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La traduction et ses en « jeux » : approche plurilingue et interculturelle (Béni Mellal, MAR)

La traduction et ses en « jeux » : approche plurilingue et interculturelle (Béni Mellal, MAR)

Publié le par Université de Lausanne (Source : abdeltif makan)

Maroc

Université Sultan Moulay Slimane

Faculté des Lettres et des Sciences Humaines

Département De Langue et Littérature Françaises

Équipe des Recherches Interdisciplinaires sur L’Interculturel et la Communication (E.R.I.I.C.)

Colloque international

« La traduction et ses en « jeux » : approche plurilingue et interculturelle »

Les 27 et 28 mars 2020

 

Argumentaire

 

Les rapports entre les individus orientent les langues dans le sens des usages plurilingues. L’on se trouve face à un plurilinguisme et à un interculturalisme croissant. Les métissages et brassages culturels et linguistiques qui en découlent ont un impact sur la traduction des idées et des pensées au sein de la même langue ou dans celle-ci en rapport avec la langue de l’autre.

La langue réalise un voyage, tantôt heuristique, tantôt malheureux dans la mesure où chaque langue a ses spécificités régionales et culturelles. Comment dès lors se fait l’opération de la traduction au-delà des particularités et spécificités culturelles ? Comment la traduction est-elle possible devant l’influence mutuelle des poétiques plurilingues ? Comment alors passer d’une culture monolingue à une culture plurilingue ? Ou plutôt comment passer de l’unilinguisme monoculturel au plurilinguisme monoculturel ? Quelles spécificités en jeu et quels enjeux de a traduction ?

La traduction n’est pas un exercice scolaire basée sur la recherche des équivalents sur le plan sémantique. Il s’agit plutôt de transposer des référentiels d’un contexte à un autre. La traduction se situe dans ce sens essentiellement sur l’axe paradigmatique, celui des projections, pour chercher les relations de sens en veillant à garder la poétique du génotexte. Selon l’aphorisme italien « Traduttore, taditore : traducteur, traitre », qui signifie que toute traduction est fatalement infidèle et trahit par conséquent la pensée de l’auteur, deux formes de traduction, d’intertextualité authentique d’ailleurs, sont en jeu : trahie et fidèle ou réussie. Le risque de la trahison est plus grand que celui de la fidélité dans la mesure où la traduction dictionnairique est flatteuse. Il s’agit plutôt de réaliser un passage heureux de l’énonciation originelle, du génotexte, à la surénonciation qui nécessite un bilinguisme monoculturel en se voyant bilingue dans le monolinguisme de l’autre. Le recours à la compétence linguistique ne suffit pas. Le processus génétique de la traduction est complexe. Traduire oblige une hypercompétence : d’analyse tout d’abord, biculturelle ensuite et bilinguistique enfin. L’ordre des compétences n’est pas pertinent. Il est à embrasser les trois à la fois pour développer sa compétence de traduire.

Aux dires d’André Dussart[1], « le discours suggère, évoque, insinue, sous-entend, filtre, occulte et dissimule autant qu’il désigne, décrit et définit » (mars 1994, p. 107), Il en demeure que la traduction se trouve au sein des théories de la représentation et de la réception. Le texte traduit est une représentation de la représentation, une copie de la copie, une mimèsis de la mimèsis sans les séparer, que le traducteur doit servir humblement en s’infiltrant dans l’imaginaire du texte source. La subjectivité du traducteur et de celle de l’auteur doivent être congénitales et œuvrent dans le sens de l’objectivité de la représentation, de la réception et de l’interprétation. Sans cette empathie il s’avère difficile de penser intuitivement, linguistiquement, culturellement et sémantiquement les propos d’un « auteur » dans un notre système de signes linguistiques.

L’un des enjeux de ce colloque est d’interroger la traduction dans une perspective plurilingue et interculturelle. L’échange et le croisement des expériences permet d’enrichir le débat et les études autour de la traduction, de présenter les résultats des études de cas et de nouvelles approches et théories de la traduction, etc. Pour ce faire, sont invitées les contributions de tous horizons et disciplines : la linguistique, la littérature, les arts, les sciences, la musicologie, l’Histoire, la sociologie, etc.

Axes de réflexion :

-traduction et contact des langues,

-traduction, sémantique et syntaxe,

-traduction et théorie de la réception,

-traduction et théorie de la représentation,

-traduction, plurilinguisme et diversité culturelle,

-traduction, art et média,

-traduction et critique,

-rhétorique de la traduction,

-etc.

Modalités de participation

Les propositions de communication (500 mots environ) sont attendues à l’adresse du colloque : leriicflshbenimellal2018@gmail.com pour le 20 octobre 2019. Réponses aux participants : 28 octobre 2019.

Responsable scientifique :

Abdeltif Makan

Informations diverses

- La langue du Colloque est le français. Les résumés seront rédigés en français.

- Durée de présentation : 20 minutes pour la présentation.

- Langue de publication : français.

- Frais de participation : 70 euros/700DH – les frais couvrent les repas de midi pendant le Colloque et les pause cafés.

Page web du colloque : www.flshbm.ma

 

 

[1] Dussart, A. (1994). « L’empathie, esquisse d’une théorie de la réception en traduction », in Revue. Meta, La traduction et l’interprétation dans la Belgique multilingue, volume 39, numéro (1), 107–115. https://doi.org/10.7202/002691ar.