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L'incidence idéologique et épistémologique de la pensée de Darwin au sein du discours littéraire à la fin du XIXe siècle

L'incidence idéologique et épistémologique de la pensée de Darwin au sein du discours littéraire à la fin du XIXe siècle

Publié le par Bérenger Boulay (Source : Traverses19-21/E.CRI.RE)

Sandrine Schiano-Bennis, Docteur ès lettres de l'université Paris Sorbonne Paris 4 donnera une conférence intitulée :

« L'incidence idéologique et épistémologique de la pensée de Darwin au sein du discours littéraire à la fin du XIXe siècle : triomphes et contestations »

mercredi 14 mai 2008 de 17h30 à 19h00
à la Maison des Langues et des Cultures,
salle des Conseils, au 2e étage, salle 218
(campus universitaire de Grenoble, tram A ou B, arrêt « Bibliothèques universitaires »)

Cette conférence fait partie du séminaire de recherche,
Positivisme, scientisme, darwinisme dans la littérature et les sciences sociales depuis la seconde moitié du XIXe siècle : triomphe et contestations, organisé dans le cadre du programme de recherches : Sciences, techniques, pouvoirs, fictions : discours et représentations, XIXe-XXe siècles, de l'équipe Traverses 19-21 (Grenoble 3)

La fin du XIXe siècle est une période de réflexion épistémologique d'envergure, de par son ampleur, son extension et sa profondeur. On assiste à la remise en question abrupte de l'assurance dogmatique des pouvoirs de la science et de la raison, dans le prolongement d'un climat positiviste marqué par le surgissement de doutes multiples. Les années 1880 sont celles du « crépuscule des évidences » et de la « décevance du vrai », conduisant à des attitudes épistémologiques nouvelles : mise à distance du positivisme, relativisme, idéalisme sans compter ce fonds noir qu'est le pessimisme, mais aussi le scepticisme.
Cette désespérance plonge partiellement ses racines dans la science de l'époque : les distances stellaires, la paléontologie humaine et la théorie de l'évolution se chargent de nous ramener sur Terre. En augmentant les dimensions de l'univers jusqu'à l'absurde, en élargissant le champ de l'infiniment petit, en posant une limite et un point de départ à l'histoire humaine, c'est paradoxalement la place de l'homme qui ne peut que diminuer. L'irruption des théories darwiniennes avait hâté à leur façon la déchéance de la nature, la fragilité des savoirs et la désacralisation de ses lois, faisant osciller perpétuellement le discours littéraire entre idéalisme désenchanté et naturalisme outrancier. Les extrapolations idéologiques de la théorie de Charles Darwin au sein même du discours littéraire ont pu dans cette mesure créditer la crise épistémique de cette époque.

Docteur ès lettres de l'université de Paris-IV Sorbonne et chercheur indépendant, Sandrine Schiano-Bennis poursuit actuellement des recherches sur l'interférence des discours intellectuels – philosophiques et scientifiques – dans les oeuvres littéraires des années 1870-1900. Ces travaux ont abouti à la signature d'un premier ouvrage, La renaissance de l'idéalisme à la fin du XIXe siècle, paru en 1999 aux Éditions Honoré Champion.
Outre une collaboration à différentes revues littéraires, elle participe également à différents séminaires et colloques universitaires en histoire des religions, philosophie des sciences et littérature.