à envoyer avant le 05/09/2022.

Les auteurs seront notifiés au plus tard le 20/09/2022.

Le texte de l’article retenu est à envoyer au plus tard le 01/11/2022 à l’adresse mail : colloques@hotmail.com

 Conditions de soumission

Les propositions de participation doivent s’inscrire dans la thématique annoncée.  Les propositions de participation seront envoyées dans un document distinct (format Word) comportant le titre, les noms et prénoms du/des auteur.(e).s, un résumé n’excédant pas 300 mots, les mots-clés (cinq au maximum) et une bibliographie préliminaire (10 titres au plus).

Un autre document (Word ou PDF) comportera une notice biobibliographique de l’auteur, ses champs de recherche, son institution d’attache, ses contacts (tél., e-mail), et ses publications majeures (ne dépassant pas une page). Les textes seront rédigés selon les normes de la feuille de style qui sera envoyée à l’auteur.(e).s après acceptation de la proposition.  Les résumés ainsi que les articles complets, sont attendus exclusivement à l’adresse suivante : colloques@hotmail.com

Comité scientifique

Amor Belhedi, Géographe, Professeur émérite / l’Université de Tunis

Hichem Rejeb, Professeur, Expert pédagogique « Arbre, Paysage & Territoire » ; Responsable du Groupe de Recherche « Paysages et Géo-Médiation » ISA-IRESA / Université de Sousse.

Nomen Gmach, Docteur en Arts et Sciences de l’Art / Professeur / Université de la Manouba.

Mme.Imen Ben Youssef, Docteure en Arts et Sciences de l’Art/ Professeure / Université de Tunis.

Najm Dhaher, Docteur Ingénieur urbanisme et aménagement, Maître de Conférences / Université de Carthage.

Mme Ferdaws Belcadhi, Docteure en Sciences et Ingénieries architecturales / Maître de conférences HDR / Université de Carthage.

Mohsen Bel Haj Salem, Docteur en Sciences et Ingénieries architecturales / Maître-de conférences HDR/ Université de Carthage.

Mme Faiza Khebour Allouche, Docteure en Sciences agronomiques / Maître de conférences HDR/ Université de Sousse.

Mme Hayla Meddeb, Docteure en Sciences et Technologies du Design / Maître de conférences HDR/ Université de la Manouba.

Mme Moufida Ghodbane, Docteure en Sciences et techniques des arts / Maître de conférences HDR/ Université de Carthage.

M. Anis Semlali, Docteur en Sciences et Technologies du Design / Maître de conférences HDR/ Université de la Manouba.

Mme Monia Lachab, Docteure en Sociologie / Maître de conférences HDR/ Université de la Manouba.

Mme Fatma Hizaoui, Docteure en Sciences et Ingénieries architecturales / Directrice de l’Université Ibn Khaldoun.

M. Amine Bellalouna, Docteur en sciences et technologie du Design / Directeur du département Architecture à l’Université Ibn Khaldoun

Mme Saida Hammami, Docteure en Sciences et Architecture du Paysage / Maître assistante en Paysage / Université de Sousse

M. Bassem Gastli, Docteur  Paysage, territoire et patrimoine / Ingénieur paysagiste/Maître assistant / Université de Carthage.

Mme Olfa Ben Medyen, Docteure en Sciences et Ingénieries architecturales / Maître-assistante / Université de Carthage.

Mme Nawel Chtourou, Docteure en Sciences et Techniques des arts/ Maître assistante/ Université de la Manouba.