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 Langages (de) frontaliers. La traduction esthétique de situations-limites dans la littérature occidentale (XIXe-XXe S.)  

Langages (de) frontaliers. La traduction esthétique de situations-limites dans la littérature occidentale (XIXe-XXe S.)

Publié le par Vincent Ferré (Source : Florence Godeau)

 Langages (de) frontaliers. La traduction esthétique de situations-limites dans la littérature occidentale (XIXe-XXe S.)

Lyon II, Lyon III, ENS Lyon
11-12-13/01/ 2012

Coordination : Florence Godeau (Lyon3, groupe Marge)
Comité scientifique : Florence Godeau (Lyon3), Eric Dayre (ENS Lyon), Christine Queffélec (Lyon2)
Secrétariat : Sonia Cabrita, C.E.D.F.L. (Lyon3)

Le mot borderline, dans le domaine des sciences de l'homme, qualifie un dysfonctionnement psychique et comportemental. Dans la littérature, les « frontaliers » expriment un mal être affectant les civilisations occidentales. Ils invitent donc à une réflexion sur le devenir du sujet, au sein de manifestations fictionnelles elles-mêmes marginales ou paradoxales. Leur langage, traversé par leur double appartenance, est conditionné par un état intérieur qui, dans le texte fictionnel, peut être traduit de multiples façons : le texte donne la parole à ceux qui en sont privés (en raison souvent de la violence d'une Loi imposée par autrui). Il convient également d’interroger la corrélation entre les personnages de l'« entre deux » (deux mondes, deux voix, deux langues) et une « appartenance » originelle obviée, voire oubliée. À cet égard, s'interroger sur les langages frontaliers peut être une manière oblique et nouvelle d'évoquer la figure de l'apatride tel que le définit Judith Butler, soumis aux lois arbitraires d'un état qui n'est jamais qu'un espace transitoire, dépourvu de repères stables, où s'aventure une identité fragilisée, toujours susceptible de s'égarer en chemin.
La question de l'expression du « sujet » en situation-limite est en outre étroitement corrélée à une réflexion politique excédant largement l'intérêt supposé pour les psychologies du débord. Le « frontalier », tout à la fois victime et bourreau, symptôme et remède, miroir et conscience critique d'une époque, est une image ou un signe, dotés d'une valeur herméneutique.
Comment l'écriture explore-t-elle ces zones intermédiaires ? Comment s'élaborent ces langages du passage, de l'entre-deux, de l'interstice ? Comment traduire l'affleurement d'une expérience traumatique, d'un refoulé retenu dans l'oubli, à moins qu'il ne se tienne, comme l'écrit Pascal Quignard, « au bout de la langue » ?
Le compte rendu d'états intermédiaires de la conscience, l'exploration des zones de passage de la pensée intime à son expression pour autrui, la traduction textuelle de difficultés à (se) dire sont autant de stratégies textuelles auxquelles on pourra, lors de ce colloque, consacrer des analyses approfondies.
Il s'agira donc d'étudier le mode d'expression de personnages à travers lesquels, au sein d'un dispositif textuel précis, est interrogée une situation socio-historique problématique.

MERCREDI 11 JANVIER
(Lyon3)

MATIN
10h : Accueil des participants; allocution de Pierre Servet, Professeur de Littérature française, Vice-Président de l’Université jeanMoulin-Lyon3
Présidence : Christine Queffélec (Lyon2)
10h30 : Florence Godeau (Lyon3, « Marge »), « Borderline vs frontalier : outre-langage, autres langues. »

Présidence : Françoise Rétif (Rouen)
11h : Philippe Chardin (Tours), « Avant que le meurtre ne se commette : autres états et idéologies pathologiques. »
11h30 : Margarete Zimmermann (Berlin), « Berlin, une ‘capitale de frontaliers‘ ? »
12h : discussion

APRÈS-MIDI
Présidence : Margarete Zimmermann (Berlin)
14h : Françoise Rétif (Rouen). « Entre les rives. Écrire à partir des limites : Ilse Aichinger, Ingeborg Bachmann, Edmond Jabès. »
14h30 : Marjorie Berthomier (Paris-Descartes), « Frontières et figures « limites » du théâtre à l’opéra au début du 20e s. »
15h : Marie-Noëlle Beauvieux (Lyon 3), « Un cas particulier d’écriture autobiographique dans la littérature japonaise du début du 20e siècle : le sujet chez Akutagawa Ryûnosuke, entre dissolution et fragmentation. »

15h30 discussion et pause

Présidence : Éric Dayre (ENS Lyon)
16h : Lambert Barthélémy (Poitiers), « Langages de l’errance. (L'imaginaire de la route - roman et cinéma des années 60)  »
16h30 : Claire Mille (Lyon3), « Portrait de l’artiste en barbare : le langage de Médée dans le film éponyme et dans les Visions de la Médée, de Pasolini. »
17h : Chloé Deroy (Tours), « Des frontaliers en refus de leur « condition humaine » dans The Original of Laura de Nabokov et L’Ecureuil de Kim. »
17h30 : discussion


JEUDI 12 JANVIER
(Lyon2)

MATIN
Présidence : Jean-Claude Laborie (Paris Ouest-Nanterre-La Défense)
9h : Katixa Dolharé (Bordeaux 3), « Le langage de la frontière dans l’oeuvre d’Itxaro Borda. »
9h30 : Henri Garric (ENS Lyon) « José-Maria Blanco White : idéal apatride pour l’oeuvre de rupture de Juan Goytisolo. »
10h00 : Maria Dasca (Université Ouverte de Catalogne ; Paris-Sorbonne), « La représentation de la folie dans l’iconographie catalane (1870-1910). »
10h30 : discussion et pause

Présidence : Henri Garric (ENS Lyon)
11h : Jean-Claude Laborie (Paris Ouest-Nanterre-La Défense), « La poétique de la frontière, l’utopie de J. Guimarães Rosa. »
11h30 : Catherine Pelage (Orléans), « Créations artistiques et personnages borderline dans l'oeuvre de Diamela Eltit. »
12h : discussion


APRÈS-MIDI
Présidence : Marjorie Berthomier (Paris-Descartes)
14h : Myriam Suchet (ENS Lyon), « No trespassing - "ne trépassez pas" ou comment dire "je" dans la langue-de-personne ? (Régine Robin, La Québecoite). »
14h30 : Jérémy Lambert (Louvain-la-Neuve), « L’identité différentielle. L’interrogation du récit mythique dans L’enfant bleu d’Henry Bauchau. »
15h : discussion

Présidence : Florence Godeau (Lyon3)
15h15 : Dominique Carlat (Lyon2), « Michel Foucault et la folie Artaud (écrits, dessins, toiles). »
15h45 : Christine Queffélec (Lyon2), « L’immigré,une figure de l’exclusion : focalisations et voix narratives dans Topographie idéale pour une agression caractérisée de Rachid Boudjedra. »
16h15 : discussion et pause

Présidence : Dominique Carlat (Lyon2)
16h45 : Sjef Houppermans (Leiden), « Premier amour, première déviance (S. Beckett). »
17h15 : Cyril Francès (Lyon3), « Entre la chair et le fantasme : évanescence du sujet dans l’Histoire de ma vie de Casanova. »
17h45 : Linda Collinge (Angers), « Des allers-retours sans Retour? L'entre-deux dans Tombeau de Romain Gary et Limbes/Limbo : Hommage à Samuel Beckett de Nancy Huston. ».
18h15-18h30 : discussion


VENDREDI 13 JANVIER 2012
 (ENS Lyon)
MATIN
Présidence : Marie-Odile Thirouin (Lyon2)
9h00 : Tanel Lepsoo (Tartu), « La figure de l’auteur entre le monde et la scène : du corps comme dispositif au théâtre. »
9h30 : Vincent Rafis (EHESS Paris et Université d’Utrecht), « "Je chante sans espoir sur la frontière" : déchirure du sujet dans 4.48 Psychose (Sarah Kane). »
10h : discussion et pause

Présidence : Tanel Lepsoo (Tartu)
11h : Tomasz Swoboda (Gdansk), « Les frontières réelles et imaginaires : la poésie de Rafal Wojaczek. »
11h30 : Anna Saignes (Grenoble 3), « Borderline et politique ou l’hôpital psychiatrique comme métaphore du totalitarisme (littérature et cinéma). »
12h : Lucie Campos (Poitiers), « Langages frontaliers et autorités à la marge : W.G. Sebald, Imre Kertész, J.M. Coetzee. »
12h30 : discussion


APRÈS-MIDI
Présidence: Philippe Chardin (Tours)
14h30 : Carole Ksiazenicer-Matheron (Paris 3), « La notion de « borderline » dans les récits de pogrom de Lamed Shapiro. »
15h : Marie-Odile Thirouin (Lyon 2), « L’idiot est-il un personnage de la frontière? Deux études de cas: Josef Švejk et Piotr Niewiadomski. »
15h30 : discussion et pause

Présidence : Anna Saignes (Grenoble)
16h : Florian Mahot-Boudias (Paris Ouest-Nanterre-La Défense), « Passages de frontières et émigration dans l’entre-deux-guerres : les poèmes de B. Brecht et de W. H. Auden. »
16h30 : Robert Kahn (Rouen), « "Écrire dans la Zone" : Edward Said et Erich Auerbach. »
17h : Stéphane Cermakian (Université de Provence), « Exil et frontières dans la littérature arménienne de France. Armen Lubin et Nigoghos Sarafian. »
17h : discussion et clôture du colloque